Sur les traces du Yiddishland - Alain Guillemoles
Quatrième de couverture :
On l'appelait le Yiddishland. Au centre de l'Europe, à cheval sur la Pologne, la Lituanie, l'Ukraine, la Roumanie et la Hongrie, ce continent n'ayant ni centre ni vrais contours était peuplé de plus de onze millions de Juifs.
Avant la Seconde Guerre mondiade, ils formaient des minorités importantes et bien établies. Puis ce continent à disparu, comme l'Atlantide. Aujourd'hui, que reste-t-il des connumautés juives dans ces pays ? Comment y conserve-t-on le souvenir de leur présence ? Quel regard porte-t-on sur leur disparition ? Si des résidus d'antisémitisme subsistent, on ressent aussi de la nostalgie, de la curiosité et même une certaine idéalisation de ce passé.
Ce livre est le récit d'un voyage sur les route du Yiddishland d'aujourd'hui, à la recherche de ce qu'il en reste et de ceux qui tentent de le faire renaître ou, tout au moins, d'en perpétuer la mémoire.
Mon avis : Volodia
Tout d'abord la couverture du livre : Celle-ci est illustrée par le mémorial aux victimes juives jetés vivantes dans le Danube. Présentation soignée et agréable, les pages sont de papier glacé, comportant de nombreuses photos actuelles prises dans les villes où s'élevaient d'importantes cours rabbiniques et ou régna en maître, le Hassidisme, le mouvement Musar, le Yiddish.
Intéressant également, le comparatif entre les vieux juifs rescapés et les populations de ces pays, qui quoi que l'on en pense aimeraient voir tous les juifs hors de leur frontière et peu importe la façon dont ils en sortent du moment qu'ils disparaissent...
J'aime et j'admire le courage ou l'inconscience de ceux qui sont restés, de ceux qui sont revenus et ceux venant de "pitchipoï" qui s'y installent pour être plus prêt de leurs rebbes et du très célèbre tzadik rabbi Nahman. En lisant ce livre, je me rappelais mon voyage en Ukraine en Janvier 2010 pour une raison particulière, qui m'a fait me recueillir au ravin de Babi Yar. J'ai parcouru avec mes ancètres les grandes cours rabbiniques de Ouman, Bratslav, Berditchev et Munkacevo ou flottaient toutes les âmes des tzadikkims disparus. Les mélodies klezmer me revenaient en mémoire et j'aurai aimé, pouvoir danser avec la Torah, vêtu d'un caftan et coiffé d'un schtreimel d'où dépasseraient les païs. Retrouver pour un instant un monde disparu.
De la tristesse toutefois, de voir que des lieux saints aient été transformés en lieux profanes, que les populations juive et non juive n'ont pratiquement pas de contact et que bien que les murs des quartiers juifs et des ghettos n'existent plus en réels, ils subsistent dans les mémoires des uns et des autres. Le passé n'est pas enseveli dans les mémoire et je me rends compte que les juifs sont toujours les boucs émissaires de tous les malheurs qui s'abattent sur les pays concernés. Hum oui, le mythe du juif riche est coriace !
En fermant ce livre, j'ai fermé la porte de mon passé et repris ma route d'apikorh. Ce livre a le pouvoir de ressusciter ce qui a été et de nous le faire ressentir avec acuité. Mais n'est-ce pas l'intérêt d'un livre. Y entrer, s'y oublier pour revivre des émotions enfouies au plus profond de soi.