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    WOOD Benjamin

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    Message  Pinky Dim 23 Nov 2014 - 13:56

    LE COMPLEXE D'EDEN BELLWETHER

    WOOD  Benjamin 71zddk10

    Roman, édité chez Zulma en août 2014

    512 pages

    Résumé

    Cambridge, de nos jours. Au détour d'une allée du campus, Oscar est attiré par la puissance de l'orgue et des chants provenant de la chapelle de King's College. Subjugué malgré lui, il ne peut maîtriser un sentiment d'extase. Premier rouage de l'engrenage. Dans l'assemblée, une jeune femme capte son attention. Iris n'est autre que la soeur de l'organiste virtuose, Eden Bellwether, dont la passion exclusive pour la musique baroque s'accompagne d'étranges conceptions sur son usage hypnotique...

    Mon ressenti

    Un roman envoutant et perturbant : j’ai été littéralement embarquée par cette histoire et la manière dont l’auteur a campé ses personnages. J’ai été mise sur un fil rouge et j’ai mis du temps pour savoir de quel côté basculer entre folie et réalité scientifique possible, entre malaise et incompréhension, entre machiavélisme et perversion, entre richesse et pauvreté…

    Alors de quoi parle ce roman ? L’histoire se passe sur un campus et ses miroirs aux alouettes. Dans une petite communauté, Oscar est un jeune homme qui travaille auprès de personnes âgées dépendantes. Il gagne sa vie et ne compte pas ses heures. C’est au détour d’une promenade qu’il entre dans une église attirée par la musique qu’il va faire la rencontre d’Iris et de son frère Eden. Tous les deux font partis des nantis et d’un groupe de jeunes gens étudiants sur le campus. Au fur et à mesure, Oscar va faire partie de ce petit groupe particulier. Il va découvrir l’appartenance, l’attirance pour un monde qu’il a rayé faute de moyens : les études, mais aussi une certaine reconnaissance de ce qu’il est par ses pairs.

    Pourtant rapidement, Oscar est mal à l’aise et ne comprend pas tout. Le lecteur est un peu Oscar. Eden est un jeune homme qui est semble-t-il un génie dans sa partie : passionné de musique, il fait le lien entre guérison et celle-ci. Pour cela, il s’appuie sur certaines recherches qui indiquent que certaines fréquences interagissent sur le psychisme en induisant des impulsions entraînant de façon partielle voire pérenne une guérison. Pour asseoir ses thèses, ayant une certaine ascendance sur ses petits camarades (eux-mêmes musiciens) , il va monter un groupe particulier qui jouera ce qu’Eden a concocté pour faire ou parfaire ses démonstrations. Voilà pour le décor.

    L’auteur nous entraîne dans les méandres qui mettent en opposition le génie et la folie, la réalité et le fantasme, l’ascendance et la toute-puissance. Rapidement, j’ai ressenti un malaise en présence d’Eden sans l’identifier dans un premier temps. Il est vrai que le personnage est désagréable à souhait. Puis, j'ai eu envie de les secouer amis ou parents d’ailleurs, en me disant que la solution est dans la sauvegarde de soi, les alerter et de fuir, mais ce n’est pas ce que fait Oscar (d’accord il est amoureux d’Iris ce qui n’est pas mon cas !). Il est le seul à penser qu’Eden a un sérieux problème mais comment convaincre ceux qui le monte aux nues.

    Le livre commence par la fin mais curieusement, j’ai occulté cette fin pour ne la redécouvrir qu’à la fin de ce flash-back que dure le livre. C’est avec maestria et diabolisme que l’auteur nous entraîne dans le labyrinthe de la pensée manipulatrice de son personnage Eden. A l’inverse, Oscar fait du bien, il distille du bien être là où il passe et se montre humble, humain.

    J’ai beaucoup aimé ce livre qui se lit rapidement construit à la façon des poupées russes. N’hésitez pas à vous laisser prendre et emporter par la musique de ce livre.

    A découvrir absolument
    Nina
    Nina
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    Message  Nina Ven 2 Jan 2015 - 22:56

    Merci Pinky pour cet avis. Voici le mien :


