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2 participants

    PETIT, Véronique

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    Message  Nina Mer 4 Mar 2020 - 21:01

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    Vivre ses vies
    édition Rageot – 256 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Gabriel vient d’avoir 13 ans et de passer le test sanguin qui permet de déterminer le nombre de vies dont il dispose. Comme tous ses camarades, il a rêvé d’être un multi-vies, mais jamais il n’aurait imaginé avoir… six vies ! Dans une société obsédée par les risques et le danger, il organise à l’insu de ses parents son premier vol en parachute, bien décidé à vivre sa vie à fond.

    Mon avis :

    Que faire de sa vie ? Comment ne pas rater sa vie ? Autant de questions que se posent davantage les adultes que les adolescents, quand ils ne posent pas sur leur existence le verdict suivant : « j’ai raté ma vie ». Ce n’est déjà pas facile. Alors quand on a plusieurs vies, cela devient encore plus compliqué.

    Mais quelles sont ses vies, et que peut-on, que doit-on en faire ? En effet, c’est un peu, voire même beaucoup, comme si les personnes qui possédaient ces vies devaient ces vies – leurs vies – aux autres. Autres restrictions : ne pas se mélanger avec ceux qui n’ont qu’une seule vie, puisqu’ils prennent moins de risques – comme si la vie ne pouvait être pleinement vécue qu’en prenant des risques. D’ailleurs, certains multi-vies, ayant assisté à des événements atroces, ont choisi de préserver le plus possible leur deuxième vie, alors que d’autres n’ont pas hésité à tout donner – aux autres.

    Gabriel, lui, a envie de tout envoyer promener. Il veut vivre, profiter, ne pas s’économiser. Quitte à cacher certaines choses à sa mère, qui s’inquiète pour lui. Elle n’est pas la seule : les multi-vies ont droit à un suivi psychologique serré, tant avoir plusieurs vies vous exposent à des risques. Cela ne signifie pas non plus être invulnérable, cela vous place même tout en bas des listes d’attente en cas de soucis gravissimes de santé : place aux mono-vies, vous, vous pouvez vous permettre d’en perdre une.

    Autre interrogation de ma part : le livre aurait-il été possible avec une personnage principale, et non pas un personnage principal ? Ce sont les garçons qui « perdent » le plus de vie, qui sont le plus souvent cités en contre-exemple pour avoir perdu, sacrifié leur vie (ou pour se les être fait prendre) alors que les filles sont soit mono-vies, soit habituées à en prendre très soin. Non, je ne ferai pas de lien de cause à effet, mais j’ai tant entendu mes profs (si, si) ou des infirmières scolaires dire que les filles devaient prendre soin d’elles pour leurs enfants – et pallier aux défaillances des hommes si aventureux ? Je m’écarte un peu du livre, cependant un livre intéressant doit nous permettre de beaucoup nous questionner.
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    Message  Pinky Jeu 5 Mar 2020 - 11:09

    merci Nina pour cette présentation
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    Message  Nina Jeu 5 Mar 2020 - 11:13

    Merci Pinky pour ta visite.
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    Message  Nina Mar 14 Avr 2020 - 17:42

    PETIT, Véronique Cover102

    Le mot d'Abel
    Edition rageot - 188 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Dans le monde d’Abel, rien n’est plus important que le mot révélé à chacun vers l’âge de 12 ans. Un mot personnel et intime qui conditionne souvent la vie entière. En retard de plusieurs mois, Abel vit dans l’angoisse d’hériter d’un mot dérisoire ou ridicule, ou pire, d’un mot noir… Un matin, il découvre le mot de Clara, la fille dont il est secrètement amoureux, tagué en lettres rouges sur le mur du collège ! Qui a pu commettre un tel crime ?

