Les lumières de Cape Code
Edition Belfond - 400 pages.
Présentation de l’éditeur :
« Tiny » c’est Christina, la troisième sœur de la famille Schuyler, la plus élégante, la plus douce, la plus parfaite. Mariée à Frank Hardcastle, homme politique très influent, Tiny mène une vie de gala et de cocktails dans les jardins cossus de Cape Cod, où les Hardcastle ont établi leur bastion. Mais alors que Frank est donné favori pour les élections présidentielles, deux événements viennent troubler la vie a priori idyllique de sa belle épouse : c’est d’abord les courriers menaçants d’un maître chanteur ; puis, les retrouvailles inattendues et déstabilisantes avec le vétéran Caspian Harrison, de retour de la guerre du Vietnam. Avec ce premier amour qui réapparaît, c’est tout le passé de Tiny qui resurgit. Un passé bien moins lisse qu’il n’y paraît, fait de passion, de mensonges, de drames. Et dont l’écho, s’il venait à gronder, pourrait nuire à la réputation irréprochable de toute la famille Hardcastle…
Les sentiments ont-ils une place dans la course au pouvoir suprême ?
Mon avis :
Ma première opinion, spontanée, est qu’il y a quelque chose des Kennedy dans cette famille Hardcastle. Leur famille, parfaite et nombreuse, reçoit dans leur magnifique propriété à Cape Cod. L’un des cousins de Franck, homme politique présidentiable, est revenu blessé de la guerre, il vient d’être décoré pour ses actes héroïques. Franck a épousé la femme parfaite, Tiny, Dotée de deux soeurs, elle était la plus docile de la fratrie, la seule qui avait perçu les tensions entre ses parents, la seule qui avait mis tout en oeuvre pour leur plaire, qui tentait aussi de se faire la plus discrète possible. Ayant repéré son potentiel, sa mère l’éduqua en vue de faire d’elle la femme d’un homme politique. Mission accomplie.
Cependant, il existe des failles, chez la si parfaite Tiny. Mariée depuis deux ans, elle n’a pas encore pu donner à son mari l’héritier qu’il attend – et pas seulement lui. Nous sommes dans les années 60, et l’on ne laisse pas vraiment aux femmes le temps de se remettre. Elle a un secret, qu’elle ne peut partager, secret suffisamment important (du moins, pour l’époque) pour que quelqu’un la fasse chanter et mette ainsi en danger la carrière de son mari et sa place dans la famille.
Le récit alterne deux époques, entre 1966, et 1964, date du secret, moment où Tiny tente de fuir la vie qu’on lui destine, donne libre cours à ses sentiments. Nous savons déjà qu’elle retrouvera le chemin qu’on lui a assigné. Nous saurons aussi pourquoi. Et ce chemin n’est source de bonheur qu’en apparence. Si Tiny a un secret, elle n’est pas la seule, et les autres sont prêts à bien des choses pour que le leur ne soit pas découvert.
Ce qui m’a frappé aussi est le contraste entre Tiny et sa soeur Pepper, si sûre d’elle en toutes circonstances – tant mieux pour Tiny.