Qui a tué Louis Cadiou ?
édition Librinova – 238 pages.
Présentation de l’éditeur :
En octobre 1919, un procès d’assises bâclé a mis un point final à une affaire criminelle qui reste obscure. Dans les premiers jours de 1914, le patron d’une usine du Finistère travaillant pour le ministère de la Guerre disparaît. On a quelques raisons de penser qu’il a pris la fuite : Louis Cadiou faisait alors l’objet d’une enquête pour des malversations commises au détriment des poudreries nationales.
Mais un mois plus tard, on retrouve son cadavre dans des conditions rocambolesques. Le même jour, le directeur technique de l’usine est arrêté. L’affaire Cadiou a commencé, feuilleton échevelé aux rebondissements spectaculaires, peuplé de fous, de mythomanes, d’affairistes véreux et de politiciens corrompus, miné par la guerre des polices, et plombé par le souvenir tout récent de cuirassés qui explosent. Elle tiendra la Bretagne en haleine et quittera rarement la une de tous les journaux de France, avant que la Grande Guerre n’impose son actualité.
Mon avis :
Je suis toujours admiratives des policiers, des juges, qui ont tout mis en oeuvre pour que la vérité éclate. Mais, parmi toutes les affaires criminelles qui ont passionné l’opinion publique, combien ne se sont jamais terminées ? C’est le cas de l’affaire Louis Cadiou, une affaire totalement oubliée de nos jours.
Dès que j’ai lu les dates auxquelles cette affaire avait débuté, je savais bien que d’autres assassinats viendraient faire sombrer celui-ci dans l’oubli. Je ne me doutais pas que l’affaire elle-même n’aboutirait jamais, au point que le procès semble une vaste mascarade.
L’enquête ? Une succession de bâton dans les roues mis par le procureur en personne. Entre mettre la pression sur le juge, gêner les policiers avec constance, cet ambitieux personnage s’est surpassé.
Je suis presque étonnée de l’exquise politesse de la justice. L’on tenait un coupable, Louis Pierre, ingénieur de son état. Il était donc inutile, totalement, de chercher quelqu’un d’autres, d’explorer les pistes qui pourtant, ne manquaient pas. Il ne fallait surtout pas déranger la famille, même si les allégations du frère de la victime était étonnantes, pour ne pas dire fantaisistes. Si un scénariste de séries télévisées écrivait de telles péripéties, ils feraient sourire. Dans la « vraie vie », personne ou presque n’a souligné l’invraisemblance de certains faits.
Le dossier aurait-il été trop sensible ? Avant le meurtre de Louis Cadiou, il y a eu des scandales liés à l’usine qu’il dirigeait. Oui, fabriquer de la poudre, livrer de la poudre défectueuse, avec des conséquences qui pouvaient être dramatiques, être une usine française fondée grâce à des capitaux allemands, rien de tout cela n’est anodin.
Je suis ressortie de cette lecture irritée par tout ce qui aurait pu être élucidée et ne l’a pas été. La vérité et la justice n’ont pas véritablement été servie. L’auteur n’y peut rien : les faits, relatés avec précisions, ne peuvent être changés.