Six Quatre
Edition Liana Levi – 650 pages.
Présentation de l’éditeur :
Une fillette a été enlevée et assassinée à 100 km de Tokyo, en 1989, an 64 du règne de l’empereur Shôwa. Nom de code de l’affaire : Six-quatre. L’inspecteur Mikami faisait partie de l’équipe chargée de la traque mais le ravisseur avait réussi à fuir avec la rançon. Impossible pour lui d’oublier cet échec cuisant, que la récente et mystérieuse disparition de sa propre fille ne fait que rappeler… Presque quatorze ans ont passé, dans le même commissariat, il dirige le service des relations presse. On lui demande d’organiser la couverture médiatique de la visite du grand chef de la Police nationale, destinée à montrer que les recherches continuent. Si les journalistes, en plein bras-de-fer avec les RP, veulent bien se prêter au jeu… Pour organiser la visite, Mikami se rend au domicile du père de la fillette. Ce dernier semble en vouloir à la police. Y aurait-il un loup caché ? Pourquoi les officiers ayant suivi le Six-quatre ont-ils changé de service ou démissionné ? Et que sont ces » Notes Kôda » que le chef du personnel semble à tout prix vouloir retrouver ? Soudain, tout s’accélère : un nouvel enlèvement a lieu… Yokoyama promène le lecteur à travers les doutes de Mikami, et brosse un tableau de la société japonaise, de la presse et des enjeux d’une information en temps réel.
Mon avis :
Qu’il est long, le chemin de la bureaucratie japonaise ! J’ai eu l’impression de lire 650 pages où j’ai tourné en rond. Après trois faux départs successifs, je souhaitais vraiment que cette lecture-ci soit la bonne.
Guerre des polices ? Guerre des services. Au point que la communication entre l’inspecteur Mikami, chargé des relations avec la presse, et les autres services, est purement et simplement impossible. Ce n’est pas qu’on ne lui parle pas, on lui dit simplement qu’on refuse de lui répondre !!! Vous aussi, vous avez l’impression que l’on marche sur la tête ?
Les problèmes de communication sont vraiment au coeur de cette intrigue. Mikami, qui considère les RP comme un placard avant de réintégrer un service plus prestigieux (à se demander comment les mutations sont effectuées au Japon mais vu les longueurs de ce roman, je n’ai même pas envie d’en lire plus), se refuse à démissionner de la police parce qu’il compte sur les siens pour l’aider à retrouver sa fille unique Ayumi. Trois mois déjà qu’elle a quitté la maison, pour ne plus causer de tort à ses parents, dit-elle. Elle souffre de dysmorphophobie, elle ne supporte pas son apparence physique qu’elle tient de son père – sa mère, tous s’accordent à le dire, est d’une grande beauté. Mikami n’a pas su écouter sa fille, le psychologue qui a été consulté n’a pas mesuré non plus l’étendu de son désarroi. A cette absence de communication avec sa fille (et à certaines remarques insidieuses de ses chefs, qui qualifient de « précieuse » cette enfant qui lui ressemblait tant) se joint l’absence de communication avec sa femme, policière qui a démissionné après leur mariage. Mikami a prêté des intentions à sa femme qui n’était peut-être pas les siennes – et la fin du roman apportera quelques éclaircissements entre eux.
On en oublie presque que, quatorze ans plus tôt, une petite fille a été enlevée et assassinée. L’enquête aurait été menée de manière très différente en France et les conséquences individuelles auraient été différentes – beaucoup d’enquêteurs ont vu leur vie, leur carrière irrémédiablement gâchées pour des raisons que Mikami découvre au cours du récit.
Soyons clair : j’aime beaucoup les romans de Keigo Higashino, et je pense sincèrement que, si vous voulez découvrir les romans policiers japonais, il vaut mieux commencer par ceux-là. Pour un roman dans lequel la communication est impossible, c’est fou le nombre de pages consacrés à un verbiage alambiqué. Oui, il est sans doute important de montrer le pouvoir de la presse au Japon, le fait même qu’il existe une division policière chargée expressément des relations avec elle, et ses exigences que je trouve, pour ma part, totalement exorbitantes, de même que sa capacité à s’énerver extrêmement vite, voir à injurier les policiers, les molester, presque, comme si eux aussi oubliaient les véritables enjeux des enquêtes. *
Les cent dernières pages sont les plus intéressantes parce qu’enfin, on voit se dessiner les raisons de certains silences – et les conséquences aussi. Cependant, tout ce par quoi le lecteur a dû passer fait que l’intérêt final est tout de même émoussé.
