La cicatrice.
Biographie de Marilyne Monroe.
Edition Fayard - 300 pages.
Présentation de l’éditeur :
On croyait tout savoir du destin tragique de la petite Norma Jeane, née illégitime le 1er juin 1926 dans la « Cité des Anges », fille non désirée d’une Gladys déchue dont on la sépare dès la naissance. Et pourtant… Norma à l’orphelinat et Gladys à l’asile : voilà le programme d’une vie. Voilà le cœur de ce livre. Cette béance inaugurale, cette blessure fondatrice, Marilyn Monroe s’épuisera en vain à les combler. Scène primitive d’une enfance jamais exorcisée qu’elle ne cessera de rejouer au long de sa trop courte existence. Elle appellera ses trois maris « Papa », comme du reste tous les hommes de sa vie –à l’exception de son dernier amant, son « Prez », John Fitzgerald Kennedy. Ses maîtres à penser ? Rilke et Lee Strasberg. Ses maîtres à jouer ? John Huston, Billy Wilder, Mankiewicz, Cukor, Logan, Nunnally Johnson. Ses maîtres à mourir ? La petite fille de trente-six ans emporte avec elle son énigme. Claude Delay s’attache ici à élucider, pas à pas, la généalogie des chocs affectifs de Marilyn, tel un sismographe qui enregistre les lignes de faille d’un terrain que n’auront cessé de menacer, dès le premier jour, les « tremblement de père et tremblement de mère » dévastateurs. Claude Delay est notamment l’auteur de Chanel solitaire (Gallimard) et de Giacometti Alberto et Diego, l’histoire cachée (Fayard, prix Cazes-Lipp 2008).
Mon avis :
Ce livre est une des sorties littéraires de la rentrée 2013 et il est passé complètement inaperçu. Pourquoi ?
Je l’ai lu juste après Confession inachevée, et j’ai eu l’impression d’y lire les mêmes éléments, la bienveillance en moins, le sordide en plus. Rien ne nous est épargné de ce qu’a vécu Norma Jeane, de ce qu’elle a dû faire pour devenir actrice. Rien ne nous est dissimulé des abandons successifs qu’elle a enduré, de ses avortements, de ses fausses couches, de ses tentatives de suicide à répétition.
Si je devais faire court, je dirai que ce livre raconte que, toute sa vie, Norma Jean a cherché une mère et un père de substitution. Les mères furent toutes de méchantes fées, les pères n’étaient pas aptes à jouer ce rôle. Certains aimaient Marilyn, d’autres Norma Jeane. Des enfants de substitution passent dans sa vie, certains lui restèrent fidèles par delà la mort. Les chiens de sa vie ne sont pas oubliés, du tout premier, tué par un voisin, au tout dernier, offert par Sinatra, et devenu de nos jours héros d’un roman.
Ce qui distingue ce livre des autres biographies est l’apport d’éléments récents (cf : le livre de Colin Clark) mais aussi le ton distancié, parfois ironique, comme si l’auteur prenait ses distances avec Marilyn.
Il évoque les tournages – difficiles – les rivalités, y compris avec ses partenaires masculins. Il parle de sa relation amoureuse avec la photographie, qui ne l’a jamais trahie – il suffit de regarder, aujourd’hui encore, les photos de Marilyn. Il par de sa dépendance aux médicaments, qui lui furent fournis par ses médecins. N’oublions pas les psychanalystes qui traversèrent sa vie, sans résoudre ses problèmes. Marilyn fut toujours vue comme une enfant, jamais comme une femme – bien qu’elle soit accablée de maux féminins.
La cicatrice est une biographie intéressante, mais pas indispensable.