Cadavre, vautours et poulet au citron
Edition Michel Lafon - 396 pages.
Présentation de l’éditeur :
Jérôme Beauregard, « détective public » dilettante, passe son temps dans son appartement parisien à rêver de voyages, jusqu’au jour où il reçoit un coup de fil de Pat, un ami parti s’installer en Mongolie pour faire fortune dans les mines d’or. Englué dans une sordide affaire de gros sous à la suite du meurtre accidentel d’un Chinois, celui-ci lui propose d’enquêter dans la capitale mongole, où plane encore le fantôme de Gengis Kahn.
Mon avis :
Quand j’associe « polar » et « Mongolie », je pense désormais irrésistiblement à Ian Manook et à Yerruldelger. Ce polar-ci est différent, ce qui, bien sûr, ne veut pas dire qu’il n’est pas intéressant, loin de là.
Prenons notre narrateur/personnage principal Jérôme. Comme le récit est rétrospectif, nous avons une certitude : il s’en sortira vivant. Ce que nous ne savons pas, c’est dans quel état. Ce détective public -il y tient – a eu des envies d’aventures, il a donc accepté de rejoindre un ami en Mongolie pour lui donner un coup de main.
La Mongolie n’est pas une destination touristique – ou alors, je ne m’y connais pas en tourisme. Jérôme aura de très saines occupations au début de son séjour : bagarre, alcool, alcool, bagarre (les deux en même temps, c’est mieux). Quelques femmes, aussi. Il prend très vite le rythme, c’est tout juste s’il ne sombre pas dans la routine, quand survient enfin, à ses yeux, l’action qui lui avait été promise. Et quelle action !
Pauvre Jérôme qui, face à tout ce qui survient, fait toujours preuve, non, pas de sang froid, mais d’un humour certain. Humour noir, oui, le seul possible dans certaines situations – à moins de transformer Jérôme en un être naïf et innocent, ce qui n’est pas le cas, heureusement pour lui et pour nous.
La peinture qui est faite de la Mongolie n’est pas non plus très réjouissante, entre corruption et extrême pauvreté. Plutôt qu’un polar traditionnel, Cadavre, vautours et poulet au citron est un roman noir, dans lequel même les femmes fatales ne sont pas absentes. Le tout est de leur échapper, n’est-ce pas Jérôme ?