    Comme le lapin blanc d’Alice au pays des merveilles, je suis quasiment en retard pour rédiger mon avis sur ce pavé (496 pages) et surtout, j’ai beaucoup de mal à le rédiger. Non que je ne l’ai pas aimé, c’est juste que j’ai vraiment du mal à mettre des mots sur mes impressions.
    Tout d’abord, mon personnage préféré est vraiment Oscar, lui qui est seul contre tous ou presque. Oscar pourrait passer pour un naïf, un candide dans cet univers universitaire, lui qui a arrêté ses études très tôt, en partie parce que ses parents souhaitaient qu’il devienne très vite indépendant, qu’il mène une vie comme la leur (une meilleure position dans la société ? Vous plaisantez !) et qu’il leur offre un jour ce dont ses parents pourront être fier : un petit-fils. Dans un tel contexte socio-culturel, il est presque miraculeux qu’Oscar cherche à se cultiver, comme un moyen de couper définitivement le cordon avec ses parents. Leur opinion sur la lecture est à ce titre très significative : Pour eux, les livres étaient facultatifs, un truc que des professeurs de lettres débraillés imposaient aux enfants à l’école. Oscar avait été élevé dans l’idée que s’il restait dans sa chambre plongé dans des histoires et des mondes imaginaires, c’était qu’il n’appréciait pas la vie qui était la sienne. Dire qu’Oscar exerce le métier d’aide-soignant est réducteur : il aime vraiment prendre soin des autres.
    Le roman pourrait être celui de son apprentissage, il est celui de la manipulation et du narcissisme – et ce n’est pas de son côté qu’il faut chercher cela, mais de celui d’Eden Bellwether, qui donne son nom au roman. Il est son opposé, et plus encore : fils aîné, aimé, choyé, adulé (je pourrai continuer à empiler les adjectifs), il fascine ses parents, sa soeur, ses amis, qui lui passent tout. « Je lui faisais entièrement confiance », dit sa soeur en parlant de leur enfance. Pas un ne s’oppose réellement à lui, à ses théories, sa folie, dirai-je. Oh, il y a bien Oscar, dès qu’il a conscience, du moins, de la manipulation exercée par Eden. Mais qui est-il pour cela ? Un tout jeune aide-soignant face à des étudiants hautement qualifiés et surtout, à une famille unie, prête à tout pour protéger son fils prodige.
    Bien sûr, dès l’ouverture du roman, le lecteur savait que la tragédie serait là, et plus le récit se déroulait, plus l’on pouvait se demander comment et pourquoi elle allait survenir. Au fil du roman, et de ses chapitres, de petits événements annonçaient la tragédie, et les manipulations d’Eden jetaient le trouble sur cette linéarité retrouvée du texte. Le doute sera toujours là, comme si, finalement, Oscar n’avait pas été choisi au hasard dans cette histoire où se côtoient le génie et la folie. Et l’amour aussi, même si ce sentiment, à aucun moment, n’est assez fort pour protéger ceux qui sont aimés, ni même pour rendre heureux ceux qui l’éprouvent, si ce n’est pour un très bref laps de temps.
    Oui, le complexe d’Eden Bellwether est un premier roman, mais il est avant tout une oeuvre singulière et troublante, où se détachent de fortes personnalités. Je me rends compte, en achevant ce billet, que je n’ai parlé à aucun moment de musique, ni de son pouvoir hypnotique (je rédige pourtant mon texte en écoutant la musique de chambre d’Henry Purcell). Mais que nous raconte ce roman, si ce n’est comment l’une des plus belles créations humaines puissent servir à sa plus grande folie ?
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    Message  Pinky Sam 3 Jan 2015 - 10:38

    merci Nina pour ce ressenti intéressant, comme toi, j'en suis sortie avec un certain malaise distillé tout au long du livre et avec beaucoup de mal à rédiger une petite chronique : le retard a parfois du bon en fait
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    Message  Pinky Jeu 24 Déc 2020 - 13:13

    L'ECLIPTIQUE

    Roman édité chez Robert Laffon en août 2017

    504 pages

    Résumé

    1972, sur l'île de Heybeliada au large d'Istanbul, le refuge de Portmantle accueille des artistes en burn-out. Knell, talentueuse peintre écossaise, y vit depuis une dizaine d'années quand son quotidien est chamboulé par l'arrivée de Fullerton, un nouveau venu instable, qu'elle retrouve bientôt noyé dans sa baignoire. Cet événement l'oblige à considérer d'un œil différent ce refuge régi par des lois singulières. Elle replongera aussi dans sa jeunesse en Écosse et dans ses années de formation dans le Londres des sixties.
    Après le succès du Complexe d'Eden Bellwether, Benjamin Wood s'interroge, dans ce nouveau roman, sur la question de l'intégrité artistique et des conséquences parfois tragiques qu'elle peut engendrer, et sur la fragilité insoupçonnée de la frontière entre réalité et illusion. Doué d'une plume hypnotique qu'il met au service de personnages fascinants, il confirme ici tout son talent pour happer et surprendre le lecteur.

    Mon ressenti


    Être un artiste, ce n'est pas donné à tout le monde. Avoir de l'inspiration, du génie ne vient pas aussi facilement que nous pourrions le penser.

    Pénétrer le monde de l'art de différentes manières, l'auteur nous en propose une, de l'intérieur (si je puis dire !). Les artistes aussi passent par des phases de malaises, de solitude, de mécontentement, de pression qui les amènent à se malmener... Le refuge de Portmantle est leur refuge, leur lieu.

    Pourtant, si les artistes se plaisent à nous donner une autre image de la réalité, quelle est celle du refuge ? Un lieu ressource ? Un lieu de transition ? Un lieu de passage ? Chacun semble mener sa guérison en suivant certaines traces et puis d'autres semble utiliser d'autres ficelles... Quelle est la réalité ? A moins qu'il en existe plusieurs ? Qui peut le dire ?

    Je mettrai néanmoins un petit bémol, il y a certains passages qui m'ont paru long, un peu décousu voir un peu gros.

    A découvrir

    Nina
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    Message  Nina Jeu 24 Déc 2020 - 15:47

    Merci Pinky pour cet avis.
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    Message  Pinky Ven 25 Déc 2020 - 11:49

    merci Nina pour ta visite

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