Présentation de l'éditeur :
Célèbre caricaturiste politique colombien, pouvant faire tomber un magistrat, renverser un député ou abroger une loi avec pour seules armes du papier et de l'encre de Chine, Javier Mallarino est une légende vivante.
Certains hommes politiques le craignent, d'autres l'encensent. Il a soixante-cinq ans et le pays vient de lui rendre un vibrant hommage, quand la visite d'une jeune femme le ramène vingt-huit années en arrière, à une soirée lointaine, à un "trou noir".
Qu'avait fait ce soir-là le député Adolfo Cuéllar et qu'avait vu exactement Javier Mallarino?
Deux questions qui conduisent le dessinateur à faire un douloureux examen de conscience et à reconsidérer sa place dans la société.
Mon avis :
Ce roman nous questionne, forcément, sur la place du dessinateur de presse dans la société.
Nous découvrons ici Javier Mallarino aimé, encensé. Nous le redécouvrons, lors de retours en arrière, jeune dessinateur peinant à placer ses dessins pour vivre, censuré par le pouvoir en place. Le dessin est pour lui alors un gagne-pain, simplement, lui qui ne rêve que de devenir peintre. Jeune marié, il est heureux auprès de sa femme, avec sa fille. Le jeune homme a réussi, mais pas à être l'homme, ni le mari, ni même le père qu'il aurait voulu être. Il s'interroge, aussi, sur le poids des dessins qu'il a fait, lui que les politiques brossent aujourd'hui dans le sens du poil, lui qui jadis avait du mal à imposer ses dessins pleins de mordant et de sous-entendu. A travers ce personnage, l'auteur nous dépeint trente ans de la vie politique colombienne, trente ans d'une société où un dessinateur sait d'entrée de jeu la portée qu'un dessin peut avoir pour lui et pour les autres.
Un livre et un auteur à découvrir.