Le camp des morts.
Edition Gallmeister - 336 pages.
Mon résumé :
Walt Longmire se remet doucement de sa précédente enquête qui fut, à ses yeux, un immense gâchis. Il ne sait pas encore que l’attend une nouvelle enquête, toute aussi ardue, tout aussi douloureuse, à tous les points de vue.
Mon avis :
A mes yeux, les romans de Craig Johnson sont parmi les plus belles découvertes offertes par la littérature américaine ces dernières années.
Prenez le sheriff Longmire, pas très éloigné de la retraite. Il pourrait rester tranquillement dans son coin, et attendre que les neuf mois s'écoulent. Et bien non, il prend tous les risques... pour quoi, au juste ? Pour qui, plutôt : pour Lucian, son prédécesseur, qui lui assure que Mari Baroja a été assassinée alors que tous pensent qu'elle est simplement morte parce que son corps était usé par les chagrins, l'âge, et quelques excès aussi.
Excès ? De souffrances, certainement. Au fur et à mesure que le lecteur découvre la vie de cette femme, il ne peut que s'insurger face à l'horreur quotidienne de ce qu'elle a vécue, sous la coup de sa famille d'abord, sous celle de son mari ensuite, mystérieusement envolé cinquante ans plus tôt, avant que ses filles ne la relèguent dans une maison de retraite où elle a fini ses jours.
Walt découvre de son côté tout un pan de l'existence de Lucian, ce qui le rend encore plus proche de son prédécesseur qui ne l'était déjà. Il découvre aussi qu'il a mis le doigt sur une véritable affaire, et pas seulement sur la fin de vie d'une vieille dame lourdement éprouvée. Les tentatives de meurtre se succèdent, dans ce comté du Wyoming recouvert par la neige, presque paisible en temps normal (la prison se rapproche davantage d'une pension de famille que d'autres choses). Walt se doit d'insister, plus que jamais.
Pour éclairer le présent, il doit chercher dans le passé, au sein de deux communautés que l'on aurait mal imaginé se rencontrer, les descendants de la communauté basque d'un côté, les indiens Creeks de l'autre. J'ai pensé à La morsure du Lézard de Kirk Mitchell, tout aussi dur, tout aussi dérangeant, sur la manière dont les liens entre mari et femme pouvaient ne rien à voir avec l'amour - tout comme aimer son enfant n'est pas aussi naturel que certains naïfs veulent nous le laisser croire. Tout le monde n'est pas Mari Baroja - ou Walt Longmire. Tout ceci a cependant raison du calme, que dis-je, du flegme de notre shérif américain : La colère que je ressentais était comme le vent. La rage n'a pas sa place dans le maintien de l'ordre, et je lui résiste la plupart du temps, mais elle est là, guettant les brèches ouvertes par les passions, attendant que je trébuche ; et je venais de faillir.
Aller jusqu'au bout et payer de sa personne sont deux caractéristiques de Walt Longmire. En sourire après si possible aussi : Je décidai que, la prochaine fois, je ferai un effort calculé pour être blessé partout du même côté ; cela me rendrait la vie après l'aventure un peu plus facile. A mes yeux, les romans de Craig Johnson sont parmi les plus belles découvertes offertes par la littérature américaine ces dernières années.
Prenez le sheriff Longmire, pas très éloigné de la retraite. Il pourrait rester tranquillement dans son coin, et attendre que les neuf mois s'écoulent. Et bien non, il prend tous les risques... pour quoi, au juste ? Pour qui, plutôt : pour Lucian, son prédécesseur, qui lui assure que Mari Baroja a été assassinée alors que tous pensent qu'elle est simplement morte parce que son corps était usé par les chagrins, l'âge, et quelques excès aussi.
Excès ? De souffrances, certainement. Au fur et à mesure que le lecteur découvre la vie de cette femme, il ne peut que s'insurger face à l'horreur quotidienne de ce qu'elle a vécue, sous la coup de sa famille d'abord, sous celle de son mari ensuite, mystérieusement envolé cinquante ans plus tôt, avant que ses filles ne la relèguent dans une maison de retraite où elle a fini ses jours.
Walt découvre de son côté tout un pan de l'existence de Lucian, ce qui le rend encore plus proche de son prédécesseur qui ne l'était déjà. Il découvre aussi qu'il a mis le doigt sur une véritable affaire, et pas seulement sur la fin de vie d'une vieille dame lourdement éprouvée. Les tentatives de meurtre se succèdent, dans ce comté du Wyoming recouvert par la neige, presque paisible en temps normal (la prison se rapproche davantage d'une pension de famille que d'autres choses). Walt se doit d'insister, plus que jamais.
Pour éclairer le présent, il doit chercher dans le passé, au sein de deux communautés que l'on aurait mal imaginé se rencontrer, les descendants de la communauté basque d'un côté, les indiens Creeks de l'autre. J'ai pensé à La morsure du Lézard de Kirk Mitchell, tout aussi dur, tout aussi dérangeant, sur la manière dont les liens entre mari et femme pouvaient ne rien à voir avec l'amour - tout comme aimer son enfant n'est pas aussi naturel que certains naïfs veulent nous le laisser croire. Tout le monde n'est pas Mari Baroja - ou Walt Longmire. Tout ceci a cependant raison du calme, que dis-je, du flegme de notre shérif américain : La colère que je ressentais était comme le vent. La rage n'a pas sa place dans le maintien de l'ordre, et je lui résiste la plupart du temps, mais elle est là, guettant les brèches ouvertes par les passions, attendant que je trébuche ; et je venais de faillir.
Aller jusqu'au bout et payer de sa personne sont deux caractéristiques de Walt Longmire. En sourire après si possible aussi : Je décidai que, la prochaine fois, je ferai un effort calculé pour être blessé partout du même côté ; cela me rendrait la vie après l'aventure un peu plus facile.