Studio 6
Edition HLAB - 444 pages
Présentation de l’éditeur :
Annika Bengtzon est chargée de répondre aux appels de la Hot Line de La Presse du soir, quotidien suédois à sensation où elle est stagiaire. Un jour, un anonyme lui livre un scoop : le corps nu d’une jeune fille a été découvert dans un cimetière de Stockholm. Elle a visiblement été étranglée. C’est le meurtre de l’été ! Le rédacteur en chef met Annika sur le coup. La victime s’appelait Josefin, elle n’avait que dix-neuf ans et travaillait au Studio Sex, une boîte de nuit porno. Contre toute attente, son enquête la conduit à un ministre. Comment s’est-il retrouvé impliqué dans cette affaire sulfureuse ? Quels secrets cache-t-il ? Pour devenir journaliste, Annika va devoir le découvrir. Mais à quel prix ?
Mon avis :
Ce ne fut pas une lecture plaisante, autant vous le dire tout de suite.
Vous me direz « pas de chance ».
Ce fut une lecture poisseuse mais intéressante : j’estime toujours que ce n’est pas parce que je n’ai pas aimé un livre qu’il n’est pas bon !
Nous sommes en Suède, à la rédaction d’un journal, et permettez-moi de vous dire que ce journal n’est pas très bien organisé : il s’agit de presse à sensation, non d’un journal d’investigation, avec enquête sérieuse à la clef. J’ai presque envie de dire : « regardez un peu cette ligne où n’importe quel individu un peu zinzin peut appeler et dire ce qu’il a envie de dire, avec, parfois, une petite chance que ce soit publié dans le journal. » Où va-t-on ? Droit dans le sensationnalisme et dans le mur. Je vous rassure : les émissions dites « sérieuses », les concurrents de la presse écrite qu’il s’agit de battre ne sont pas épargnés. La chasse au scoop est leur sport favori, le tout est de se demander quel prix ils sont prêts à payer pour cela, dans tous les sens du terme. Quand aux dites enquêtes « de fond », il faut se demander là aussi quel moyen l’on met pour les faire, et quelle complicité permet de les mener à bien. Dernier élément : les stagiaires. Ou la chair fraîche pour alimenter la rédaction à peu de frais. Laissons-les se battre entre eux, au sens figuré, pour obtenir une place, pour placer le bon article. Laissons-les surtout faire ce qu’ils veulent, tant qu’ils publient, et s’ils commettent des erreurs, et bien lavons-nous en les mains. Personne pour les chapeauter, personne pour s’assurer qu’un minimum d’éthique est assuré.
On en oublierait presque qu’un meurtre a été commis. J’ai failli ajouter « un meurtre atroce » mais tous les meurtres, si l’on y réfléchit un peu, sont atroces. Le regard change selon les circonstances – selon aussi la manière dont la victime est présentée. La presse ou le pouvoir de manipuler. La justice, ou l’impossibilité d’enquêter ou de coincer le meurtrier. Oui, à l’heure où les séries télévisées nous gavent d’enquêtes résolues en 52 minutes, il est bon de rappeler que les policiers se retrouvent pieds et poings liés quand ils manquent de preuves et quand le meurtrier a un alibi solide.
A une époque où l’on a encore une forte tendance à montrer certaines victimes comme des coupables, surtout si elles sont des jeunes filles qui ne suivent pas la voie tracée par leurs parents, ce roman montre à quel point il est facile, sur un terme plus ou moins long, d’enfermer une jeune femme dans une prison mentale, de lui faire croire qu’elle ne vaut rien et que seule, elle ne s’en sortira pas. Les extraits du journal intime d’une des victimes sont là pour nous le rappeler, de l’intérieur. Et le choc est d'autant plus grand, lors du dénouement, quand le lecteur découvre l'identité de cette victime.
Alors oui, je n’ai pas aimé ce roman, il ne correspond pas à mes goûts. Il parle néanmoins de sujets forts, qu’il est toujours intéressant de voir mis en lumière.
