CASIMIR MENE LA GRANDE VIE Jean d’Ormesson
Folio – 1999 – 256 pages
Avis de l’éditeur :
Mon grand-père aimait le passé.
Moi, j'étais comme tout le monde: je préférais les filles, et les baiser. Je ne pensais à rien d'autre. Je venais d'avoir seize ans. J'étais en terminale. Je préparais le bac. L'école m'ennuyait à périr. Et la vie encore plus. Je détestais le lycée, les lundis, la roulette russe des examens et, plus tard, des concours, la sombre noria des jours. Je détestais plus encore le monde autour de moi et la vie devant moi.
Le monde me cassait les pieds, la vie me faisait peur.
L'avenir avait l'allure d'un éternel lundi, d'un bac sans cesse recommencé. De temps en temps, à la maison, un imbécile bénévole me demandait ce que je voulais faire lorsque je serais grand. J'étais déjà assez grand: j'avais un mètre quatre-vingt-neuf. Je le regardais avec fureur. Ce que je voulais faire ? Rien du tout, tête de lard. J'avais plutôt envie de mourir.
Mon avis :
Après la mort de Jean d’Ormesson, l’émission télévisée « La Grande Librairie » lui a consacré un hommage posthume. Etaient présents quelques académiciens français et amis (les morts sont tous des braves types, c’est bien connu) du défunt. A l’unanimité ou presque, ces écrivains ont choisi comme ouvrage préféré du grand homme : « Casimir mène la grande vie ». Bon, me suis-je dit, mon gars Bernard faut lire ce livre là !
Lors d’une location de vacances voilà t-il pas que le dit bouquin était classé dans la bibliothèque du lieu, pas mal achalandée, l’occasion faisant le larron, je m’en saisis et je le lus.
Maintenant avec le recul, si j’avais su j’aurais mieux fait de lire le journal de Mickey sauf qu’il ne se trouvait pas dans ladite bibliothèque.
Bref je n’ai pas aimé.
Avant de m’étendre je dois écrire que je joue de malchance avec cet écrivain qui, je le lui reconnais, à le chic pour dénicher des titres assez rondelets pour être attirants : « La douane de mer », c’est pas beau ça, le livre m’est tombé des mains sur les pieds, ouille ! « Le rapport Gabriel (l’Archange s’entend) » et celui-ci, hein, pas mal ? Décevant et ce dernier « Casimir….. », abracadabrantesque.
Au début ce n’est pas mal du tout, c’est même assez emballant, c’est vrai, présentation de Casimir, de ces aspirations, du grand-père et de son copain Barbaste, théologien invétéré et invité des festins concoctés par Adeline la cuisinière, entre autres talents organisationnels. Puis la rencontre avec Eric et son amie Leïla, lesquels se joignent aux précédents pour former une petite bande conviviale. Le tout présenté par le maître un peu à la façon du choix des cavalier dans le film « Les 7 mercenaires », pour ceux qui l’ont vu.
Et c’est là que ça dérape. Les 6 ci-dessus, comme Robin des Bois au mieux de sa forme, décident de pénaliser les mauvaises sociétés,méchants journaux, avares et riches etc. en les volant pour remettre leurs butins à ceux, associations, bonnes feuilles, philanthropes, qui à leurs yeux sont ceux qui le méritent le plus.
Au nez et la barbe de la police, s’entend !
Sur 10 pages c’est amusant, sur 150 c’est lassant, barbant, ennuyeux à mourir…
Mais me direz-vous : c’est une fable ! Certes, mais La Fontaine, c’est mieux et c’est plus court. Et puis c’est grandiloquent, parfois grotesque, ronflant, loufoque et presque indigne d’un auteur autant reconnu, accessoirement académicien. Ce qui ne justifie rien
L’écriture est fluide, mais ça c’est la moindre des choses, mince alors !
Bon, je n’inciterai pas à lire ce bouquin, même sous un parasol les pieds dans l’eau bleue des mers du sud en sirotant un « one mint julep » !
1/5
B