Supermarché
édition Métailié - 304 pages
Présentation de l’éditeur :
Dans les favelas de Porto Alegre, deux metteurs en rayon d’un supermarché aux allures d’un Don Quichotte lettré et d’un Sancho Pança révolté vont se lancer dans une aventure trépidante pour échapper à leur exploitation dans un travail dénué de sens.
Entre trafiquants, gangsters et vieux manuels d’économie lus dans les transports publics bondés, un premier roman comique, provocateur et excitant.
Un auteur exceptionnel venu directement de la favela sur laquelle il écrit, arrivé à l’écriture grâce à la découverte de la lecture après avoir abandonné l’école à 14 ans. Reconnu et best-seller au Brésil, sa trajectoire ressemble à celle de son unique prédécesseur international il y a 20 ans, Paulo Lins et sa Cité de Dieu. Une voix neuve qui manie la lucidité et l’humour avec une dextérité impitoyable.
Mon avis :
Et pendant qu’on donnait du Shakespeare ou du Brecht au Renaissance, le prestigieux théâtre du centre culturel, la favela, elle, servait de scène aux tragédies de la vraie vie.
J’ai trouvé que cette citation illustrait parfaitement le roman. Nous sommes dans une tragédie comique. Pedro et Marques sont deux honnêtes travailleurs, ils remplissent les rayons d’un supermarché, travail ô combien ennuyeux et peu rémunérateur. L’un vit avec sa mère, l’autre est marié, a un fils, un autre enfant en route, et il se demande bien comment il pourra faire face. La solution ? Vendre de l’herbe – parce que, pour vendre une autre drogue, il faut être affilié à un gang, et c’est vraiment, mais alors vraiment trop dangereux.
Et pourtant, le danger, la violence sont là, dans ce qui pourrait être un conte, mais n’en est pas un – comme si le bonheur, ou même la tranquillité, n’était pas possible ici. La violence est malheureusement ordinaire, courante, banale, ce qui ne veut pas dire qu’elle est banalisée. Seulement, les habitants des favelas le savent : la violence, ils vivent avec, vivre sans est impossible. Il faut simplement essayer de passer entre les coups, les balles, se tenir le plus loin possible de tout ce qui est susceptible de provoquer cette violence. Difficile ? Impossible ? Oui, pour les deux cas. Ce n’est pas faute de vouloir vivre la vie la meilleure qui soit – une vie qui nous semblerait, pour nous, une vie des plus ordinaires, une vie presque banale en France – vivre dans une maison, manger tout ce qui vous tente, ne pas avoir peur pour l’avenir proche ou lointain de vos enfants.
Sauf que nous sommes au brésil, le Brésil des années 2000 finissantes, un pays où la corruption régnait, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne règne plus, un pays où, pour s’enrichir, il n’y a que deux solutions, être un footballeur professionnel ou être malhonnête.
Sans espoir ? Je n’irai pas jusque là. Je dirai seulement que le dénouement est à lui bien différent de ce que j’ai pu lire jusque là. Alors, je ne vous dirai pas que c’est un livre à lire absolument, je vous dirai simplement que les éditions Métailié savent véritablement trouver des oeuvres différentes de tout ce que j’ai pu lire jusqu’ici.
édition Métailié - 304 pages
Présentation de l’éditeur :
Dans les favelas de Porto Alegre, deux metteurs en rayon d’un supermarché aux allures d’un Don Quichotte lettré et d’un Sancho Pança révolté vont se lancer dans une aventure trépidante pour échapper à leur exploitation dans un travail dénué de sens.
Entre trafiquants, gangsters et vieux manuels d’économie lus dans les transports publics bondés, un premier roman comique, provocateur et excitant.
Un auteur exceptionnel venu directement de la favela sur laquelle il écrit, arrivé à l’écriture grâce à la découverte de la lecture après avoir abandonné l’école à 14 ans. Reconnu et best-seller au Brésil, sa trajectoire ressemble à celle de son unique prédécesseur international il y a 20 ans, Paulo Lins et sa Cité de Dieu. Une voix neuve qui manie la lucidité et l’humour avec une dextérité impitoyable.
Mon avis :
Et pendant qu’on donnait du Shakespeare ou du Brecht au Renaissance, le prestigieux théâtre du centre culturel, la favela, elle, servait de scène aux tragédies de la vraie vie.
J’ai trouvé que cette citation illustrait parfaitement le roman. Nous sommes dans une tragédie comique. Pedro et Marques sont deux honnêtes travailleurs, ils remplissent les rayons d’un supermarché, travail ô combien ennuyeux et peu rémunérateur. L’un vit avec sa mère, l’autre est marié, a un fils, un autre enfant en route, et il se demande bien comment il pourra faire face. La solution ? Vendre de l’herbe – parce que, pour vendre une autre drogue, il faut être affilié à un gang, et c’est vraiment, mais alors vraiment trop dangereux.
Et pourtant, le danger, la violence sont là, dans ce qui pourrait être un conte, mais n’en est pas un – comme si le bonheur, ou même la tranquillité, n’était pas possible ici. La violence est malheureusement ordinaire, courante, banale, ce qui ne veut pas dire qu’elle est banalisée. Seulement, les habitants des favelas le savent : la violence, ils vivent avec, vivre sans est impossible. Il faut simplement essayer de passer entre les coups, les balles, se tenir le plus loin possible de tout ce qui est susceptible de provoquer cette violence. Difficile ? Impossible ? Oui, pour les deux cas. Ce n’est pas faute de vouloir vivre la vie la meilleure qui soit – une vie qui nous semblerait, pour nous, une vie des plus ordinaires, une vie presque banale en France – vivre dans une maison, manger tout ce qui vous tente, ne pas avoir peur pour l’avenir proche ou lointain de vos enfants.
Sauf que nous sommes au brésil, le Brésil des années 2000 finissantes, un pays où la corruption régnait, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne règne plus, un pays où, pour s’enrichir, il n’y a que deux solutions, être un footballeur professionnel ou être malhonnête.
Sans espoir ? Je n’irai pas jusque là. Je dirai seulement que le dénouement est à lui bien différent de ce que j’ai pu lire jusque là. Alors, je ne vous dirai pas que c’est un livre à lire absolument, je vous dirai simplement que les éditions Métailié savent véritablement trouver des oeuvres différentes de tout ce que j’ai pu lire jusqu’ici.