La soeur de Soledad
Edition Mercure de France - 258 pages.
Présentation de l’éditeur (extraits) :
Cabaret le Flamboyant. Walter, un policier, est chargé d’une mission particulièrement délicate : annoncer à Aurora qu’un cercueil portant son nom vient d’arriver à l’aéroport de Manille, en provenance d’Arabie Saoudite. Comme la jolie chanteuse est de toute évidence bien vivante, qui est la morte ? Et pourquoi y a-t-il eu, semble-t-il, usurpation d’identité ? Accompagné de la jeune femme soudain devenue silencieuse, Wlater entreprend un long périple en voiture jusqu’à la capitale afin de récupérer le corps de la mystérieuse défunte. Au cours du voyage, deux solitaires cabossés par la vie apprendront à se connaître. Et Walter finira par découvrir la vérité.
Mon avis :
Je salue tout d’abord le courage de l’éditeur, qui a choisi de faire paraitre en France un roman philippin. Je me demande s’il a rencontré un certain succès à sa parution, ou un écho dans les blogs. Pour ma part, je ressors déçue de cette lecture, parce que les promesses ne sont pas réellement tenues. « Walter finira par découvrir la vérité » ? Peut-être, mais pas le lecteur, qui restera sur sa faim, même après avoir lu l’épilogue, et ne saura pas réellement quel fut le destin de la soeur d’Aurora. Il saura en revanche le sort de ces philippins partis travailler à l’étranger, dont six cents d’entre eux reviennent chaque année dans des cercueils de plomb. Il saura les trafics en tout genre qui sont le quotidien des philippins restés au pays – et certains, tout en se montrant particulièrement rusés d’un côté, sont très naïfs de l’autre. Il saura les rêves d’Aurora. Il saura pourquoi Soledad part travailler à l’étranger, à Hong Kong d’abord, en Arabie Saoudite ensuite, même si ses motivations sont sujettes à caution. Le narrateur omniscient est là pour nous montrer – aussi – à quel point Soledad comprend très mal ceux qui l’entourent, ou ne tient pas compte de ce qu’ils lui disent. Soledad est une mystique, à sa façon, d’une manière extrême et dangereuse – pour elle et pour les autres. Reste Walter, le policier, un peu déboussolé. Si le récit n’a duré que quelques jours, les retours en arrière nombreux (et, disons le mot, parfois ennuyeux) nous ont tout appris des errances et des erreurs des personnages principaux. Dommage que nous ne puissions pas les voir repartir enfin vers un avenir plus serein.