    Mon avis :

    – Alors, c’est oui !
    Oui, j’en révèle un peu de ce roman avec cette citation. Oui, c’est Abel qui parle, mais à qui dit-il oui, et à quoi ?
    Si vous regardez la télévision, on vous demande de dire oui pour acheter des choses, des choses qui vous rendront libres et heureux – comme si les choses transformaient les êtres.
    Ici, ce sont les mots, ou plutôt le mot qui détermine l’être. Chaque être humain reçoit vers l’âge de douze ans un mot. Ce peut être un mot fort, un mot enviable, qui est quasiment la garantie d’un destin hors-norme. Ce peut être un mot banal, avec lequel il faut composer, ou essayer de se servir de lui, le transformer, pour obtenir un destin plus grand que celui qui était prévu. On peut aussi hériter d’un mot noir, et là, le taux de probabilité que vous deveniez un criminel est fort, il faudra lutter toute votre vie pour contrebalancer ce mot, et si jamais « tueur, torturer, étrangler » est votre mot, alors il sera considéré comme une circonstance aggravante en cas de crimes. Là, votre mot sera divulgué. Il sera également divulgué après votre mort, si vous êtes d’accord, et la plupart des gens donnent leur accord.
    C’est ainsi qu’Abel et ses soeurs connaissent les mots de leurs parents, morts quand ils étaient tout petits. « Voler » et « nuage » étaient leur mot, et ils sont morts dans l’explosion de leur avion – de quoi faire croire à Abel que le mot détermine vraiment le destin.
    Sauf que, tant qu’on est en vie, tant qu’on n’est pas un criminel, on est seul à connaître son mot, on ne le dévoile que si on le souhaite – à la personne que l’on aime, par exemple. Dévoiler le mot de quelqu’un est un crime, passible de dix ans de prison. Sauf que le mot de Clara, la « star » du collège est dévoilé, et que ce mot est extrêmement banal, pour ne pas dire risible. Une enquête est ouverte, et les interrogations abondent. Comment le mot a-t-il pu être dévoilé alors que Clara ne l’avait dit à personne, sauf quand son mot a été enregistré ? Mais « l’officier de l’état civil » chargé de l’enregistrement entend des dizaines de mots par jour, et surtout, ignore l’identité de l’adolescent(e) qui lui donne son mot – la moyenne d’âge pour découvrir son mot est douze ans, une sorte de puberté littéraire, si j’ose dire. Les policiers ne se ménagent pas, et les discussions vont bon train. Sur le pouvoir des mots. Sur le rêve que chacun fait de son mot. Sur les conséquences, quand l’on vit avec son mot, et que l’on sait ne pouvoir le changer, mais qu’il faut vivre avec. Sur le fait que certains, ceux qui appartiennent au « parti de la vérité » veulent ficher ceux qui ont des mots noirs, pour la sécurité de tous. Si cela ne vous rappelle rien, à moi cela m’évoque quelques souvenirs, et pas forcément anciens. Il est tout de même des personnes qui, voici une dizaine d’années, voulaient détecter les futurs délinquants dès la maternelle. Quand les gens ont peur, les extrémistes de tout bord trouvent plus facilement des personnes pour écouter leurs mots. Note : cela fait deux fois que je tape « mort » au lieu de « mots ». Peut-être parce que, à cause de de mots, de simples mots dont on fait ce que l’on veut, ces extrémistes veulent exclure certains êtres de la vie ordinaire, les réifiant. Abel ne pensait-il pas, avant sa révélation :

    « Jusqu’à ce matin, jusqu’à ma révélation, c’est ce que je croyais, ce que je trouvais normal.
    Un mot, une place.
    Un mot, une vie.  »


    Je pense alors irrésistiblement au dicton « chaque chose à sa place ». Oui, l’être avec son mot devient pour eux une chose qui ne doit surtout rien demander, rien oser, rien revendiquer, le réduisant à être une étiquette. Et si vous vous dites que c’est triste – oui, ça l’est – je vous demanderai de regarder autour de vous, et de vous interroger : sur combien de personnes a-t-on posé des étiquettes ? Combien assigne-t-on à une place, parce qu’ils sont ceci, cela, qu’ils viennent d’ici, qu’ils ont fait ceci ? Beaucoup trop.

    Le mot d’Abel est un livre que je n’ai pas voulu lâcher jusqu’à ce que je sois au bout de l’écriture de cette chronique, et c’est très rare en ce moment.
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    Message  Pinky Mer 15 Avr 2020 - 10:36

    merci Nina pour cette présentation intéressante
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    Message  Nina Mer 15 Avr 2020 - 11:41

    Merci Pinky pour ta visite.

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