La solitude des nombres premiers
Roman
Pages : 346
Alice et Mattia sont deux personnages en dehors.
Alice est anorexique mental, son ventre semble refuser la nourriture. Elle est boiteuse, depuis un accident de ski. Ado, elle voulait être de celles qui sont aimées de tous. Avoir un petit ami, être admirée des autres filles… Mais Alice semble perdre pied et préfère rester transparente.
Mattia est un fantôme. Petit, il a abandonné sa sœur handicapée mental et depuis il ne ressent plus aucun sentiment. Toute sensation lui semble étrange. Il n’aime que les maths, se passionne pour les chiffres et l’algèbre.
Mattia et Alice seraient compatibles mais ce sont des nombres premiers qui ne peuvent pas s’assembler. "Mattia pensait qu’Alice et lui étaient deux nombres premiers jumeaux, isolés et perdus, proches mais pas assez pour se frôler vraiment »
« Les autres furent les premiers à remarquer ce qu’Alice et Mattia ne comprirent qu’au bout de nombreuses années. Ils pénétrèrent dans la pièce main dans la main. Ils ne souriaient pas, leurs regards suivaient des trajectoires différentes, mais on aurait dit que leurs corps coulaient l’un dans l’autre à travers leurs bras et leurs doigts joints. »
« Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes. Ils occupent leur place dans la série infinie de nombres naturels, écrasés comme les autres entre deux semblables, mais à un pas de distance. »
Ces trois citations résument exactement ce que sont les personnages. On ne peut pas s’attacher à ses personnages, ils sont comme des fantômes condamnés à rester dans le réel.
L’amour, le vrai ne leur ai pas donné. Ils ont l’air incapable de ressentir quelque chose.
On les suit de l’enfance à l’âge adulte. Le roman est écrit avec un tel réalisme et une telle froideur, que ça en devient gênant de continuer à lire mais en même temps c’est intense parce qu’on s’attend à une vague de sentiments, quelque chose de positif qui explose !
Je ne sais pas si j’ai aimé ce livre ou pas. Je ne sais pas vraiment quoi en penser, car l’atmosphère de ce livre est vraiment froid. Mais tellement insisif.