Nozze nere, 1
Edition du Caïman - 261 pages.
Présentation de l’éditeur :
La commissaire parisienne Aglaëe Boulu et le lieutenant corse Francesco Falcone forment un tandem détonnant. Leur enquête les emmènera à travers une Corse fidèle à sa tradition, avec ses paysages, ses montagnes et ses villages perdus. Et ils croiseront des personnages attachants. Mais d’autres, aussi, qu’il aurait mieux valu éviter…
Mon avis :
Tout commence par un mariage, oui, on dirait presque le début d’une comédie romantique. Ou d’une comédie tout court : certaines invitées ne se privent pas pour se gausser des mariés, enfin surtout du marié dont elles connaissent les ambitions (il est le plus jeune sénateur de France, que ne fera-t-il après ?) et les modestes qualités physiques (on ne peut pas être bon partout). Seulement… le jeune marié décède pendant le repas de mariage, et cette mort n’est pas naturelle, un peu de poison l’a aidé à passer de vie à trépas. Peu importe le jour et l’heure, le lieutenant Falcone est prié de d’enquêter immédiatement. Comme il le dit lui-même : « Oui je sais, un sénateur n’attend pas. Même mort ! »
L’équipe à laquelle il appartient est composée de personnalités bien tranchées, ce qui ne les empêchent pas de bien s’entendre. Par contre, personne ne s’attendait à ce qu’une seconde agression, sur la personne d’un des témoins, survienne, et permette ainsi à Pronelli de déployer ses qualités pas souvent exploitées à leur pleine mesure – heureusement.
La pression est forte au point qu’une spécialiste de la question corse venue de Paris leur est adjointe. Rien de telle que la distance pour mieux comprendre la Corse, n’est-ce pas ? Heureusement, Falcone a pu la choisir et heureusement (bis), elle est vraiment là pour les seconder, non pour être une pontifiante spécialiste. A vrai dire, elle ne sera pas vraiment satisfaite du dénouement de l’affaire, si bien que je n’ai qu’une hâte, c’est me plonger dans le tome 2.
Oui, il y a un tome 2 même si les affaires sont résolues. Les, parce qu’un second crime est commis, et que celui-ci touche bien plus Falcone et les siens. De ce second crime, ce qui ressort pour moi est vraiment un sentiment de gâchis. Je m’étais véritablement attachée à ce personnage qui avait fait des choix et qui n’avait été ni comprise ni soutenue par sa famille. Cette « victime » – je ne veux pas dévoiler son identité – paraissait bien solitaire.
Aimer la solitude n’est pas un tort. Se retrouver isolé malgré soi, comme la jeune Annie, est tout sauf un choix. Bien sûr, ce sont des personnages « de papier », pourtant Jérôme Sublon a réellement su leur donner vie. Il est beaucoup d’Annie dans ce monde, des personnes qui choisissent (encore une question de choix) une voie qui ne plaît pas à leur famille et qui, pourtant, ont le courage, l’inconscience diront certains, de persévérer.
Un premier roman qui m’a beaucoup plu.