Titre : La reine du Bal
Editeur : Le livre de poche - Nombre de pages : 384 pages.
Présentation de l’éditeur :
Ce soir-là, elle était la reine du bal… pour la dernière fois : la riche et mondaine Virginia Wakeling a été tuée lors du gala du Metropolitan Museum dont elle était l’une des plus généreuses donatrices, vraisemblablement précipitée du toit. Par qui ? L’affaire n’a jamais été élucidée. Trois ans plus tard, Laurie Moran, l’enquêtrice phare de l’émission Suspicion, s’empare du cold case. Elle découvre vite que Virginia était une femme très courtisée : un petit ami nettement plus jeune qu’elle, désigné à l’époque comme le principal suspect, mais également nombreuses de personnalités en vue – collectionneurs, promoteurs immobiliers, entrepreneurs… – avaient noué avec elle d’étroites relations. Tous étaient présents lors de la célèbre soirée caritative. Mais qui aurait eu intérêt à se débarrasser de Virginia ?
Mon avis :
Lire un roman de Mary Higgins Clark, c’est retrouver une recette testée et approuvée par de nombreux lecteurs, par de nombreux fans qui sont aujourd’hui en deuil de la reine du crime. C’est assez reposant aussi. Nous sommes dans un milieu riche, très riche, sans trop de problèmes. Certes, le mari de Laurie Moran a été assassiné. Cependant, elle n’a jamais eu de soucis financiers, de soucis de santé, elle a toujours trouvé quelqu’un pour prendre soin de son fils. Elle a un très bon travail et même si quelques rivalités apparaissent dans ce tome, elle n’est pas réellement à plaindre.
Non plus que Virginia, riche et mondaine victime. Elle est le prototype même du personnage de téléfilm américain vu l’après-midi sur la 6. Elle était riche, mais elle attendait que ses enfants fassent leurs preuves par eux-mêmes, qu’ils en « bavent » comme son mari en avait bavé en son temps. Elle est déçue par son fils, qui devait reprendre la firme familial, mais qui n’est pas trop intéressé. Déçue aussi parce qu’il est divorcé, n’a pas d’enfants, et n’a pas l’intention de se remarier. Elle et son mari ont élevé leurs deux enfants en faisant des « différences », et leur fille veut surtout faire le contraire : que sa fille ne se sente pas inférieure parce qu’elle est une fille. Quant à Virginia cette veuve, mère et grand-mère parfaite, elle était en train de ruer dans les brancards puisqu’elle s’était mise en couple avec un homme de vingt-et-un ans son cadet, coach sportif de son état. Est-ce la cause de sa mort ? En tout cas, c’est ce qui l’a fait accuser de son assassinat – accuser, oui, mais libre, les preuves contre lui étant beaucoup trop faibles.
Laurie accepte d’en faire le nouveau numéro de suspicion. Elle doit faire avec un nouveau présentateur, qui ne lui convient guère, et une vie privée qui n’avance pas vraiment – le bel Alex est en pleine ascension professionnelle et en a un peu assez de la situation qu’elle lui a imposée. Je ne me sens pourtant pas très inquiète pour elle, quelles que soient les péripéties du récit – oui, il y a des péripéties, c’est la moindre des choses, malgré tout. Seulement… j’ai eu l’impression que le coupable arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe. Non, il n’arrive pas au moment du dénouement, je vous rassure, mais, comme dans d’autres romans de l’auteur, il faisait partie de l’équipe « ah, zut, personne ne l’a soupçonné jusque là, c’est vraiment bizarre qu’il soit justement le coupable, non ? « . En fait, la police n’a pas soupçonné grand monde, n’a suivi qu’une piste, celle qui était gentiment montrée par les riches héritiers. Bizarre, non ?
Autre point qui revient fréquemment dans les romans de Mary Higgins Clark et Alafair Burke (j’ai un peu tendance à l’oublier) : la recherche de ceux qui ont participé, de près ou de loin, à cette affaire. Quand elle a eu lieu vingt ans plus tôt, je comprends que cela puisse être compliqué de retrouver les protagonistes. mais trois ans… Il est difficile de croire que des personnes aient totalement disparu, ou que l’on ait du mal à les retrouver, que d’autres aient tant à cacher qu’elles aient préféré se taire plutôt que de faire toute la lumière sur un meurtre. A croire que Virginia est tombée toute seule.
Une lecture pas désagréable, assez reposante aussi, en hommage à la reine du crime.