CE QUI ÉTAIT PERDU
Roman édité chez Actes Sud en mars 2015
340 pages
Résumé
1984. Kate Meaney est une petite fille hors du commun. Au lieu de fréquenter des enfants de son âge, elle joue les apprenties détectives avec sa peluche dans les rues de Birmingham et les allées de Green Oaks, le tout nouveau centre commercial. Le reste du temps, elle s'amuse avec Adrian, son seul ami - un jeune homme attachant qui travaille dans un magasin du quartier -, à scruter les clients et imaginer leurs troubles secrets. Jusqu'au jour où elle disparaît...
2003. Depuis des années, Kurt, agent de sécurité, contemple les masses somnambuliques venues tromper leur solitude dans l'immense piège de verre du centre commercial. Une nuit, il aperçoit l'image furtive d'une petite fille sur un écran de contrôle. Lisa, employée chez un disquaire, trouve quant à elle une peluche dans un couloir de service. Ensemble, ils se lancent à la recherche de la fillette. Dans les entrailles labyrinthiques de Green Oaks, ils vont tenter de retrouver ce qui était perdu: l'enfance, l'innocence, l'envie de vivre. Dans ce premier roman polyphonique, émouvant et drôle, Catherine O'Flynn file une inquiétante métaphore sur le monde dans lequel nous vivons.
Catherine O’Flynn est née en 1970 à Birmingham, en Angleterre. Ce qui était perdu a remporté en 2007 le prix Costa du premier roman, une importante distinction littéraire britannique. Véritable phénomène éditorial, il a depuis été publié dans vingt-cinq pays.
Mon ressenti
L’enfance n’est pas toujours un chemin pavé d’or, Kate le sait bien. Elle se destine à devenir détective. Elle a toute la panoplie et s’entraîne dans les dédales de son quartier. J’ai beaucoup aimé cette petite fille qui se cherche et recherche de la reconnaissance comme de la sollicitude. Intelligente, perspicace et attachante, Kate est une solitaire tout en étant drôle et joyeuse. Elle m’a touchée dans sa quête, dans sa volonté d’être « utile » et protectrice à sa manière.
20 ans après, le quartier a bien changé et ce sont d’autres personnages qui prennent le devant de la scène. Ils ont vécu à la même époque que Kate mais de Kate, il n’y a pas ou plus de trace.
La seconde partie est plus sombre. Est-ce le mode adulte qui veut ça ? Ou est-ce tout simplement, l’évolution de leur vie au travers de la vie d’un complexe commercial qui écrase tout sur son passage ? Pris sur le fait, les portraits des clients sont incisifs, percutants et tellement réalistes. Le rythme est plus lent parce que le maître mot est l’ennui. Il faut dire être gardien la nuit ou mettre en rayon n’a rien de bien épanouissant en soi, lorsqu’il n’y a pas d’équipe, pas d’interface… C’est surtout l’ambiance et la non reconnaissance de ce que l’on fait ou d’être simplement considéré comme une partie négligeable, comme un jouet qui renforce le poids de l’ennui…
Si kate n’apparait pas dans cette seconde partie, elle est cependant omniprésente car les adultes d’aujourd’hui se souviennent de cette petite fille : mais qu’est-elle devenue ?
Au-delà de l’énigme policière, l’auteur vient nous questionner sur ce qu’est devenue notre enfance et nos rêves que nous imaginions pouvoir faire à l’âge adulte. C’est au travers de réflexions sur l’absence, le rejet, la culpabilité, l’opprobre qu’apparait notre société de consommation…
L’écriture est magnifique et j’ai ressenti de plein fouet ce changement de rythme. Engluée avec les adultes, j’ai parfois eu du mal à voir où les choses allaient aboutir. La dernière partie est époustouflante et toutes mes questions ont été levées. Tous les personnages ont leur place, leur juste place, chacun a un rôle à tenir.
