Equatoria
Juan Diaz Canales – Ruben Pellejero
Casterman – 76 pages – 2017
Le mot de l’éditeur :
1911, entre Venise et les jungles d'Afrique équatoriale, Corto recherche le « miroir du prêtre Jean », un mystérieux objet rapporté des croisades. Sur sa route, il croise trois jeunes femmes aux destins étrangement complémentaires : Aïda, journaliste entreprenante, Ferida, exploratrice en quête de son père disparu, et Afra, ancienne esclave.
Mon avis :
C’est au détour d’une allée d’une bibliothèque parisienne que j’ai rencontré un vieux copain que je n’avais pas vu depuis un certain temps et que je croyais perdu. Cela tombait bien car, en pleine nostalgie, je cherchais à relire un album de Corto Maltese puisque c’est de lui dont il s’agit.
J’avoue que ce fut une bien belle et bonne surprise. Bien entendu je me suis empressé d’emprunter « Equatoria », répertorié comme 14ème album de Corto Maltese.
Comme à son habitude, Corto, court après l’aventure et nous emmène à sa suite en balade dans le monde. Ici direction l’Afrique Equatoriale bien entendu, en passant par Venise, l’île de Malte, importante dans l’imaginaire de Hugo Pratt pour son héros, avec laquelle Corto communique ne pouvant pas y accoster suite à la mise en quarantaine de l’île. Il s’y arrêtera bien un jour après tout maintenant que de braves jeunes gens ont repris le flambeau. Nous suivrons Corto à Alexandie où, fidèle aux habitudes « Prattiennes » il sauvera un personnage important, W. Churchill, pour ensuite voyager en bateau, avec Henry de Monfreid, et poursuivre sa route vers l’Afrique à la recherche du miroir du prêtre.
Corto sans femmes c’est comme James Bond sans revolver, ça n’existe pas. Donc des femmes, oui, jolies, bien sûr, inaccessibles, certainement mais pas définitivement. En plus, cerise sur le gâteau, une nonne aussi imposante que truculente.
Je ne connais ni l‘auteur, ni le dessinateur et je dois dire que, premièrement, le scénario tient la route et que, secondement, le crayonné n’aurait pas déplu à Pratt. Tout y est, l’encrage avec ses ombres, la sobriété, le dénuement à la Pratt. Les couleurs donnent du relief au dessin. Je n’ai pas été déstabilisé du tout, même si, effectivement, un peu plus de liberté dans le dessin ou dans l’histoire aurait certainement apporté de la nouveauté dans la continuité, si je peux m’exprimer ainsi.
Pour les amateurs, cette histoire existe également en noir et blanc.
J’ai passé un bon moment, trop court, avec Corto. Les aficionados n’auront pas besoin de moi pour le découvrir, pour les autres ce sera une belle découverte.
4/5
B