Edition Sarbacane – 200 pages.
Présentation de l’éditeur :
Manolo, les livres, c’est pas son truc. Alors, quand il apprend que la maîtresse a invité un écrivain célèbre, Roland Dale, à venir dans la classe, il s’apprête à passer LA PIRE journée de toute sa vie !
Mais il est encore loin de s’imaginer ce qui l’attend…
Mon avis :
Si vous êtes un professeur qui avait organisé une rencontre d’écrivain et que rien ne s’est passé comme prévu, alors ce livre vous rappellera presque des souvenirs. Presque. Si vous êtes un lecteur et que vous aimez Roald Dahl, cette lecture vous rappellera aussi quelque chose – comme un hommage à l’un des auteurs les plus remarquables du Royaume-Uni. Vous noterez que je n’ai pas mis « jeunesse », parce que ce terme est parfois réducteur, parce que l’on peut apprécier Roald Dahl à toute âge, sans doute parce qu’il ne calibrait pas ses romans pour être étudiable par tout temps.
Le héros de ce livre, Manolo, ne s’intéresse pas vraiment à la lecture. Enfant de la balle, il a l’habitude d’avoir un professeur des écoles qui suit le cirque et lui fait cours, ainsi qu’aux autres enfants, quasiment sous le chapiteau. Un malencontreux accident fait que les enfants sont scolarisés à l’école du village – et que Manolo s’ennuie ferme, lui qui préférerait travailler avec son otarie. Alors la visite d’un écrivain célèbre dont il ignore tout et dont il n’a pas lu le livre ne le passionne pas, contrairement à Charlotte (le prototype même de l’élève expert en fayotage) et à Johanna.
Rien ne se passe vraiment comme prévu. L’auteur se comporte de manière bizarre, cependant la professeur des écoles aussi, qui a totalement verrouillé cet échange auteur/élèves. La suite du roman est une succession de péripéties qui ont pour fil conducteur le livre que les élèves ont déjà lu (vive l’intertextualité !). Elles ne manquent pas d’inventivité et démontre que, finalement, ce n’est pas si mal de lire ! Même s’il est toujours intéressant d’avoir son otarie près de soi.
L’autre point abordé questionnera aussi les adultes : comment évaluer les travaux d’imagination de nos élèves ? Et comment développer leur imagination sans dévaloriser leurs écrits ? Ce qui est imaginatif pour une personne ne le sera peut-être pas pour une autre.
Un écrivain abominable : heureusement, ils ne sont pas tous comme lui.