Une saison de machettes de Jean Hatzfeld aux éditions Seuil Fiction & Cie, 2003, 320 pages
Quatrième de couverture
Élie : «... Au fond, un homme c'est comme un animal, tu le tranches sur la tête ou sur le cou, il s'abat de soi. Dans les premiers jours, celui qui avait abattu des poulets, et surtout des chèvres, se trouvait avantagé ; ça se comprend. Par la suite, tout le monde s'est accoutumé à cette nouvelle activité et a rattrapé son retard... Le boulot nous tirait les bras...
... Personne ne peut avouer l'entière vérité. Sauf à se damner aux yeux des autres. Et ça, c'est trop grave. Mais un petit nombre commencent à raconter des bouts terribles. C'est grand-chose... Les fauteurs savent plus que des souvenirs et des précisions élémentaires, ils ont des secrets dans l'âme...»
Il a toujours semblé que les tueurs d'un génocide, trop dépassés par l'énormité de leurs actes, ne pouvaient que mentir ou se taire. Dans un pénitencier près de Nyamata, une bourgade rwandaise, l'auteur a rencontré un groupe de tueurs. Des copains, sans contact avec le monde extérieur et déjà condamnés. Au fil de mois de discussions, ils ont montré l'envie de raconter ce «brouhaha» de l'extermination, de dire précisément l'indicible. Pour renouer avec nous ? Renouer avec les braves cultivateurs ou instituteurs qu'ils avaient été ? Au plus près du mal absolu, le génocide, qu'il soit juif, gitan ou tutsi, leurs récits et les réflexions de l'auteur apportent autant de questions que de réponses.
Mon avis
Des témoignages graves et sincères, retranscrits avec toute la brutalité et l’ignominie qui ont été nécessaires pour exécuter ces actes odieux. C’est une lecture difficile mais nécessaire pour le devoir de mémoire et de compréhension de la situation politique du Rwanda
Extrait :
De tous les protagonistes, actifs ou passifs, du génocide rwandais- rescapés, tueurs, rapatriés, témoins des cercles politiques, humanitaires ou religieux-, les rescapés sont les moins préoccupés par le pardon. On peut dire qu’ils n’en parlent que si on leur en parle, même s’ils sont angoissés par la perspective d’une réconciliation.
Les tueurs sont au contraire ceux qui évoquent le plus souvent le pardon, mais avec une naïveté déconcertante…
Quatrième de couverture
Élie : «... Au fond, un homme c'est comme un animal, tu le tranches sur la tête ou sur le cou, il s'abat de soi. Dans les premiers jours, celui qui avait abattu des poulets, et surtout des chèvres, se trouvait avantagé ; ça se comprend. Par la suite, tout le monde s'est accoutumé à cette nouvelle activité et a rattrapé son retard... Le boulot nous tirait les bras...
... Personne ne peut avouer l'entière vérité. Sauf à se damner aux yeux des autres. Et ça, c'est trop grave. Mais un petit nombre commencent à raconter des bouts terribles. C'est grand-chose... Les fauteurs savent plus que des souvenirs et des précisions élémentaires, ils ont des secrets dans l'âme...»
Il a toujours semblé que les tueurs d'un génocide, trop dépassés par l'énormité de leurs actes, ne pouvaient que mentir ou se taire. Dans un pénitencier près de Nyamata, une bourgade rwandaise, l'auteur a rencontré un groupe de tueurs. Des copains, sans contact avec le monde extérieur et déjà condamnés. Au fil de mois de discussions, ils ont montré l'envie de raconter ce «brouhaha» de l'extermination, de dire précisément l'indicible. Pour renouer avec nous ? Renouer avec les braves cultivateurs ou instituteurs qu'ils avaient été ? Au plus près du mal absolu, le génocide, qu'il soit juif, gitan ou tutsi, leurs récits et les réflexions de l'auteur apportent autant de questions que de réponses.
Mon avis
Des témoignages graves et sincères, retranscrits avec toute la brutalité et l’ignominie qui ont été nécessaires pour exécuter ces actes odieux. C’est une lecture difficile mais nécessaire pour le devoir de mémoire et de compréhension de la situation politique du Rwanda
Extrait :
De tous les protagonistes, actifs ou passifs, du génocide rwandais- rescapés, tueurs, rapatriés, témoins des cercles politiques, humanitaires ou religieux-, les rescapés sont les moins préoccupés par le pardon. On peut dire qu’ils n’en parlent que si on leur en parle, même s’ils sont angoissés par la perspective d’une réconciliation.
Les tueurs sont au contraire ceux qui évoquent le plus souvent le pardon, mais avec une naïveté déconcertante…