Auteur : Tess Gerritsen.
Editeur : Pocket.
Nombre de pages : 470.
Mon résumé :
Un tueur en série sévit à Boston, mutilant et tuant des jeunes femmes. Il utilise le même mode opératoire qu'un tueur qui n'avait plus commis de crimes depuis deux ans. Et pour cause : sa dernière victime a réussi à se libérer et à le tuer. Qui donc est ce mystérieux copieur ? Jane Rizzoli et Thomas Moore vont mener l'enquête.
Mon avis :
J’ai rarement lu un roman policier à l’intrigue aussi bien construite et au suspens aussi bien distillé.
Trop souvent, dans les romans qui mettent en scène un tueur en série, les victimes s’entassent et ne servent qu’à satisfaire la monomanie du tueur (et à faire durer le roman). Ce que j’ai apprécié particulièrement est le soin accordé aux jeunes femmes assassinées. Elles ont beau avoir succombées sous les coups d’un tueur en série, elles ne seront jamais réduites à un numéro de dossier. Elles sont Diana, Nina, Catherine, elles avaient une vie personnelle, un métier, des loisirs, avant que le tueur ne détruise leur vie. C’est parce que les enquêteurs leur apportant tant de considération qu’ils ont à cœur d’arrêter le tueur.
Ces enquêteurs ont des personnalités marquantes. Thomas Moore, meurtri par la mort de sa femme deux ans plus tôt, accomplit sa tâche de manière irréprochable. Jane Rizzoli n’a de féminin que son nom. Ce n’est pas tant qu’elle doit faire ses preuves dans un univers macho, c’est qu’elle veut prouver à tous (et cela fait beaucoup de monde) qu’elle est la meilleure.
Fait rare, la parole va être donnée au tueur et à une victime. Le tueur prend la parole dans quelques chapitres, soigneusement isolés des autres et imprimés en italique. Il ne nous dévoile pas son mode opératoire, mais ses fantasmes, basés sur sa (vaste) culture : ses propos, comme ses actes, sont parfois insoutenables. La victime survivante est Catherine, chirurgienne de son état. Elle est suffisamment combattive pour ne pas vouloir rester cantonnée dans ce statut de victime, suffisamment orgueilleuse (je pense souvent que l’orgueil est une qualité) pour continuer à exercer son métier, suffisamment lucide pour développer une stratégie de défense.
Je le répète : certaines scènes sont à la limite du soutenable, surtout quand il faut suivre les méandres des raisonnements du tueur, et à force de lire mes résumés, vous allez vous interroger sur mes choix de lecture ! Pourtant, j’ai vraiment adoré ce roman et sa suite.