Kramp
Quidam éditeur - 132 pages
Présentation de l'éditeur :
Chili, années de la dictature Pinochet. M, une petite fille, accompagne D, son père représentant en quincaillerie, dans ses tournées et se passionne pour les objets qu'il vend tant ils lui paraissent être l'ordre même de l'univers. Elle rencontre ainsi les autres voyageurs de commerce, qui constituent "une famille sans parents et donc plus supportable qu'une autre", aide son père à falsifier ses notes de frais, écoute les histoires, drôles ou tragiques, des uns et des autres...
jusqu'au jour où son monde se délite.
Mon avis :
Ce roman m'a été offert récemment.
Le récit pourrait être lourd, pesant, moralisateur, il n'en est rien. Pourtant, ce sont des thèmes graves qui sont abordés au fur et à mesure de la lecture.
La narratrice, c'est M. Elle est une petite fille. Elle n'aime rien tant qu'accompagner son père dans ses tournées - il est représentant en quincaillerie, la marque Kramp, qui permet au monde de tenir debout selon lui, et il vend beaucoup mieux quand la petite fille est avec lui. Pour cela, elle sèche allégrement le collège, sous des prétextes bidons - sa mère n'aurait pas accepté qu'elle fasse l'école buissonnière, surtout pas pour accompagner son père, encore moins pour accompagner S. , autre représentant de commerce, qui lui aussi aura M. comme assistante.
Cela peut paraître drôle, et ça l'est, parce que M. apprend beaucoup plus avec eux qu'elle ne pourrait en apprendre à l'école. Mais nous sommes sous la dictature de Pinochet, et s'il y a des choses qu'une petite fille ignore, elle les découvrira bientôt, ce qui lui causera un choc profond, changera son univers et celui de sa famille. Le récit est raconté avec des mots simples, mais sans naïveté : M. est une petite fille qui avait déjà bien vite grandi au moment de cette révélation. Et si je dois avoir un coup de coeur pour un personnage, c'est pour celui de sa mère, bien plus profond que l'image qu'en renvoyait D, le père.
Une oeuvre à découvrir.