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2 participants

    COFFIN, Alice

    Nina
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    Message  Nina Jeu 17 Fév 2022 - 21:01

    COFFIN, Alice 41yivh10

    Le génie lesbien
    édition Le livre de poche - 256 pages

    Présentation de l’éditeur :

    « Enfant, je m’imaginais en garçon. J’ai depuis réalisé un rêve bien plus grand : je suis lesbienne. Faute de modèles auxquels m’identifier, il m’a fallu beaucoup de temps pour le comprendre. Puis j’ai découvert une histoire, une culture que j’ai embrassées et dans lesquelles j’ai trouvé la force de bouleverser mon quotidien, et le monde. »

    Journaliste dans un quotidien pendant plusieurs années, la parole d’Alice Coffin, féministe, lesbienne, militante n’a jamais pu se faire entendre, comme le veut la sacrosainte neutralité de la profession. Pourtant, nous dit-elle, celle-ci n’existe pas.

    Dans cet essai très personnel, Alice Coffin raconte et tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième sexe, et malgré toutes les révolutions qui l’ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c’est l’homme », est toujours d’actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l’argent par quelques milliers d’hommes blancs. » Elle revient sur l’extension de la PMA pour toutes, sur la libération de la parole des femmes après #Metoo ; interroge aussi la difficulté de « sortir du placard ». Et sans jamais dissocier l’intime du politique, nous permet de mieux comprendre ce qu’être lesbienne aujourd’hui veut dire, en France et dans le monde.
    Combatif et joyeux, Le génie lesbien est un livre sans concession, qui ne manquera pas de susciter le débat.

    Mon avis :


    J’ai lu ce livre parce que je m’intéresse à tout ce qui est lié au féminisme, parce que j’aime me confronter à des idées qui ne sont pas les miennes, et parce que ce livre a reçu des critiques assez vigoureuses de personnes dont je me suis parfois demandée si elles l’avaient bien lu – picorer des extraits lus ici ou là dans la presse, ce n’est pas très difficile de nos jours.

    Les phrases qui ont fait couler le plus d’encre sont sans doute celles-ci : Je ne lis plus les livres des hommes, je ne regarde plus leurs films, je n’écoute plus leurs musiques. (…) Les productions des hommes sont le prolongement d’un système de domination. Elles sont le système. L’art est une extension de l’imaginaire masculin. Ils ont déjà infesté mon esprit. Je mes préserve en les évitant. Commençons ainsi. Plus tard, ils pourront revenir.
    J’ajoute que, le plus souvent, les deux dernières phrases ont été tronquées quand la citation est mise. Alors, même si je ne cesserai jamais de lire des livres d’hommes, je comprends le raisonnement en ce qui concernent les films – surtout que le raisonnement d’Alice Coffin s’étend bien au-delà de ces phrases. Regardez les films avec un oeil neuf. Regardez comment le réalisateur regarde les femmes – parce que le constat est là, les réalisatrices sont rares et quand elles existent, on leur pose des questions en tant que femmes (qu’est-ce que ça fait d’être une réalisatrice ?), non en fonction de l’oeuvre qu’elles ont à défendre, ce qui, bien sûr, ne viendrait jamais à l’esprit d’un journaliste qui interroge un réalisateur. Je pense aussi à ce cliché des critiques cinématographique « c’est un beau portrait de femmes ». Oui, mais ce portrait, c’est peut-être ce que les hommes attendent des femmes, la façon dont ils la voient, et parfois, cela peut être consternant.
    Je reviens aussi sur sa volonté de soutenir les femmes, toutes les femmes, même celles avec lesquelles elle n’est pas d’accord. Elle montre aussi le monde du journalisme profondément misogyne, pour ne pas dire machiste. Pour informer réellement, le travail est encore long – voici trente ans, mon professeur de français ne croyait déjà pas vraiment à l’impartialité de la presse, pas grand chose ne semble avoir évolué de ce côté-là.
    Il est question de militantisme, aussi, il est question également de coming-out, et de « forcer », si c’est bien ce que j’ai compris, les personnalités homosexuelles à révéler leur homosexualité. Je ne suis pas d’accord avec son argumentaire, et peu importe ce que l’on pensera de moi. J’apprécie les personnalités qui ne parlent pas de leur vie privée, qui ne montrent ni leurs conjoints, ni leurs enfants. Ils en ont le droit, quelle que soit leur orientation sexuelle. Pour moi, dévoiler quelqu’un de force est une atteinte à sa vie privée – pire encore si c’est à titre posthume. Tout le monde n’a pas envie de combattre, d’être militant, et être une personnalité publique ne doit pas forcer les membres de son entourage à être dans la lumière. Bref, pour moi, outer quelqu’un, c’est dégueulasse.
    Idem sur le fait d’être lesbienne. Je ne crois pas qu’être lesbienne préserve de la violence conjugale (oui, je fais un raccourci), je crois au contraire qu’il est beaucoup plus difficile de parler de violence conjugale si l’on est en couple avec une personne de même sexe. Se passer du regard des hommes, oui, devenir lesbienne, non. Je ne pense pas non plus qu’être lesbienne soit supérieur à être hétérosexuel, je ne pense pas que l’on choisit, et si je peux comprendre que des femmes lesbiennes aient souffert de leur non-représentation dans la littérature, plus encore dans la littérature jeunesse, je tiens à dire que les représentations des jeunes filles dans la littérature jeunesse sont le plus souvent stéréotypés.
    Quant à la PMA pour toutes, je suis d’accord avec le fait que les gouvernements successifs ont été frileux. Ils le sont encore, d’une certaine manière, si l’on regarde de près les textes de loi.
    Et, pour terminer sur une belle platitude, un livre que j’ai trouvé intéressant à lire.
    Pinky
    Pinky
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    Message  Pinky Lun 21 Fév 2022 - 10:07

    merci Nina pour cette présentation, je te rejoins, j'ai toujours été étonnée par le coming out : que la personne soit hétéro, homo, bi et autre... à partir du moment que les personnes adultes soient consentantes... en terme d'équité, annonçons nous notre première fois en terme de sexualité, annonçons nous notre hétérosexualité ? ... nous avons encore du chemin à faire
    Nina
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    ML
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    Message  Nina Lun 21 Fév 2022 - 12:12

    Merci Pinky pour ta visite.
    Oui, nous avons du chemin à faire, et c'est ce que je répète à mes élèves : ce qui se passe entre deux adultes consentants ne nous regardent pas. Même si j'ai découvert d'autres livres "féministes" qui remettent en cause la notion de consentement et demande d'aller "plus loin". Mais ceci est un autre livre.
    Je rêve d'un monde, justement où être hétéro, gay (Alice Coffin récuse aussi ce terme, pas assez engagé, invisibilisant les femmes selon elle), bi, n'aurait aucune importance. Je trouve dommage de réduire une personne à ses préférences sexuelles.
    Pinky
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    Message  Pinky Mar 22 Fév 2022 - 10:08

    tout à fait d'accord Nina

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