Editeur : LGF/Pochothèque – 1997
Pages : 518 p.
Genre : classique
Résumé :
Le destin de Jane Eyre, orpheline mal-aimée par sa tante et ses cousins qui la placent dans un orphelinat aux dures conditions de vie qu’elle quittera à 18 ans pour devenir gouvernante à Thornfield-Hall, propriété du mystérieux et cynique Edward Fairfax Rochester.
Avis :
Même si j’ai vu des adaptations ciné ou télé des sœurs Brontë je n’avais jamais lu aucun de leurs romans et quel dommage car « Jane Eyre » est un roman magnifique.
On baigne dans une ambiance certes gothique et c’est une superbe histoire d’amour mais tout ceci ne doit pas faire oublier le réalisme des conditions de vie de l’époque, notamment le terrible orphelinat de Lowood, et l’art de la description chez Charlotte Brontë que ce soit pour l’intériorité des personnages ou pour les paysages qui les entourent. Dès les premières pages on est plongé dans les paysages que la petite Jane Eyre imagine à-travers ses lectures. L’ambiance gothique y règne aussi très rapidement avec la mystérieuse présence d’un fantôme dans la pièce où est enfermée Jane pour y être punie. Est-ce cette impression qui lui restera lorsque plus tard elle entendra des rires et gémissements inquiétants dans le manoir de Thornfield ?
Er quel caractère chez Jane Eyre, certains critiques ont parlé de féminisme et c’est vrai que lorsque l’on replace le roman dans son contexte d’écriture on peut dire que l’auteur avait une vision très moderne de la femme ; mais ce qui m’a surtout marquée c’est que Jane est modeste, humble, elle sait qu’elle est pauvre et même laide mais pourtant face à M. Rochester, un riche aristocrate à la personnalité très déstabilisante, elle revendique son égalité en lui rappelant qu’elle est un être humain à part entière. De même elle ne se laissera pas faire par le terrible St-John ! Qu’il m’a paru antipathique ce personnage qui pense être au-dessus de tout car il a une mission divine à remplir et surtout quelle influence il manque d’avoir sur Jane, qui, là encore, elle le dit, a beau être de naissance obscure, sait ce qu’est le vrai amour et qu’elle mérite d’être aimée.
Je pourrais en parler des heures je crois de « Jane Eyre » tellement les émotions des personnages sont bien décrites et en même temps complexes, quel talent dans la description de la si compliquée psyché humaine et en même temps on comprend parfaitement la logique des personnages. Ou c’est peut-être parce que l’auteur arrive à nous amener là où elle veut qu’on y adhère totalement !
Je vais défoncer des portes ouvertes en disant cela mais quelle maîtrise et en même temps quelle passion Charlotte Brontë a réussi à insuffler à son roman ! On baigne vraiment dans cette atmosphère âpre de landes où les caractères des personnages et leurs sentiments sont mis à rude épreuve. Et pourtant Jane Eyre, M. Rochester et Saint-John sont des personnages fidèles à eux-mêmes et leurs sentiments jusqu’au bout.
Magnifique !