Titre : Le secret de l'abbaye.
Auteur : Brigitte Aubert.
Éditeur : 10/18.
Nombre de pages : 406.
Quatrième de couverture :
Louis Denfert, dynamique reporter au petit éclaireur, est toujours sur la brèche, à la recherche d'un scoop palpitant. La découvert du corps mutilé de nouveau-nés siamois dans les sous-sols d'une clinique parisienne le scandalise et le lance sur une nouvelle affaire, plus glaçante que jamais. Son unique piste : l'Homme Gris, entrevu dans l'ascenseur de l'hôpital... Accompagné de sa fiancée, la ravissante comédienne Camille De Saens, et aidé de ses inséparables acolytes, le rugueux Emile,ex-sergent et champion de boxe, et le délicat Albert, brillant médecin légiste, Denfert mène l'enquête, de sordides cités de chiffonniers parisiens aux fastes de Cannes et de la Côte d'Azur, et jusqu'à la mystérieuse île de Saint-Honorat, au coeur d'une abbaye millénaire. Ils croiseront la route des personnalités les plus illustres du siècle finissant, mais aussi de redoutables monstres.
Mon avis :
Je commence chaque livre en redoutant d'être déçue, et je le termine en me disant : "vivement la suite !".
Louis Denfert n'est vraiment pas chanceux. Il faut toujours que sa route croise celles de cadavres. Nous avions déjà franchi un degré dans l'horreur, avec la mort des jeunes bergers dans Projections macabres, nous descendons un peu plus dans le sadisme avec des expériences scientifiques effectuées sur des nouveaux-nés siamois, expériences effectuées de leur vivant.
Curieusement, il faudra vraiment que Louis motive ses amis pour qu'ils se lancent avec lui sur la piste du tueur. En effet, Emile juge normale leur élimination , pour leur éviter une vie de souffrance, et Albert pencherait plutôt vers des tentatives de séparations qui auraient échoué. Même l'opinion public ne s'émeut guère. Ah ! si cela avait été des nourrissons "normaux".... Louis repense sans arrêt, tel un leitmotiv entêtant, aux circonstances de son propre abandon. Le sort funeste qui lui a été évité grâce au capitaine Denfert le pousse à rendre justice à ses jeunes morts.
Parfois, les questions éthiques soulevées me semblaient presque anachroniques, même en ce 19e siècle finissant. Les moines qui dénient toute humanité à Fonfon, le jeune trisomique, j'ai l'impression qu'ils pourraient participer à un concile nommé "tous les êtres humains ont-ils une âme ?" Quant aux médecins qui s'arrogent un droit de vie et surtout de mort sur des "monstres", ils annoncent l'eugénisme et rappellent qu'il n'y a pas si longtemps, dans l'ex-Union soviétique, des expériences étaient menés sur des siamois (j'ai vu un documentaire à ce sujet, voici quelques années).
Le moins que je puisse dire est que les péripéties se succèdent à un rythme soutenu. J'aurai volontiers dit "infernal" si ce n'est que l'enquête mène Louis et ses amis, enfin gagnés à sa cause, au sein d'une confrérie millénaire, dont certains membres essaient de renouer avec un culte bien antérieur au christianisme. Les passages secrets et autres cachettes improbables n'ont plus de secrets pour Louis. Ses amis reconnaissent son don pour les trouver ... et pour les en sortir, il faudra plutôt compter sur des artistes tels que Reynaldo Hahn, ou un certain Marcel Proust, qu'il est amusant de retrouver en figure frileuse et téméraire.
Par contre, je tiens à vous préciser que sur certains sujets, Louis reste toujours aussi naïf : les preuves ont tendance à lui être soustraites systématiquement, bien qu'il prenne bien plus de précautions que dans ses précédentes enquêtes (Complot ? Complicité ? Le dénouement apporte des réponses si simples qu'il aura l'impression qu'elles lui crevaient les yeux). Camille a le don de se mettre en danger, ou d'être prise en otage, plongeant ainsi Louis dans un dilemme insoluble. Puis, s'il se félicite des conquêtes amoureuses d'Emile, il ne comprend toujours absolument pas pourquoi un homme peut sortir au petit matin de la chambre d'Albert....
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre. Je vous conseillerai simplement de ne pas le lire avant d'aller dormir...
