Double meurtre à l'abbaye
édition Castor Poche - 125 pages
Présentation de l’éditeur :
A la fin du XIIe siècle, un pèlerin de saint Jacques est retrouvé assassiné dans l’enceinte de l’abbaye de Hautefage. Qui est le meurtrier? Y a-t-il encore des innocents?
Mon avis :
Ce livre a une histoire. Il est paru l’année de mes vingt ans, année qui ne fut pas, vu la manière dont elle a commencé, une bonne année. Quand j’ai commencé mon année de professeur stagiaire, ce livre était donné comme LA référence du roman de littérature jeunesse pour parler du moyen-âge, pour « accompagner » le programme de 5e. C’était un classique qu’il fallait absolument avoir lu. Vinqt-quatre ans plus tard, je n’ai plus de cinquième (depuis dix ans), je n’ai donc plus vraiment l’occasion de le faire lire. Quel regard portè-je sur ce livre aujourd’hui ?
Il est un personnage que je retiens, c’est le seigneur Hugues des Merle. Il est « hors-norme », le seul dans le récit, le seul qui en temps que lectrice adulte a retenu mon attention – il restera tout aussi intéressant dans les deux tomes suivants. L’intrigue est en effet classique, et pour qui connaît (un peu) les rouages de la littérature jeunesse, et la manière dont un récit devait être construit pour « plaire » aux professeurs (les romans de littérature jeunesse sont mois stéréotypés de nos jours), il contient des descriptions nettement délimités, des dialogues fréquents qui font progresser l’intrigue, des retours en arrière (pratique pour l’enseigner) contenus dans des récits qui nous en apprennent plus sur le passé des différents protagonistes. Les personnages sont nettement caractérisés et, parfois, assez manichéens. Il est question aussi de la vie quotidienne, avec les foires, qui ont leur importance, et les pèlerinages – sans oublier les ménestrels, de passage de ville en ville, voire de village en village. Oui, ce paragraphe est signé par un professeur de français.
Le roman est court, par conséquent, l’intrigue se résout vite, très vite, pour ne pas dire qu’elle est parfois cousue de fil blanc – oui, j’avais vu venir le coupable, ce n’était pas très difficile. Présomptueux ? Non, simple logique pour qui lisait déjà beaucoup de livres de littérature jeunesse.