« Atar Gull ou le destin d’un esclave modèle » (d'après Eugène Sue)
Editeur : Dargaud – 2011
Genre : BD adulte drame/aventures
Résumé éditeur :
1830, Afrique noire. Atar Gull, un superbe esclave, est chargé sur le bateau du capitaine Benoît pour être vendu aux Antilles. Son prix est élevé : c'est le fils d'un roi, un athlète, un guerrier... Son histoire nous entraînera des soutes d'un négrier jusqu'à la Jamaïque, des marchés aux esclaves au coeur des plantations ; son destin sera tragique.
Avis :
Cet album en un seul tome, on le regrette, donne très envie de lire le roman dont il s’est inspirée. C’est âpre, dur, réaliste et sans concession.
En suivant Atar Gull on découvre d’autres personnages : le capitaine d’un bateau négrier (qui achète et revend des esclaves noirs d’Afrique) qui met en sourdine sa conscience ou plutôt le fait de devoir s’abaisser à faire commerce d’esclaves, il se contrefiche bien de sa marchandise qu’il ne considère jamais comme humaine, pour satisfaire son épouse (lui en est-elle redevable ?) ; un pirate qui allie perfidie, cruauté et intelligence, lui aussi rendu-là à cause d’une femme et enfin, un grand propriétaire terrien du sud des Etats-Unis.
L’histoire paraît classique et on y découvre la traite des noirs et les conditions de vie des esclaves, mais ce qui la rend marquante c’est qu’à chaque fois que l’on pourrait se prendre de sympathie pour un personnage celui-ci nous apparaît vite comme aussi méprisable que d’autres personnages tout aussi peu sympathiques. Je parle surtout du capitaine du négrier et du propriétaire terrien qui semblent assez humains au début mais qui ne valent en fait guère mieux que le capitaine du bateau pirate.
Quant à Atar Gull, et bien je n’en dirai pas trop sur lui pour ne pas dévoiler l’intrigue.
Je dirai juste que rendre la cruauté pour la cruauté n’apporte pas le repos de l’esprit.