Edition Liana Levi – 650 pages.
Présentation de l’éditeur :
Une fillette a été enlevée et assassinée à 100 km de Tokyo, en 1989, an 64 du règne de l’empereur Shôwa. Nom de code de l’affaire : Six-quatre. L’inspecteur Mikami faisait partie de l’équipe chargée de la traque mais le ravisseur avait réussi à fuir avec la rançon. Impossible pour lui d’oublier cet échec cuisant, que la récente et mystérieuse disparition de sa propre fille ne fait que rappeler… Presque quatorze ans ont passé, dans le même commissariat, il dirige le service des relations presse. On lui demande d’organiser la couverture médiatique de la visite du grand chef de la Police nationale, destinée à montrer que les recherches continuent. Si les journalistes, en plein bras-de-fer avec les RP, veulent bien se prêter au jeu… Pour organiser la visite, Mikami se rend au domicile du père de la fillette. Ce dernier semble en vouloir à la police. Y aurait-il un loup caché ? Pourquoi les officiers ayant suivi le Six-quatre ont-ils changé de service ou démissionné ? Et que sont ces » Notes Kôda » que le chef du personnel semble à tout prix vouloir retrouver ? Soudain, tout s’accélère : un nouvel enlèvement a lieu… Yokoyama promène le lecteur à travers les doutes de Mikami, et brosse un tableau de la société japonaise, de la presse et des enjeux d’une information en temps réel.
Mon avis :
Qu’il est long, le chemin de la bureaucratie japonaise ! J’ai eu l’impression de lire 650 pages où j’ai tourné en rond. Après trois faux départs successifs, je souhaitais vraiment que cette lecture-ci soit la bonne.
Guerre des polices ? Guerre des services. Au point que la communication entre l’inspecteur Mikami, chargé des relations avec la presse, et les autres services, est purement et simplement impossible. Ce n’est pas qu’on ne lui parle pas, on lui dit simplement qu’on refuse de lui répondre !!! Vous aussi, vous avez l’impression que l’on marche sur la tête ?
Les problèmes de communication sont vraiment au coeur de cette intrigue. Mikami, qui considère les RP comme un placard avant de réintégrer un service plus prestigieux (à se demander comment les mutations sont effectuées au Japon mais vu les longueurs de ce roman, je n’ai même pas envie d’en lire plus), se refuse à démissionner de la police parce qu’il compte sur les siens pour l’aider à retrouver sa fille unique Ayumi. Trois mois déjà qu’elle a quitté la maison, pour ne plus causer de tort à ses parents, dit-elle. Elle souffre de dysmorphophobie, elle ne supporte pas son apparence physique qu’elle tient de son père – sa mère, tous s’accordent à le dire, est d’une grande beauté. Mikami n’a pas su écouter sa fille, le psychologue qui a été consulté n’a pas mesuré non plus l’étendu de son désarroi. A cette absence de communication avec sa fille (et à certaines remarques insidieuses de ses chefs, qui qualifient de « précieuse » cette enfant qui lui ressemblait tant) se joint l’absence de communication avec sa femme, policière qui a démissionné après leur mariage. Mikami a prêté des intentions à sa femme qui n’était peut-être pas les siennes – et la fin du roman apportera quelques éclaircissements entre eux.
On en oublie presque que, quatorze ans plus tôt, une petite fille a été enlevée et assassinée. L’enquête aurait été menée de manière très différente en France et les conséquences individuelles auraient été différentes – beaucoup d’enquêteurs ont vu leur vie, leur carrière irrémédiablement gâchées pour des raisons que Mikami découvre au cours du récit.
Soyons clair : j’aime beaucoup les romans de Keigo Higashino, et je pense sincèrement que, si vous voulez découvrir les romans policiers japonais, il vaut mieux commencer par ceux-là. Pour un roman dans lequel la communication est impossible, c’est fou le nombre de pages consacrés à un verbiage alambiqué. Oui, il est sans doute important de montrer le pouvoir de la presse au Japon, le fait même qu’il existe une division policière chargée expressément des relations avec elle, et ses exigences que je trouve, pour ma part, totalement exorbitantes, de même que sa capacité à s’énerver extrêmement vite, voir à injurier les policiers, les molester, presque, comme si eux aussi oubliaient les véritables enjeux des enquêtes. *
Les cent dernières pages sont les plus intéressantes parce qu’enfin, on voit se dessiner les raisons de certains silences – et les conséquences aussi. Cependant, tout ce par quoi le lecteur a dû passer fait que l’intérêt final est tout de même émoussé.