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    LUPANO, Wilfrid & FERT, Stéphane

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    LUPANO, Wilfrid & FERT, Stéphane Empty LUPANO, Wilfrid & FERT, Stéphane

    Message  Nina Ven 22 Jan 2021 - 0:15

    LUPANO, Wilfrid & FERT, Stéphane Cover243
    Blanc autour
    éditions Dargaud – 144 pages

    Présentation de l’éditeur :

    1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah. La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d’une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection.

    Mon avis :

    A moins d’avoir vécu totalement coupé de la littérature et de la culture, nous avons tous entendu parler de la guerre de Sécession, opposant les confédérés et les unionistes, ou, pour faire encore plus court, les esclavagistes et les anti-esclavagistes. Mais connaissons-nous seulement les actions qui se sont passées avant cette guerre ? Pas vraiment, ce qui est pour moi une version optimiste de « non ». J’ajoute que, si quelqu’un vient sur mon blog pour m’expliquer que « tout le monde était esclavagiste au XIXe siècle et que c’était normal, je ne vois pas ce qui te choque » (spoiler, c’est déjà arrivé qu’on me le dise), je ne perds pas mon temps à expliquer que non, tout le monde ne l’était pas, non, tout le monde ne l’admettait pas.

    Parmi ces pionniers, se trouve Prudence Crandall. Elle est institutrice, elle dirige une école pour jeunes filles de bonne famille dans le Connecticut, dans les années 1830. Est-il besoin de préciser que ce sont des jeunes filles blanches ? Non, pas vraiment. Un jour, elle accueille une jeune fille noire : elle aussi veut apprendre, surtout qu’elle a des questions bien précises sur certains phénomènes physiques, et qu’elle possède donc une vraie curiosité intellectuelle. Hors de question pour les habitants de Canterbury que leurs filles aillent à l’école avec elle. Prudence Crandall ouvre donc son école exclusivement aux jeunes filles de couleur, peu importe de quel État elles viennent. Ce n’est pas les ennuis qui commencent, ce sont les ennuis qui continuent, qui s’amplifient, au point de ne plus être des ennuis, mais des actes de malveillance, de violence, de brutalité inouïe. Faut-il que l’instruction des femmes de couleur fassent peur aux Blancs bien pensant pour en arriver à de telles actions ? Oui. Les bons notables croyaient fermement que Nat Turner, dont la légende sous-tend le récit, était devenu un révolté parce qu’il était un esclave qui savait lire. Cela prouve simplement que leur instruction ne leur permet pas vraiment de réfléchir.

    Ce n’est pas que le récit soit difficile à lire, c’est qu’il montre à quel point l’homme est capable du pire. Le meilleur est plus difficile à trouver. Laisser libre cours à ses pulsions, à sa bassesse, blesser, tuer, ne semble pas si compliqué. Et à ceux qui diraient que c’est le passé, c’est loin… Non. Je crains qu’il ne faille d’un rien pour que les pires pulsions ne s’expriment à nouveau. Si tant est qu’elles ne s’expriment pas déjà.

    Comme souvent dans la bande dessinée, j’ai été sensible aux jeux des couleurs qui montrent la magnificence de la nature, le passage des jours, le déferlement de la violence aussi, et la douleur, le deuil qui s’ensuit. Je l’ai un peu moins été au graphisme proprement dit. Cela ne m’a pas empêché d’être sensible aux nombreux messages transmis par ce livre, par ces interrogations, notamment sur ce que l’on enseigne et comment on l’enseigne : « Je veux bien apprendre Alexandre le Grand, « L’Iliade », Christophe Colomb, le Mayflower… Mais j’ai besoin de comprendre la différence entre un ignoble massacre et une conquête héroïque. Parce que je ne la vois pas, mademoiselle. Je ne la vois pas. »

    Ou encore : « Apprenez docilement la culture des blancs ! Vénérez les écrivains des blancs, l’histoire écrite par les blancs ! Les noms des hommes célèbres blancs ! La philosophie des blancs ! Gavez-vous du monde des blancs ! A la fin vous serez toujours aussi noires. »

    Ne ratez surtout pas, à la fin du volume, le dossier sur la Canterbury Female School, et sur ce que l’on sait du devenir de Prudence Candrall et de ses élèves : son engagement pour l’éducation, la justice sociale et l’égalité pour les Afro-Américains ne s’est pas arrêté à la fermeture de son école.
    Pinky
    Pinky
    M
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    Message  Pinky Ven 22 Jan 2021 - 10:10

    merci Nina pour cette présentation, j'ai beaucoup aimé cette BD
    Nina
    Nina
    ML
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    LUPANO, Wilfrid & FERT, Stéphane Empty Re: LUPANO, Wilfrid & FERT, Stéphane

    Message  Nina Ven 22 Jan 2021 - 10:19

    Merci Pinky pour ta visite.
    Pinky
    Pinky
    M
    M


    LUPANO, Wilfrid & FERT, Stéphane Empty Re: LUPANO, Wilfrid & FERT, Stéphane

    Message  Pinky Dim 21 Mar 2021 - 20:30

    Mon ressenti

    Dans la petite ville Canterbury, tout se passe bien et tout se déroule suivant un quotidien bien rodé. Mais c’est sans compter la pétillante Mademoiselle Prudence Crandall, la directrice de l’école de jeunes filles bien sous tous rapports, attendant chacune leur prince charmant…. Ha j’oubliai, elles sont toutes « blanches » de peau ; en 1832, on ne fait pas de mélange même si à cette époque les « noirs » sont libres mais non pas les mêmes droits.

    Aussi, Mlle Prudence Crandall décrète que sa pension n’accueillera que des jeunes filles « noires ». 30 ans avant l’abolition de l’esclavage. En parallèle à cet acte qui l’a peut être influencé, l’histoire d’un esclave et d’un prédicateur afro-américain qui ont mené une révolte dans le sud des Etats-Unis.
    Alors évidemment dans cette petite bourgade, les esprits sont peu ouverts à de la nouveauté et sont promptes à jeter l’opprobre sur les nouvelles venues. Ils redoutent tous qu’une nouvelle flambée de violence pointe le nez dans ce village paisible.

    Rapidement, les dissensions se font sentir et la colère gronde. Les clans se forment pour défendre ce que chacun croit au plus profond de lui comme étant l’unique vérité. Les femmes et les hommes s’opposent : avec elles, les minorités, la tolérance, la soif de liberté et de savoir ; avec eux la communauté, le racisme, la domination, la peur du changement. Il n’est pas facile d’insuffler des changements sans résistance, mais il y a parfois des personnes qui savent y faire et amener bon gré mal gré quelques petites avancés.

    Si l’histoire est forte, les différents personnages nous amènent à la voir sous plusieurs axes possibles. Les auteurs apportent par petites touches des idées simples autour du droit au savoir, du courage, d’émancipation, du respect. Ce sont encore des valeurs qui de nos jours ont encore tout leur sens et nous devons continuellement les ramener au-devant de la scène de notre quotidien. Nous avons encore du chemin à faire…

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