La veille de presque tout
Edition Actes Sud - 320 pages
Présentation de l’éditeur :
L’inspecteur Ibarra a été transféré depuis trois ans dans un commissariat de sa Galice natale après avoir brillamment résolu l’affaire de la petite disparue de Málaga. Le 20 août 2010, 0 h 15, il est appelé par l’hôpital de La Corogne au chevet d’une femme grièvement blessée. Elle ne veut parler qu’à lui. Dans un sombre compte à rebours, le récit des événements qui l’ont conduite à ce triste état fait écho à l’urgence, au pressentiment qu’il pourrait être encore temps d’éviter un autre drame.
À mesure que l’auteur tire l’écheveau emmêlé de ces deux vies, leurs histoires – tragiques et sublimes – se percutent de plein fouet sur une côte galicienne âpre et sauvage.
Une fillette fantasque qui se rêvait oiseau marin survolant les récifs, un garçon craintif qui, pour n’avoir su la suivre, vit au rythme de sa voix, un vieux chapelier argentin qui attend patiemment l’heure du châtiment, un vétéran des Malouines amateur de narcisses blancs…
Mon avis :
Je sens que tout le monde a aimé ce livre. Et moi, non. Je crois que mon avis pourrait se résumer à tout ce que je n’ai pas aimé, alors je commencerai plutôt par ce que j’ai aimé : le personnage de Samuel. Il a un chromosome en moins, et pourtant, c’est lui qui mène l’existence la plus pleine, se contentant de ce qu’il a, du temps qui lui reste à vivre, et ses parents font tout ce qu’ils peuvent pour qu’il vive bien – avec amour et patience.
Et pourtant, l’inspecteur Ibarra a de quoi mal vivre, constamment. Oui, le livre commence par une fin, celle de la résolution de l’affaire Amanda, une résolution dans la violence et le sang, une résolution que le meurtrier attendait autant que le policier. Celui-ci en est sorti définitivement meurtri, par ce qu’il a fait, mais aussi par ce qui a été ravivé en lui par cette affaire. Il se moque d’être puni pour ce qu’il a fait – mais c’est impossible, le scandale serait trop grand, et certains savent parfaitement, avec beaucoup d’argent, comment étouffer un malencontreux accident.
Si le roman s’est concentré uniquement sur Ibarra, je crois que je l’aurai apprécié. Le problème est que c’est un roman choral, qui entrelace les destinées, et je suis franchement lassée de ce genre de narration. Parmi tous les autres personnages, les plus sympathiques, ceux à qui j’aurais pu aussi m’attacher, sont morts. Nous sommes constamment renvoyés dans le passé, de l’Argentine à l’Allemagne en passant par les Etats-Unis. Je n’ai rien contre le récit des heures noires de l’Argentine, ou de l’Allemagne, il y a trois ans et un jour, je chroniquai le magnifique Les jours de l’arc en ciel d’Antonio Skarmeta qui parle du Chili, de sa dictature, et trois ans après, je me souviens encore de l’émotion que j’avais ressentie. Là, je me dépêche d’écrire
Les survivants ont vécu le pire, sont à la recherche de réponses. Les parents ? Mis à part Germinal Ibarra et sa femme, aucun ne semble avoir été à la hauteur, avec peut-être même, pour certains, le regret d’avoir été parents – ou d’avoir engrossé une femme, ou de n’avoir su éviter une grossesse. il est aussi des faits qui me paraissent peu gros, comme si personne ne pouvait y avoir pensé plutôt, comme si certaines étrangetés n’inquiétaient pas.
Première lecture de cet auteur, et peut-être dernière : cela fait deux ans qu’un de ses livres est en pause.
Edition Actes Sud - 320 pages
Présentation de l’éditeur :
L’inspecteur Ibarra a été transféré depuis trois ans dans un commissariat de sa Galice natale après avoir brillamment résolu l’affaire de la petite disparue de Málaga. Le 20 août 2010, 0 h 15, il est appelé par l’hôpital de La Corogne au chevet d’une femme grièvement blessée. Elle ne veut parler qu’à lui. Dans un sombre compte à rebours, le récit des événements qui l’ont conduite à ce triste état fait écho à l’urgence, au pressentiment qu’il pourrait être encore temps d’éviter un autre drame.
À mesure que l’auteur tire l’écheveau emmêlé de ces deux vies, leurs histoires – tragiques et sublimes – se percutent de plein fouet sur une côte galicienne âpre et sauvage.
Une fillette fantasque qui se rêvait oiseau marin survolant les récifs, un garçon craintif qui, pour n’avoir su la suivre, vit au rythme de sa voix, un vieux chapelier argentin qui attend patiemment l’heure du châtiment, un vétéran des Malouines amateur de narcisses blancs…
Mon avis :
Je sens que tout le monde a aimé ce livre. Et moi, non. Je crois que mon avis pourrait se résumer à tout ce que je n’ai pas aimé, alors je commencerai plutôt par ce que j’ai aimé : le personnage de Samuel. Il a un chromosome en moins, et pourtant, c’est lui qui mène l’existence la plus pleine, se contentant de ce qu’il a, du temps qui lui reste à vivre, et ses parents font tout ce qu’ils peuvent pour qu’il vive bien – avec amour et patience.
Et pourtant, l’inspecteur Ibarra a de quoi mal vivre, constamment. Oui, le livre commence par une fin, celle de la résolution de l’affaire Amanda, une résolution dans la violence et le sang, une résolution que le meurtrier attendait autant que le policier. Celui-ci en est sorti définitivement meurtri, par ce qu’il a fait, mais aussi par ce qui a été ravivé en lui par cette affaire. Il se moque d’être puni pour ce qu’il a fait – mais c’est impossible, le scandale serait trop grand, et certains savent parfaitement, avec beaucoup d’argent, comment étouffer un malencontreux accident.
Si le roman s’est concentré uniquement sur Ibarra, je crois que je l’aurai apprécié. Le problème est que c’est un roman choral, qui entrelace les destinées, et je suis franchement lassée de ce genre de narration. Parmi tous les autres personnages, les plus sympathiques, ceux à qui j’aurais pu aussi m’attacher, sont morts. Nous sommes constamment renvoyés dans le passé, de l’Argentine à l’Allemagne en passant par les Etats-Unis. Je n’ai rien contre le récit des heures noires de l’Argentine, ou de l’Allemagne, il y a trois ans et un jour, je chroniquai le magnifique Les jours de l’arc en ciel d’Antonio Skarmeta qui parle du Chili, de sa dictature, et trois ans après, je me souviens encore de l’émotion que j’avais ressentie. Là, je me dépêche d’écrire
Les survivants ont vécu le pire, sont à la recherche de réponses. Les parents ? Mis à part Germinal Ibarra et sa femme, aucun ne semble avoir été à la hauteur, avec peut-être même, pour certains, le regret d’avoir été parents – ou d’avoir engrossé une femme, ou de n’avoir su éviter une grossesse. il est aussi des faits qui me paraissent peu gros, comme si personne ne pouvait y avoir pensé plutôt, comme si certaines étrangetés n’inquiétaient pas.
Première lecture de cet auteur, et peut-être dernière : cela fait deux ans qu’un de ses livres est en pause.