Emma d’Aléas – Complot sous la Régence
édition Fleurus – 208 pages.
Présentation de l’éditeur :
Juin 1716. A quinze ans, Emma d’Aléas est emprisonnée à la Bastille depuis neuf mois sans savoir pourquoi. Une nuit, un personnage masqué, l’Ombre, l’aide à s’évader et la conduit au château de Sceaux. Le maître du château, le duc du Maine lui explique que l’ordre de son embastillement émane de Philippe d’Orléans, régent du royaume depuis la mort de Louis XIV, qui espère ainsi la forcer à épouser son fils et faire main basse sur sa fortune. Maine fait passer Emma pour sa lointaine cousine et obtient pour elle une place de demoiselle d’honneur auprès de Charlotte, la fille du régent. Une fois au Palais Royal, Emma devra trouver un coffret contenant ses titres dans le bureau du régent. Pour lui faciliter la tâche, Maine lui donne une fiole de somnifère afin d’endormir les Orléans…
Mon avis ;
Emma d’Aléas, c’est tout d’abord pour moi un roman qui fut très agréable à lire, avec un style fluide (ce qui ne veut en aucun cas dire simpliste). Les jeunes lecteurs pourront facilement s’identifier à l’héroïne, seule, emprisonnée à la Bastille après une simple lettre de cachet, dépossédée de ses biens. Mais un jour, quelqu’un l’aide à s’évader et la présente à son sauveur, le duc de Maine. Celui-ci lui confie une mission, qui devrait permettre à Emma de retrouver sa pleine et entière liberté, ainsi que les biens qui lui ont été confisqués : entrer au service du régent, et lui dérober un coffret. Emma, jeune provinciale orpheline qui a été élevée loin de la cour, de ses ragots et de ses complots, ne paraît pas forcément à première vue la personne la mieux placée pour se faire. Elle devra affronter en premier la redoutable épouse du régent (et c’est là que j’ai envie de mettre une petite note, parce que la femme du régent n’est autre que la soeur du duc de Maine et ce n’est dit nulle part ou alors, j’ai vraiment mal lu) avant de pouvoir réellement prendre sa place de demoiselle d’honneur de Charlotte.
Je l’admets, ma passion pour l’histoire de France fait que j’ai identifié facilement les liens entre les personnages, liens que les jeunes lecteurs ne feront pas forcément, ce qui leur permettra d’avoir la même naïveté qu’Emma, la même fraîcheur aussi face à ses complots qui, il ne faut pas avoir peur de le dire, dépassent largement les jeunes gens qui se sentent bien plus heureux loin de la cour de Versailles, qui pensent avant tout à profiter, presque en toute innocence, de la vie. Le régent apparaît même comme un homme charismatique, bien loin de l’image qu’Emma peut avoir de lui – et bien loin de celle que le lecteur a pu se forger, comme le fil de l’intrigue nous le dévoilera.
L’intrigue est le second point fort de ce roman, parce qu’elle est vraiment bien conçue, elle nous entraîne sur des chemins que l’on ne s’attendait pas à parcourir, nous montrant toute la rouerie des courtisans, mais aussi toute leur ingéniosité, leur capacité à faire face, toujours, quoi qu’il arrive. En cette période troublée, personne n’est à l’abri, et surtout pas ceux qui sont chargés de veiller à l’éducation du tout jeune Louis XV.
J’ajoute que l’épilogue est particulièrement bien trouvé. J’aurai presque envie de retrouver Emma pour une autre aventure – plus tard. Après tout, la Régence vient juste de commencer.