Un bruit sec et sonore
édition Didier Jeunesse – 206 pages.
Présentation de l’éditeur :
Quelques coups de feu, et la vie de Jérôme, 14 ans, bascule. Une balle lui perfore l’abdomen, et la voiture de ses parents s’écrase sur l’autoroute. L’adolescent déclare ignorer l’identité de ses agresseurs. Pourtant, il s’estime responsable du drame. Confié à une famille d’accueil, il se lie d’amitié avec leur fille Zoé. Seul témoin survivant, il craint pour sa vie. Les gendarmes piétinent, mais la disparition d’un autre adolescent relance l’enquête. Aidé par son psychiatre, Jérôme devra affronter une vérité redoutable.
Mon avis :
Les romans, en général, nous montrent souvent l’avant, mais rarement l’après – ou si, après une agression, une enquête a lieu, nous avons le point de vue des enquêteurs, rarement celui de la victime.
Ici, nous n’avons pas l’avant, parce que Jérôme n’a que des bribes de souvenirs. En revanche, il a bien reçu une balle dans le ventre, et, alors que sa famille tentait de fuir ses agresseurs, ils furent victime d’un dramatique accident de voiture. Cela fait beaucoup pour un seul adolescent, qui tente de se reconstruire face à un personnel médical qui lui en dit le moins possible. Comment annoncer à un adolescent, déjà sévèrement blessé, que ses parents sont décédés ? Non, même avec la meilleure volonté du monde, ce n’est pas simple. Quant à sa famille dite « proche », à savoir son oncle et sa tante, ils n’ont jamais été proches, justement, et brillent par leur absence.
Pendant les deux tiers du livre, nous sommes quasiment dans un huis-clos, avec Jérôme, qui doit faire avec ses peurs, lui qui pensent que ceux qui l’ont agressé pourront vouloir finir le travail, lui qui veut surtout retrouver sa région parisienne – et quitter ce lieu où il n’était, après tout, qu’en vacances.
Que s’est-il donc passé ? Il serait tentant de tout dévoiler, et forcément, je n’en ferai rien. Disons simplement que nous voyons la police, les médecins, les infirmières exercer leur métier à travers les yeux de Jérôme, et que ce n’est pas facile pour lui. Le lecteur découvre un adolescent qui ne s’entendait pas trop avec son père, un peu plus avec sa mère, et qui menait une vie des plus ordinaires – jusqu’à ce que la violence fasse irruption dans sa vie.
Nous découvrons aussi, à travers ce roman, ce qu’il advient des jeunes à qui on doit trouver une nouvelle famille. Cela ne se fait pas en un claquement de doigts, ni en quelques minutes, même si l’urgence est là. J’ai aimé le sérieux avec lequel ce point était traité – et le fait de montrer que l’on peut être une famille d’accueil qui vit à la campagne, tout en étant une très bonne famille d’accueil.
Un bruit sec et sonore n’est pas seulement un roman de littérature jeunesse, c’est véritablement un livre qu’adolescents et adultes peuvent lire, ne serait-ce que pour s’interroger : oui, en 2019, les situations décrites dans ce roman sont encore, malheureusement, possibles.
édition Didier Jeunesse – 206 pages.
Présentation de l’éditeur :
Quelques coups de feu, et la vie de Jérôme, 14 ans, bascule. Une balle lui perfore l’abdomen, et la voiture de ses parents s’écrase sur l’autoroute. L’adolescent déclare ignorer l’identité de ses agresseurs. Pourtant, il s’estime responsable du drame. Confié à une famille d’accueil, il se lie d’amitié avec leur fille Zoé. Seul témoin survivant, il craint pour sa vie. Les gendarmes piétinent, mais la disparition d’un autre adolescent relance l’enquête. Aidé par son psychiatre, Jérôme devra affronter une vérité redoutable.
Mon avis :
Les romans, en général, nous montrent souvent l’avant, mais rarement l’après – ou si, après une agression, une enquête a lieu, nous avons le point de vue des enquêteurs, rarement celui de la victime.
Ici, nous n’avons pas l’avant, parce que Jérôme n’a que des bribes de souvenirs. En revanche, il a bien reçu une balle dans le ventre, et, alors que sa famille tentait de fuir ses agresseurs, ils furent victime d’un dramatique accident de voiture. Cela fait beaucoup pour un seul adolescent, qui tente de se reconstruire face à un personnel médical qui lui en dit le moins possible. Comment annoncer à un adolescent, déjà sévèrement blessé, que ses parents sont décédés ? Non, même avec la meilleure volonté du monde, ce n’est pas simple. Quant à sa famille dite « proche », à savoir son oncle et sa tante, ils n’ont jamais été proches, justement, et brillent par leur absence.
Pendant les deux tiers du livre, nous sommes quasiment dans un huis-clos, avec Jérôme, qui doit faire avec ses peurs, lui qui pensent que ceux qui l’ont agressé pourront vouloir finir le travail, lui qui veut surtout retrouver sa région parisienne – et quitter ce lieu où il n’était, après tout, qu’en vacances.
Que s’est-il donc passé ? Il serait tentant de tout dévoiler, et forcément, je n’en ferai rien. Disons simplement que nous voyons la police, les médecins, les infirmières exercer leur métier à travers les yeux de Jérôme, et que ce n’est pas facile pour lui. Le lecteur découvre un adolescent qui ne s’entendait pas trop avec son père, un peu plus avec sa mère, et qui menait une vie des plus ordinaires – jusqu’à ce que la violence fasse irruption dans sa vie.
Nous découvrons aussi, à travers ce roman, ce qu’il advient des jeunes à qui on doit trouver une nouvelle famille. Cela ne se fait pas en un claquement de doigts, ni en quelques minutes, même si l’urgence est là. J’ai aimé le sérieux avec lequel ce point était traité – et le fait de montrer que l’on peut être une famille d’accueil qui vit à la campagne, tout en étant une très bonne famille d’accueil.
Un bruit sec et sonore n’est pas seulement un roman de littérature jeunesse, c’est véritablement un livre qu’adolescents et adultes peuvent lire, ne serait-ce que pour s’interroger : oui, en 2019, les situations décrites dans ce roman sont encore, malheureusement, possibles.