Nous avons une vie à vivre, pensons-y…
Un livre fantastique à découvrir…
Roman édité chez Actes Sud en mars 2015
340 pages
Résumé
1984. Kate Meaney est une petite fille hors du commun. Au lieu de fréquenter des enfants de son âge, elle joue les apprenties détectives avec sa peluche dans les rues de Birmingham et les allées de Green Oaks, le tout nouveau centre commercial. Le reste du temps, elle s'amuse avec Adrian, son seul ami - un jeune homme attachant qui travaille dans un magasin du quartier -, à scruter les clients et imaginer leurs troubles secrets. Jusqu'au jour où elle disparaît...
2003. Depuis des années, Kurt, agent de sécurité, contemple les masses somnambuliques venues tromper leur solitude dans l'immense piège de verre du centre commercial. Une nuit, il aperçoit l'image furtive d'une petite fille sur un écran de contrôle. Lisa, employée chez un disquaire, trouve quant à elle une peluche dans un couloir de service. Ensemble, ils se lancent à la recherche de la fillette. Dans les entrailles labyrinthiques de Green Oaks, ils vont tenter de retrouver ce qui était perdu: l'enfance, l'innocence, l'envie de vivre. Dans ce premier roman polyphonique, émouvant et drôle, Catherine O'Flynn file une inquiétante métaphore sur le monde dans lequel nous vivons.
Catherine O’Flynn est née en 1970 à Birmingham, en Angleterre. Ce qui était perdu a remporté en 2007 le prix Costa du premier roman, une importante distinction littéraire britannique. Véritable phénomène éditorial, il a depuis été publié dans vingt-cinq pays.
Mon ressenti
L’enfance n’est pas toujours un chemin pavé d’or, Kate le sait bien. Elle se destine à devenir détective. Elle a toute la panoplie et s’entraîne dans les dédales de son quartier. J’ai beaucoup aimé cette petite fille qui se cherche et recherche de la reconnaissance comme de la sollicitude. Intelligente, perspicace et attachante, Kate est une solitaire tout en étant drôle et joyeuse. Elle m’a touchée dans sa quête, dans sa volonté d’être « utile » et protectrice à sa manière.
20 ans après, le quartier a bien changé et ce sont d’autres personnages qui prennent le devant de la scène. Ils ont vécu à la même époque que Kate mais de Kate, il n’y a pas ou plus de trace.
La seconde partie est plus sombre. Est-ce le mode adulte qui veut ça ? Ou est-ce tout simplement, l’évolution de leur vie au travers de la vie d’un complexe commercial qui écrase tout sur son passage ? Pris sur le fait, les portraits des clients sont incisifs, percutants et tellement réalistes. Le rythme est plus lent parce que le maître mot est l’ennui. Il faut dire être gardien la nuit ou mettre en rayon n’a rien de bien épanouissant en soi, lorsqu’il n’y a pas d’équipe, pas d’interface… C’est surtout l’ambiance et la non reconnaissance de ce que l’on fait ou d’être simplement considéré comme une partie négligeable, comme un jouet qui renforce le poids de l’ennui…
Si kate n’apparait pas dans cette seconde partie, elle est cependant omniprésente car les adultes d’aujourd’hui se souviennent de cette petite fille : mais qu’est-elle devenue ?
Au-delà de l’énigme policière, l’auteur vient nous questionner sur ce qu’est devenue notre enfance et nos rêves que nous imaginions pouvoir faire à l’âge adulte. C’est au travers de réflexions sur l’absence, le rejet, la culpabilité, l’opprobre qu’apparait notre société de consommation…
L’écriture est magnifique et j’ai ressenti de plein fouet ce changement de rythme. Engluée avec les adultes, j’ai parfois eu du mal à voir où les choses allaient aboutir. La dernière partie est époustouflante et toutes mes questions ont été levées. Tous les personnages ont leur place, leur juste place, chacun a un rôle à tenir.
Nous avons une vie à vivre, pensons-y…
Un livre fantastique à découvrir…