Sortilège amoureux - tome 1 : les aventures de Charlotte
édition J'ai lu pour elle - 384 pages
Présentation de l’éditeur :
Orpheline, Charlotte Appleby se morfond à la campagne chez son oncle quand lui apparaît, le jour de ses vingt-cinq ans, une fée qui lui offre le don de métamorphose. Elle peut désormais se transformer à sa guise en n’importe quel être vivant. Forte de sa magie, elle s’enfuit à Londres sous l’apparence de Christopher, jeune secrétaire zélé, qui ne tarde pas à être engagé par le comte de Cosgrove, un homme à la réputation sulfureuse. Charlotte n’en a cure. Elle découvre les joies de l’indépendance… et aussi les affres du désir !
Mon avis :
Charlotte est orpheline. Son oncle et sa tante l’ont recueillie, conformément à la promesse qu’ils sont faites à son père sur son lit de mort. C’est en revanche la seule promesse qu’ils aient tenu. La faire débuter dans le monde ? Très peu pour eux. L’exploiter ? Oui, sans souci. Seulement… à vingt-cinq ans, sa marraine lui apparaît – et elle ne ressemble pas vraiment à un personnage de contes de fée, sauf à penser aux véritables versions, non les versions édulcorées que certains trouvent encore trop violentes. Celle-ci lui accorde un don, et Charlotte choisit celui de pouvoir se métamorphoser en ce qu’elle veut. Elle en profite pour prendre sa liberté et voler à tire d’aile vers Londres. Là-bas, pour être libre, elle se métamorphose en homme et devient Christopher Albin, le secrétaire du marquis de Cosgrove.
Que dire sans trop spoiler ? Déjà, le récit comporte une bonne dose de fantastique. Ensuite, il parle aussi de sujets graves. En effet, le marquis de Cosgrove, que certains accusent injustement d’avoir poussé sa femme au suicide, est très investi dans la lutte contre l’esclavagisme. Il peut en parler à titre personnel : ses parents possédaient une plantation qu’ils ont fait visiter à leur fils. Grâce à l’argent qu’ils ont gagné à la sueur du front de leurs esclaves, ils ont même pu faire construire une magnifique serre dans le château de campagne, serre qui jouera un rôle important dans l’intrigue.
Il est question aussi des relations hommes/femmes, femmes que les hommes divisent en trois catégories : celles qu’on épouse, celles que l’on prend pour maîtresse, femmes qui se prostituent. Simple, clair, nette, et pas du tout misogyne. En écrivant ceci, je pense à une chanson des années 1970 (autant préciser le siècle) Les filles que l’on aime de Joe Dassin mais aussi à ces jeunes femmes (toujours dans les années 60/70) qui faisaient partie malgré elles des femmes que l’on prend pour maîtresse et que l’on plante là, enceintes, parce que l’on va épouser quelqu’une d’autres (j’ai trois exemples en tête). Ah, dans ce roman, il est bien spécifié que homme comme femme prennent des précautions, utilisent la contraception de l’époque. Non, je ne suis pas rassurée, je constate, c’est tout.
Je constate aussi que les scènes érotiques seront nombreuses, trop à mon goût. Et bien oui, le marquis de Cosgrove a un secrétaire, pas une secrétaire, il peut donc parler crument à celui-ci, l’entraîner dans une maison close, et même lui donner des conseils, à ce naïf jouvenceau qui rougit comme une pucelle. Normal, c’est ce qu’iel est (bien utile, ce pronom).
Bref, une romance qui mélange les genres et peut parfois se montrer cru et sanglante.