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"Sept pierres pour la femme adultère"
Editeur : Folio - 2009
Pages : 236 p.
Genre : drame
Résumé quatrième de couverture :
"Dans un village aux portes du désert, Noor attend son châtiment : coupable d'adultère et condamnée par une fatwa, elle doit être lapidée. Sur la place, les pierres sont déjà prêtes. Noor n'imagine pas pouvoir se soustraire à la justice et aux traditions ancestrales : elle doit payer pour sa faute. C'est compter sans l'intervention de l'étrangère, une Française au service d'une mission humanitaire qui, pour la sauver, déploiera des trésors d'énergie et de volonté... Formidable conteuse, Vénus Khoury-Ghata brosse les portraits de femmes au destin tragique, déchirées entre le respect de la tradition, l'aspiration à la liberté et le droit à l'amour et au plaisir."
Avis :
Il ya du tragique mais aussi beaucoup de poésie dans ce roman qui s'inspire de cette terrible réalité dans laquelle les femmes sont encore lapidées pour adultère.
Trois femmes sont réunies ici, trois femmes aux vies différentes mais toutes prisonnières de leur condition féminine. Nour, bien-sûr, abandonnée par son mari et ses fils, proie d'un étranger qui a abusé d'elle. L'étrangère qui a fui sa solitude en France, son chat enterré et son amant qui est retourné auprès de son épouse. Et l'étrange Amina, considérée comme étrangère au village de Khouf car non native de là, à la fois soumise et en quête d'une vie meilleure, coeur brisé et solitaire, capable de compassion mais intransigeante avec les autres femmes.
le village de Khouf est un personnage à part entière, avec le Kashim, un vent violent porteur de sable : isolé dans le désert, appauvri par l'arrêt des mines et par la sécheresse, il semble prendre plaisir à faire de ses habitants des êtres sans conscience ni compassion. Quelqu'un doit expier, la colère gronde et il faudra un bouc émissaire...
Je pensais que ce roman racontait l'hsitoire de cette femme accusée d'adultère alors qu'elle avait été violée et condamnée à la lapidation. Mais l'auteure y apporte beaucoup de poésie, sans juger ces habitants et ces femmes. On est touché et révolté par leurs conditions de vie : ils finissent par moins ressembler à des hommes qu'à des animaux. L'épuisement et la folie guettent chacun.
Un roman au sujet toujours d'actualité (on pense à Sakineh en Iran) mais qui témoigne aussi de la condition des hommes et des femmes, de la solitude et de l'ignorance qui fait des hommes des barbares.
