Nous étions des passe-muraille
Edition Ecole des loisirs - 200 pages.
Mon résumé :
Quand Jean a rencontré Sarah, elle était vivante, jolie, populaire, douce, curieuse de tout. Dans ses poches, elle trimballait des bombes en papier appelées Jim Harrison, J. D. Salinger, Fernando Pessoa, Bernard-Marie Koltès. Dans sa tête, elle avait des rêves démesurés : devenir la plus grande actrice du monde. Autour d’elle, l’univers était enchanté. Elle était irrésistible. Elle lui a confié ses secrets, et son désir le plus cher : revoir Berlin, où elle est née, et que ses parents ont quitté après la chute du Mur. A présent, Sarah est pâle. Elle a froid tout le temps. Elle n’a plus que la peau sur les os. Elle est devenue un pur esprit dans un corps décharné, au point de se faire enfermer. Jean a décidé de la sauver, coûte que coûte. Elle est folle ? ça tombe bien. Son amour à lui est fou aussi.
Mon avis :
Je ne vous cacherai pas que je suis très étonnée de ne pas entendre davantage parler de cet auteur : Jean-Noël Sciarini, né en 1976 à Genève (ou comment je suis capable d’assurer le minimum syndicale du point de vue bibliographique). Il est l’auteur de trois romans qui parlent de sujets plus que sensibles, et à chaque fois que j’en ai eu un en main, c’était au salon du livre de Montreuil. Autant dire que le stand de l’école des Loisirs fait particulièrement bien les choses.
Si je vous énumérai la liste des thèmes qu’aborde Jean-Noël Sciarini dans ce roman, je serai ennuyeuse, et ce n’est vraiment pas le but de ma chronique. De plus, l’auteur ne dresse pas non plus un catalogue du mal-être adolescent, il raconte le destin de Jean, le narrateur, et de Sarah, la jeune fille dont il est amoureux. Ils ont un point commun : leurs parents sont curieusement absents, incapables de regarder cet enfant qui est le leur, qu’ils ont voulu, et sa douleur. Certes, aux yeux du monde, ils sont de bons parents, qui donnent à leur progéniture tout ce dont ils ont besoin, sauf de l’attention et de l’amour.
Alors Jean et ses potes mènent une vie très ordinaire – pour des ados. Ils sont sûrs que les lendemains seront là, et qu’ils seront comme la veille. Jusqu’à ce que la maladie, les accidents, ou l’amour entrent dans leur vie. Et cela fait mal.
Fuite en avant ? Aussi. Seulement, si loin que l’on parte, on emmène avec soi sa souffrance.
Un livre et un auteur à découvrir absolument.