Reykjavik
édition de la Martinière - 415 pages
Présentation de l’éditeur :
Août 1956, une jeune adolescente de quinze ans disparaît sans laisser de traces sur une petite île au large de Reykjavík. Trente ans plus tard, l’Islande n’est plus la petite nation timide de l’après-guerre et se prépare à recevoir un grand sommet réunissant les USA et l’Union soviétique. Mais aucun Islandais n’a oublié cette énigme, jamais résolue. Alors que Reykjavík s’apprête à fêter son 200e anniversaire, une journaliste décide de remonter aux sources de cette mystérieuse affaire – aux conséquences imprévisibles.
Mon avis :
Oui, je le dis souvent, mais j’ai souvent la chance de lire des romans intéressants : ce roman policier est véritablement prenant, et j’ai eu souvent envie de lire une page de plus, puis encore une page de plus, pas seulement pour l’intrigue policière, qui est très bien construite, nous entraînant là où nous ne nous y attendions pas, mais aussi pour les personnages que nous rencontrons.
L’originalité première de ce roman vient du fait que nous suivons une enquête policière sur trente ans, une affaire de disparition, comme malheureusement il en existe tant. Une jeune fille a disparu, une jeune fille sans histoire, si ce n’est qu’elle s’est volatilisée un beau jour et que personne ne sait ce qu’il est advenu d’elle. L’enquête ? Elle n’est pas si facile que cela à mener, les gens « bien » ne souhaitent pas trop être dérangés – après tout, qu’a-t-on contre eux ? Rien ! Tous les dix ans, l’affaire sera ressortie par la presse, tous les dix ans, le policier qui enquêta à l’époque et a vu sa carrière marquée par cette disparition sera sollicité par les journalistes, sans que les choses évoluent.
Pour qu’un cold case soit résolu, il faut que quelqu’un se décide à parler. Même si ce qu’il dit est partiel, partial. Il faut aussi que quelqu’un soit disposé à l’écouter, et ait la possibilité, les capacités pour examiner ce qui a été révélé. C’est le cas de Valur, journaliste de son état, et s’il est efficace, c’est parce qu’il veut avant tout faire son métier de journaliste, non tenir le scoop de l’année, ou accomplir une première étape dans ce qui sera une belle et grande carrière. Valur veut enfin que justice soit rendue, malgré toutes les personnes qui disent que cela ne vaut pas la peine d’enquêter.
Valur est lumineux, sa sœur Sunna l’est tout autant, aussi déterminée que lui à chercher, indice après indice, ce qu’il a pu advenir de Lara, à retrouver les personnes qui l’ont croisées voici trente ans, à rompre le silence, enfin.
Une belle réussite.