Agathe
édition La peuplade - 176 pages.
Présentation de l'éditeur :
Soixante-douze ans passés, un demi-siècle de pratique et huit cents entretiens restants avant la fermeture de son cabinet : voilà ce qu’il subsiste du parcours d’un psychanalyste en fin de carrière. Or, l’arrivée imprévue d’une ultime patiente, Agathe Zimmermann, une Allemande à l’odeur de pomme, renverse tout. Fragile et transparente comme du verre, elle a perdu l’envie de vivre. Agathe, c’est l’histoire d’un petit miracle, la rencontre de deux êtres vides qui se remplissent à nouveau. Anne Cathrine Bomann signe ici un roman intelligent et inattendu, décortiquant avec tendresse les angoisses humaines : être, devenir quelqu’un, désirer et vieillir. Serait-il possible de découvrir enfin de quoi on a vraiment peur ? Tout le monde sait qu’on ne doit pas mélanger la thérapie et la vraie vie ; vois ce qui est arrivé à ce bon Jung.
Mon avis :
Agathe est un roman que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, je l'ai lu quasiment d'une seule traite, ne faisant que de courtes pauses. J'ai été très touchée par cette tranche de vie, cette rencontre entre deux solitudes. Le narrateur a 72 ans et est sur le point de prendre sa retraite. J'ai envie de dire : il était temps. Je ne dis pas ceci à cause de son âge, je dis ceci à cause de son manque criant d'investissement. Il écoute ses patients, distraitement, tout en dessinant, et en ne retenant pas grand chose de ce qu'ils lui disent, comme en un bruit de fond. Il compte les rendez-vous qui le séparent de la retraite. Oui, il pense à sa succession, il pense aussi à sa fidèle secrétaire madame Surrugue qui, il faut bien le dire, outrepasse son travail au tout début du roman : elle a accepté une nouvelle patiente, une allemande. Jamais, vu le temps qui le sépare de la retraite, il ne pourra effectuer un travail sérieux avec elle ! Il ne se rend pas compte qu'il n'effectue plus vraiment de travail sérieux avec personne.
Et puis... l'impensable se produit, lentement. Comme si la vie du vieux psychanalyste revenu de tout, qui se préparait à attendre seulement la mort, en contemplant peu à peu le temps affaiblissement de son corps, la perte de ses moyens, se mettait tout à coup à repenser les tenants et les aboutissants de son métier. Pour la première fois aussi, il s'intéresse à la vie personnelle de madame Surrugue, parce que, pour la troisième fois au cours de leurs longues années de travail commun, elle lui demande un congé, pour prendre soin de son mari, atteint d'un cancer en phase terminale. C'est comme si, pour la premi-ère fois, il prenant conscience de ce que signifiait veiller sur l'autre, prendre soin de lui, se préoccuper de lui. Monsieur Surrugue est toujours, malgré la maladie, l'homme qui aime sa femme, et sait que, si le présent est douloureux, le futur le sera aussi.
Et Agathe ? Elle se raconte, peu à peu. Elle raconte celle qu'elle n'est pas, celle qu'elle n'a pas voulu être. Qui Agathe est-elle vraiment, alors ? A elle de se (re)construire.
édition La peuplade - 176 pages.
Présentation de l'éditeur :
Soixante-douze ans passés, un demi-siècle de pratique et huit cents entretiens restants avant la fermeture de son cabinet : voilà ce qu’il subsiste du parcours d’un psychanalyste en fin de carrière. Or, l’arrivée imprévue d’une ultime patiente, Agathe Zimmermann, une Allemande à l’odeur de pomme, renverse tout. Fragile et transparente comme du verre, elle a perdu l’envie de vivre. Agathe, c’est l’histoire d’un petit miracle, la rencontre de deux êtres vides qui se remplissent à nouveau. Anne Cathrine Bomann signe ici un roman intelligent et inattendu, décortiquant avec tendresse les angoisses humaines : être, devenir quelqu’un, désirer et vieillir. Serait-il possible de découvrir enfin de quoi on a vraiment peur ? Tout le monde sait qu’on ne doit pas mélanger la thérapie et la vraie vie ; vois ce qui est arrivé à ce bon Jung.
Mon avis :
Agathe est un roman que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, je l'ai lu quasiment d'une seule traite, ne faisant que de courtes pauses. J'ai été très touchée par cette tranche de vie, cette rencontre entre deux solitudes. Le narrateur a 72 ans et est sur le point de prendre sa retraite. J'ai envie de dire : il était temps. Je ne dis pas ceci à cause de son âge, je dis ceci à cause de son manque criant d'investissement. Il écoute ses patients, distraitement, tout en dessinant, et en ne retenant pas grand chose de ce qu'ils lui disent, comme en un bruit de fond. Il compte les rendez-vous qui le séparent de la retraite. Oui, il pense à sa succession, il pense aussi à sa fidèle secrétaire madame Surrugue qui, il faut bien le dire, outrepasse son travail au tout début du roman : elle a accepté une nouvelle patiente, une allemande. Jamais, vu le temps qui le sépare de la retraite, il ne pourra effectuer un travail sérieux avec elle ! Il ne se rend pas compte qu'il n'effectue plus vraiment de travail sérieux avec personne.
Et puis... l'impensable se produit, lentement. Comme si la vie du vieux psychanalyste revenu de tout, qui se préparait à attendre seulement la mort, en contemplant peu à peu le temps affaiblissement de son corps, la perte de ses moyens, se mettait tout à coup à repenser les tenants et les aboutissants de son métier. Pour la première fois aussi, il s'intéresse à la vie personnelle de madame Surrugue, parce que, pour la troisième fois au cours de leurs longues années de travail commun, elle lui demande un congé, pour prendre soin de son mari, atteint d'un cancer en phase terminale. C'est comme si, pour la premi-ère fois, il prenant conscience de ce que signifiait veiller sur l'autre, prendre soin de lui, se préoccuper de lui. Monsieur Surrugue est toujours, malgré la maladie, l'homme qui aime sa femme, et sait que, si le présent est douloureux, le futur le sera aussi.
Et Agathe ? Elle se raconte, peu à peu. Elle raconte celle qu'elle n'est pas, celle qu'elle n'a pas voulu être. Qui Agathe est-elle vraiment, alors ? A elle de se (re)construire.