Le culte des dupes
Polar historique
Auteur de plusieurs biographies historiques remarquées et de romans cachant sous un cynisme apparent une sensibilité toute féminine, Dominique Muller a créé pour 10/18 un nouveau grand détective qui ne risque pas de passer inaperçu: le médecin Sauve-du-Mal, dont les enquêtes vont nous permettre de mieux connaître une époque fertile à plus d'un égard : la Régence.
Epoque qui prête à tous les dévergondages romanesques avec, au premier plan, le personnage du Régent lui-même, et le climat de cynisme et de libertinage qui l'entoure. Et encore les figures imposées de son temps : empoisonnements, agiotages, rumeurs d'inceste, débauche. Dorures et ordures, parfums et saletés, raffinement du discours, plaisirs des corps : suivons Sauve-du-Mal des alcôves de la Cour aux bordels des faubourgs.
" Que la fête commence " !
Deuxième tome des enquêtes de Sauve-du-Mal.
Sous se surnom se cache Florent Bonnevy, médecin hollandais né juif, il s'est converti au catholicisme afin d'épouser la jeune et fougueuse Justine. Mais c'est une conversion de façade et ses origines sont secrètes même pour son épouse. Grâce à leur passion commune pour les expériences scientifiques, il a su s'attirer les bonnes gâces du Régent Louis-Philippe mais ce qui le motive vraiment c'est de soigner les gens de la rue, le petit peuple.
Dans cette enquête, il va aider la grand-tante de Justine a retrouvé Bénédicte de Louvières, la pupille de ses voisins de Niort. Sauve-du-Mal va vite découvrir que la jeune fille a disparu du couvent des ursulines où elle est pensionnaire et que sa meilleure amie, Mademoiselle Passevent en a perdu sa santé mentale.
Ses recherches vont le mener sur les traces de René et Rosine Nulleterre, escrocs notoires qui ont monté une sombre histoire de culte égyptien et tiennent sous leur coupe Madame de Malan une des nobles locataires du couvent.
C'est un vrai plaisir de lire dominique Muller. Ses livres dénoncent les conditions de vie des pauvres et l'existence futile des nobles avec une plume vive et souvent drôle. On sent la tendresse qu'il éprouve pour ses personnages, Florent Bonnevy, humain et sage, Justine, vive et rebelle...même les méchants ont des circonstances atténuantes.
De plus, on se distrait en s'instruisant puisque c'est le Paris de la Régence qui est ici fidèlement décrit; le tout avec une écriture très fluide et un langage châtié qui colle bien à l'époque.