La falaise de Paimpol
Edition du 28 août - 190 pages.
Mon résumé :
Franck Malbert est journaliste à L’écho du Goëlo. Marié à Arlette, atteinte de sclérose en plaques et surnommée « la dame aux mouettes », il arrondit ses fins de mois en traficotant avec son copain Martial Pinard dit Latreille et un certain Fouchardon. Or, celui-ci vient à manquer à l’appel. Que s’est-il passé ?
Mon avis :
« J’aime Paimpol et sa falaise […] j’aime surtout ma paimpolaise qui m’attend au pays Breton. »
Oui, je n’ai pas résisté à l’envie de commencer mon billet ainsi. Il faut dire qu’il en sera question, dans ce livre, de cette « falaise » de Paimpol qui n’existe que dans la chanson de Théodore Botrel – et sur un tableau qui passera son temps à apparaître et à disparaître.
Franck Malbert est le narrateur de ce récit, et c’est lui, sa faconde, son style qui font vraiment toute la valeur, tout le plaisir de lecture de ce roman. Journaliste, il n’est ni honnête ni malhonnête, non. Disons qu’il a une combine avec son ami Latreille et qu’il achète des objets de valeur bien en dessous de leur valeur chez des personnes âgées. Abus de faiblesse ? Abus de confiance plutôt, puisqu’il a sous-estimé leur valeur, mais n’a pas usé de violence et n’a rien volé – il est toujours plus facile d’écouler la marchandise ainsi.
Rien volé ? Si ce n’est ce tableau qui se trouvait dans le grenier de la mairie, cette « falaise de Paimpol » – mais ce n’est pas lui, c’est Latreille. Quant à Fouchardon, il était assez long à s’acquitter de la partie du travail, au point que Latreille est allé… récupérer leur bien. C’est presque Noël avant l’heure. Si ce n’est que Malbert, par souci d’honnêteté, ira tout remettre en place (la porte était presque ouverte) et se trouvera nez à nez avec les décorations de Noël et avec le cadavre de Fouchardon.
Ce qui précédait cette découverte contenait déjà des scènes fort drôles – voir l’exposition de cet artiste qui a « découvert » la Bretagne. La suite en contiendra tout autant même si l’une d’entre elles est bien sanglante. Ne comptez pas trop sur la police ou sur les gendarmes pour démêler l’affaire – le narrateur ne les tient pas en haute estime, et l’on ne peut pas dire qu’on les voit beaucoup à l’ouvrage dans ce roman. L’affaire, comme dans tout roman policier qui se respecte, aura pourtant un dénouement, avec un zeste de folie. La peinture n’adoucit pas toujours les moeurs.