Fausse piste
Edition Gallmeister - 398 pages.
Présentation de l’éditeur :
Quand on est pauvre avec un héritage bloqué par testament jusqu’à l’âge de cinquante-trois ans et que l’on vient de perdre l’essentiel de son gagne-pain quotidien, on ne crache plus dans la soupe. Milo Milodragovitch, rejeton maudit de ce qui fut une famille importante de Meriwether (Montana), ne peut qu’accepter l’offre d’Helen Duffy. Retrouver un frère innocent, gentil garçon raisonnablement de gauche et passionné d’armes à feu, disparu dans un incendie, n’est pas si compliqué. Surtout si la demande émane d’une femme à ce point démunie qu’elle en devient troublante. Le vice, la haine et la violence ne sont pourtant pas loin. La laideur cache son jeu et les morts s’amoncellent. Qui ment et pour quelles raisons? À coucher avec ses clients, Milo ne verra que trop tard ce qu’il avait sous le nez…
Mon avis :
Qu’on se le dise, Milo Milodragovitch n’est pas un anti-héros, non, il est le contraire d’un héros, ce qui n’est pas exactement la même chose. Enquêter ? Il ne l’a jamais fait, même du temps où il était policier. Il n’est devenu détective privé que par la force des choses – et la nécessité de se nourrir. Là encore, pas d’enquête, mais des photos de couples illégitimes. Milo, un paparazzi avant l’heure, que la législation plus tendre avec les amants qu’avec les détectives, force à diversifier ses pratiques.
Comme dans tout bon roman noir, nous avons une femme fatale, vraiment fatale : Helen. Celle-ci (comme c’est mignon !) s’inquiète pour son gentil petit frère, tellement gentil, tellement innocent, qu’il est forcément en danger, et forcément sans lien avec toutes les horreurs qui se passent dans cette ville.
J’aimerai vous dire que Milo découvre des faits en contradiction avec les pensées et les désirs d’Helen. Il n’en est rien. Les faits lui tombent dessus quasiment par accident, il n’a aucun mérite pour les découvrir. Il est même parfois nécessaire de lui mettre les barres sur les t et les points sur les i. Heureusement (pour lui), il n’avait aucun doute sur sa crédibilité de détective.
Ce roman est l’occasion de peindre une belle galerie de portraits de personnages tous plus paumés les uns que les autres. Leurs passions, leurs ratages les emprisonnent. Certains sont touchants. D’autres, pas du tout. Et les victimes n’avaient rien demandé à personne – ou presque rien.
Milo survit – en sale état. S’il ne vaut pas tripette en tant que détective, il fait partie de la catégorie des personnages attachants, parce que sa lucidité et son humour sont bien présents dans ce qui constitue la première de ses aventures.
Les familles sont toutes dysfonctionnelles : tout le monde veut toujours coucher avec tout le monde et parvient en général à trouver un dérivatif particulièrement vicieux. Et l’amour n’a pas l’air de compter dans l’histoire. Trop d’amour, pas assez d’amour : dans les deux cas, vous produisez la même quantité de famille malheureuse.
Edition Gallmeister - 398 pages.
Présentation de l’éditeur :
Quand on est pauvre avec un héritage bloqué par testament jusqu’à l’âge de cinquante-trois ans et que l’on vient de perdre l’essentiel de son gagne-pain quotidien, on ne crache plus dans la soupe. Milo Milodragovitch, rejeton maudit de ce qui fut une famille importante de Meriwether (Montana), ne peut qu’accepter l’offre d’Helen Duffy. Retrouver un frère innocent, gentil garçon raisonnablement de gauche et passionné d’armes à feu, disparu dans un incendie, n’est pas si compliqué. Surtout si la demande émane d’une femme à ce point démunie qu’elle en devient troublante. Le vice, la haine et la violence ne sont pourtant pas loin. La laideur cache son jeu et les morts s’amoncellent. Qui ment et pour quelles raisons? À coucher avec ses clients, Milo ne verra que trop tard ce qu’il avait sous le nez…
Mon avis :
Qu’on se le dise, Milo Milodragovitch n’est pas un anti-héros, non, il est le contraire d’un héros, ce qui n’est pas exactement la même chose. Enquêter ? Il ne l’a jamais fait, même du temps où il était policier. Il n’est devenu détective privé que par la force des choses – et la nécessité de se nourrir. Là encore, pas d’enquête, mais des photos de couples illégitimes. Milo, un paparazzi avant l’heure, que la législation plus tendre avec les amants qu’avec les détectives, force à diversifier ses pratiques.
Comme dans tout bon roman noir, nous avons une femme fatale, vraiment fatale : Helen. Celle-ci (comme c’est mignon !) s’inquiète pour son gentil petit frère, tellement gentil, tellement innocent, qu’il est forcément en danger, et forcément sans lien avec toutes les horreurs qui se passent dans cette ville.
J’aimerai vous dire que Milo découvre des faits en contradiction avec les pensées et les désirs d’Helen. Il n’en est rien. Les faits lui tombent dessus quasiment par accident, il n’a aucun mérite pour les découvrir. Il est même parfois nécessaire de lui mettre les barres sur les t et les points sur les i. Heureusement (pour lui), il n’avait aucun doute sur sa crédibilité de détective.
Ce roman est l’occasion de peindre une belle galerie de portraits de personnages tous plus paumés les uns que les autres. Leurs passions, leurs ratages les emprisonnent. Certains sont touchants. D’autres, pas du tout. Et les victimes n’avaient rien demandé à personne – ou presque rien.
Milo survit – en sale état. S’il ne vaut pas tripette en tant que détective, il fait partie de la catégorie des personnages attachants, parce que sa lucidité et son humour sont bien présents dans ce qui constitue la première de ses aventures.
Les familles sont toutes dysfonctionnelles : tout le monde veut toujours coucher avec tout le monde et parvient en général à trouver un dérivatif particulièrement vicieux. Et l’amour n’a pas l’air de compter dans l’histoire. Trop d’amour, pas assez d’amour : dans les deux cas, vous produisez la même quantité de famille malheureuse.