Edition HLAB - 444 pages
Présentation de l’éditeur :
Annika Bengtzon est chargée de répondre aux appels de la Hot Line de La Presse du soir, quotidien suédois à sensation où elle est stagiaire. Un jour, un anonyme lui livre un scoop : le corps nu d’une jeune fille a été découvert dans un cimetière de Stockholm. Elle a visiblement été étranglée. C’est le meurtre de l’été ! Le rédacteur en chef met Annika sur le coup. La victime s’appelait Josefin, elle n’avait que dix-neuf ans et travaillait au Studio Sex, une boîte de nuit porno. Contre toute attente, son enquête la conduit à un ministre. Comment s’est-il retrouvé impliqué dans cette affaire sulfureuse ? Quels secrets cache-t-il ? Pour devenir journaliste, Annika va devoir le découvrir. Mais à quel prix ?
Mon avis :
Ce ne fut pas une lecture plaisante, autant vous le dire tout de suite.
Vous me direz « pas de chance ».
Ce fut une lecture poisseuse mais intéressante : j’estime toujours que ce n’est pas parce que je n’ai pas aimé un livre qu’il n’est pas bon !
Nous sommes en Suède, à la rédaction d’un journal, et permettez-moi de vous dire que ce journal n’est pas très bien organisé : il s’agit de presse à sensation, non d’un journal d’investigation, avec enquête sérieuse à la clef. J’ai presque envie de dire : « regardez un peu cette ligne où n’importe quel individu un peu zinzin peut appeler et dire ce qu’il a envie de dire, avec, parfois, une petite chance que ce soit publié dans le journal. » Où va-t-on ? Droit dans le sensationnalisme et dans le mur. Je vous rassure : les émissions dites « sérieuses », les concurrents de la presse écrite qu’il s’agit de battre ne sont pas épargnés. La chasse au scoop est leur sport favori, le tout est de se demander quel prix ils sont prêts à payer pour cela, dans tous les sens du terme. Quand aux dites enquêtes « de fond », il faut se demander là aussi quel moyen l’on met pour les faire, et quelle complicité permet de les mener à bien. Dernier élément : les stagiaires. Ou la chair fraîche pour alimenter la rédaction à peu de frais. Laissons-les se battre entre eux, au sens figuré, pour obtenir une place, pour placer le bon article. Laissons-les surtout faire ce qu’ils veulent, tant qu’ils publient, et s’ils commettent des erreurs, et bien lavons-nous en les mains. Personne pour les chapeauter, personne pour s’assurer qu’un minimum d’éthique est assuré.
On en oublierait presque qu’un meurtre a été commis. J’ai failli ajouter « un meurtre atroce » mais tous les meurtres, si l’on y réfléchit un peu, sont atroces. Le regard change selon les circonstances – selon aussi la manière dont la victime est présentée. La presse ou le pouvoir de manipuler. La justice, ou l’impossibilité d’enquêter ou de coincer le meurtrier. Oui, à l’heure où les séries télévisées nous gavent d’enquêtes résolues en 52 minutes, il est bon de rappeler que les policiers se retrouvent pieds et poings liés quand ils manquent de preuves et quand le meurtrier a un alibi solide.
A une époque où l’on a encore une forte tendance à montrer certaines victimes comme des coupables, surtout si elles sont des jeunes filles qui ne suivent pas la voie tracée par leurs parents, ce roman montre à quel point il est facile, sur un terme plus ou moins long, d’enfermer une jeune femme dans une prison mentale, de lui faire croire qu’elle ne vaut rien et que seule, elle ne s’en sortira pas. Les extraits du journal intime d’une des victimes sont là pour nous le rappeler, de l’intérieur. Et le choc est d'autant plus grand, lors du dénouement, quand le lecteur découvre l'identité de cette victime.
Alors oui, je n’ai pas aimé ce roman, il ne correspond pas à mes goûts. Il parle néanmoins de sujets forts, qu’il est toujours intéressant de voir mis en lumière.