Titre : New York sous l'occupation.
Auteur : Jean Le Gall.
Editeur : éditions Daphnis et Chloé.
Nombre de pages : 208 pages.
Présentation de l’éditeur :
2007 : Sacha, Zelda et Frédérick sont amis, trentenaires, bien mis et bien diplômés. Inséparables à Paris, ils décident de partir s’installer à New York, comme beaucoup pour chercher la réussite, mais surtout pour se sauver de l’ennui. Mais les dîners gargantuesques, les soirées décadentes dans les Hamptons, les errances ensoleillées à Central Park n’y suffisent pas. Vidée de son excentricité, la ville n’est plus que le décor de ce qu’elle fut et l’ennui guette à nouveau. Quand la fameuse crise des subprimes frappe l’Amérique et le Monde, Sacha, dandy trouble et séduisant, parait ne plus supporter son époque. Rattrapé par son passé, s’entourant de personnages anarchistes et violents, il s’éloigne peu à peu de ses deux amis et des gens, ces millions d’ouvriers en cols blancs de Manhattan suivistes et mécanisés, insensibles à l’enfer tiède.
Mon avis :
Pour moi il s’agit presque d’un Objet littéraire non identifié.
Ce roman reprend les codes du théâtre, jusqu’au dénouement, en divisant le texte en acte, avec New York en unité de lieu. Les personnages principaux sont restreints – trois en tout. Chacun aura le droit de faire entendre sa voix, de commenter ce qu’il vit, comme dans un monologue de théâtre. Ils sont liés par l’amitié et par l’amour.
Frederick et Zelda sont mariés, Sacha est leur meilleur ami. Si le premier a un prénom très ordinaire, Sacha a des accents russes, et Zelda ne peut que rappeler la flamboyante fille du Sud, Zelda Fitzgerald. Tous deux semblent appeler un destin romanesque, or ces trentenaires sont aussi des êtres à qui tout sourit sans peine. Sacha est un avocat, Zelda est désœuvrée, une « femme au foyer » sans enfants, pour qui le temps n’est pas tout à fait de l’argent.
Réaliste, New York sous l’occupation est ancré dans son époque (la crise des subprimes), mais se teinte de fantastique : les premières pages ont failli me faire lâcher prise, tant je me questionnais sur la nature du texte que je lisais.
Il faut ensuite parler de son style, si particulier. Il est rempli de formules qui mériteraient d’être citées pour certaines – et largement discutées pour d’autres. Il fait réagir, et j’espère bien que c’était le but de l’auteur. Rien ne serait pire que de prendre certains de ses jugements lapidaires au premier degré.
Cette jeunesse heureuse se voit bouleversée par un événement qui coupe littéralement le roman en deux, faisant entrer peu à peu la violence dans cette intrigue. Elle était feutrée, elle devient insoutenable, offrant ainsi un autre regard sur le monde contemporain.
A découvrir.