Titre : L’envie.
Auteur : Sophie Fontanel
Editeur : Robert Laffont
Nombre de pages : 161.
Quatrième de couverture :
« Pendant une longue période, qu’au fond je n’ai à cœur ni de situer dans le temps, ni d’estimer ici en nombre d’années, j’ai vécu dans peut-être la pire insubordination de notre époque, qui est l’absence de vie sexuelle. Encore faudrait-il que ce terme soit le bon, si l’on considère qu’une part colossale de sensualité a accompagné ces années, où seuls les rêves ont comblé mes attentes – mais quels rêves – et où ce que j’ai approché, ce n’était qu’en pensée – mais quelles pensées.
Sur ce rien qui me fut salutaire, et dans lequel j’ai appris à puiser des ressources insoupçonnées, sur ce qu’est la caresse pour quelqu’un qui n’est plus caressé et qui, probablement, ne caresse plus, sur l’obsession gonflant en vous et dont on dit si bien qu’elle vous monte à la tête, sur la foule résignée que je devine, ces gens que je reconnais en un instant et pour lesquels j’éprouve tant de tendresse, je voulais faire un livre. »
Mon avis :
Je crains que mon avis ne soit pas d’une originalité folle, par rapport à tous ceux que j’ai déjà lus. Sophie Fontanel a le courage de parler d’un sujet tabou : l’absence de sexualité. Il ne s’agit pas ici de « misère sexuelle » mais de l’absence d’envie. A une époque où il est difficile de trouver un magazine de société qui ne parle pas de ce sujet, je salue son courage. En revanche, je regrette qu’elle ne soit pas allée au bout de son sujet. Son corps se refuse, soit – il est question de sexualité, mais à aucun moment elle ne parle d’amour, ni avec ce partenaire, ni avec celui avec lequel elle a retrouvé l’envie, justement. Le programme annoncé en quatrième de couverture n’est pas vraiment abouti.
Très vite, il n’est plus question de son étrangeté, qui a entraîné un certain rejet de la part de ses proches, et leur volonté de la faire rentrer dans le droit chemin, mais de la sexualité des autres. Elle devient la confidente toute désignée des problèmes et des expériences des autres. Elle aurait pu évacuer cet état de fait en deux lignes, non, elle consacre un chapitre (ils ont tous très courts) à chacun d’eux, dévoilant minutieusement ce qu’ils lui ont raconté. Le texte devient alors banal, dressant un catalogue de toutes les pratiques sexuelles qui existent, y compris l’utilisation de sites pornographiques. Parfois, une voix s’élève, touchante, quelques pages sont aériennes, disant la poésie d’un geste, d’une démarche, d’une rencontre. Je regrette simplement de ne pas avoir éprouvé ce sentiment pendant toute ma lecture.
Auteur : Sophie Fontanel
Editeur : Robert Laffont
Nombre de pages : 161.
Quatrième de couverture :
« Pendant une longue période, qu’au fond je n’ai à cœur ni de situer dans le temps, ni d’estimer ici en nombre d’années, j’ai vécu dans peut-être la pire insubordination de notre époque, qui est l’absence de vie sexuelle. Encore faudrait-il que ce terme soit le bon, si l’on considère qu’une part colossale de sensualité a accompagné ces années, où seuls les rêves ont comblé mes attentes – mais quels rêves – et où ce que j’ai approché, ce n’était qu’en pensée – mais quelles pensées.
Sur ce rien qui me fut salutaire, et dans lequel j’ai appris à puiser des ressources insoupçonnées, sur ce qu’est la caresse pour quelqu’un qui n’est plus caressé et qui, probablement, ne caresse plus, sur l’obsession gonflant en vous et dont on dit si bien qu’elle vous monte à la tête, sur la foule résignée que je devine, ces gens que je reconnais en un instant et pour lesquels j’éprouve tant de tendresse, je voulais faire un livre. »
Mon avis :
Je crains que mon avis ne soit pas d’une originalité folle, par rapport à tous ceux que j’ai déjà lus. Sophie Fontanel a le courage de parler d’un sujet tabou : l’absence de sexualité. Il ne s’agit pas ici de « misère sexuelle » mais de l’absence d’envie. A une époque où il est difficile de trouver un magazine de société qui ne parle pas de ce sujet, je salue son courage. En revanche, je regrette qu’elle ne soit pas allée au bout de son sujet. Son corps se refuse, soit – il est question de sexualité, mais à aucun moment elle ne parle d’amour, ni avec ce partenaire, ni avec celui avec lequel elle a retrouvé l’envie, justement. Le programme annoncé en quatrième de couverture n’est pas vraiment abouti.
Très vite, il n’est plus question de son étrangeté, qui a entraîné un certain rejet de la part de ses proches, et leur volonté de la faire rentrer dans le droit chemin, mais de la sexualité des autres. Elle devient la confidente toute désignée des problèmes et des expériences des autres. Elle aurait pu évacuer cet état de fait en deux lignes, non, elle consacre un chapitre (ils ont tous très courts) à chacun d’eux, dévoilant minutieusement ce qu’ils lui ont raconté. Le texte devient alors banal, dressant un catalogue de toutes les pratiques sexuelles qui existent, y compris l’utilisation de sites pornographiques. Parfois, une voix s’élève, touchante, quelques pages sont aériennes, disant la poésie d’un geste, d’une démarche, d’une rencontre. Je regrette simplement de ne pas avoir éprouvé ce sentiment pendant toute ma lecture.