Auteur : Brigitte Aubert.
Éditeur : 10/18.
Nombre de pages : 406.
Quatrième de couverture :
Louis Denfert, dynamique reporter au petit éclaireur, est toujours sur la brèche, à la recherche d'un scoop palpitant. La découvert du corps mutilé de nouveau-nés siamois dans les sous-sols d'une clinique parisienne le scandalise et le lance sur une nouvelle affaire, plus glaçante que jamais. Son unique piste : l'Homme Gris, entrevu dans l'ascenseur de l'hôpital... Accompagné de sa fiancée, la ravissante comédienne Camille De Saens, et aidé de ses inséparables acolytes, le rugueux Emile,ex-sergent et champion de boxe, et le délicat Albert, brillant médecin légiste, Denfert mène l'enquête, de sordides cités de chiffonniers parisiens aux fastes de Cannes et de la Côte d'Azur, et jusqu'à la mystérieuse île de Saint-Honorat, au coeur d'une abbaye millénaire. Ils croiseront la route des personnalités les plus illustres du siècle finissant, mais aussi de redoutables monstres.
Mon avis :
Je commence chaque livre en redoutant d'être déçue, et je le termine en me disant : "vivement la suite !".
Louis Denfert n'est vraiment pas chanceux. Il faut toujours que sa route croise celles de cadavres. Nous avions déjà franchi un degré dans l'horreur, avec la mort des jeunes bergers dans Projections macabres, nous descendons un peu plus dans le sadisme avec des expériences scientifiques effectuées sur des nouveaux-nés siamois, expériences effectuées de leur vivant.
Curieusement, il faudra vraiment que Louis motive ses amis pour qu'ils se lancent avec lui sur la piste du tueur. En effet, Emile juge normale leur élimination , pour leur éviter une vie de souffrance, et Albert pencherait plutôt vers des tentatives de séparations qui auraient échoué. Même l'opinion public ne s'émeut guère. Ah ! si cela avait été des nourrissons "normaux".... Louis repense sans arrêt, tel un leitmotiv entêtant, aux circonstances de son propre abandon. Le sort funeste qui lui a été évité grâce au capitaine Denfert le pousse à rendre justice à ses jeunes morts.
Parfois, les questions éthiques soulevées me semblaient presque anachroniques, même en ce 19e siècle finissant. Les moines qui dénient toute humanité à Fonfon, le jeune trisomique, j'ai l'impression qu'ils pourraient participer à un concile nommé "tous les êtres humains ont-ils une âme ?" Quant aux médecins qui s'arrogent un droit de vie et surtout de mort sur des "monstres", ils annoncent l'eugénisme et rappellent qu'il n'y a pas si longtemps, dans l'ex-Union soviétique, des expériences étaient menés sur des siamois (j'ai vu un documentaire à ce sujet, voici quelques années).
Le moins que je puisse dire est que les péripéties se succèdent à un rythme soutenu. J'aurai volontiers dit "infernal" si ce n'est que l'enquête mène Louis et ses amis, enfin gagnés à sa cause, au sein d'une confrérie millénaire, dont certains membres essaient de renouer avec un culte bien antérieur au christianisme. Les passages secrets et autres cachettes improbables n'ont plus de secrets pour Louis. Ses amis reconnaissent son don pour les trouver ... et pour les en sortir, il faudra plutôt compter sur des artistes tels que Reynaldo Hahn, ou un certain Marcel Proust, qu'il est amusant de retrouver en figure frileuse et téméraire.
Par contre, je tiens à vous préciser que sur certains sujets, Louis reste toujours aussi naïf : les preuves ont tendance à lui être soustraites systématiquement, bien qu'il prenne bien plus de précautions que dans ses précédentes enquêtes (Complot ? Complicité ? Le dénouement apporte des réponses si simples qu'il aura l'impression qu'elles lui crevaient les yeux). Camille a le don de se mettre en danger, ou d'être prise en otage, plongeant ainsi Louis dans un dilemme insoluble. Puis, s'il se félicite des conquêtes amoureuses d'Emile, il ne comprend toujours absolument pas pourquoi un homme peut sortir au petit matin de la chambre d'Albert....
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre. Je vous conseillerai simplement de ne pas le lire avant d'aller dormir...