Mémoire d'un eunuque dans la cité interdite
Quatrième de couverture :
Yu Chunhe, eunuque au palais de l'impératrice Xiaoding, l'épouse de l'empereur Guangxu de la dynastie des Qing nous livre ce témoignage exceptionnel sur la vie quotitidenne des castrats et sur celle de leurs maîtres.
Entré dans la Cité Interdite en 1898, à l'âge de 17ans, il y passera 18 années terribles, marqées par la guerre contre les étrangers, l'exil de la cour à Xian, le traité de paix, la révolution, l'avènement de la République et la chute de l'empire.
Ses mémoires, riches en intrigues et portraits acerbes des familiers de la cour, nous en aprennent plus qu'un livre d'histoire officielle. Description édifiante des moeurs d'une époque, de sa décadence et de sa corruption, les Mémoires d'un Eunuque dans la Cité Interdite constituent un document historique unique, mais sont avant tout le récit émouvant du destin tragique d'un adolescent vendu aux trafiquants d'enfants de Pékin qui fournissaient le palais impérial en eunuques.
Yu Chunhe révèle ce qui a souvent été occulté sur la vie privée de ces innocents, châtrés de force pour être ensuite emprisonnés entre les murs de la Cité Interdite où ils étaient traités en esclaves, insultés, battus, tués selon le caprice de leurs maîtres.
L'une de ces vies meurtries fut enregistré par Dan Shi, historien spécialiste de la dynastie des Qing, qui décida de le publier sous la forme d'un roman.
Mon avis :
La Chine est loin et ses coutumes complexes. J'ai découvert à travers ce livre magnifique et auto biographique des traditions dont certains aspects qui s'ils m'étaient connus, d'autres l'étaient beaucoup moins, car passé sous silence, par pudeur ? par honte de ceux-ci ?
Toujours est-il que le pouvoir exercé par les eunuques dans les cours royales et princières dans quelques pays que ce soit était considérable pour peu qu'ils aient eu les faveurs de leur maitre ou maitresse.
Ce que je savais, comme tout le monde, c'est qu'en Orient et en Asie ils étaient les gardiens de la "tranquillité" des femmes. Ce que je ne savais pas, c'est que malgré leur état et le mépris de la population dont il faisait l'objet, ils entretenaient également des harems constitués de leurs épouses et concubines, que des familles pauvres mariaient leur fille avec un eunuque, et que malheusement, il arrivait fréquemment qu'ils les éventraient, par accident, lors des rapports sexuels, leur libido étant non maitrisée et leur prothèse maniée trop vigoureusement.
Leur avidité de pouvoir, de richesses, de femmes était-elle la résultante de leur état ? une compensation de ce que leur avait fait subir la Société et surtout leur père par une castration forcée ?
Ce livre est particulièrement intéressant, car il nous dévoile un monde à part, composé de milliers d'hommes vivant enfermés dans la cité interdite, avec ses codes de soumission et dont l'espérance de vie étant dépendante du bon plaisir de leur maître, voire de la jalousie d'un concurrent.