Nick ALEXANDER
L'autre fils
L'autre fils
Presentation de l'editeur:
Depuis des années, Alice vit dans le mensonge, affichant un bonheur conjugal et familial parfait, bien loin de la réalité. Elle n’est restée avec son mari que pour protéger ses enfants et ces derniers se sont pourtant éloignés d’elle. Son fils aîné, banquier brillant et ambitieux, s’est installé près de chez ses parents mais sa jeune épouse s’évertue à tenir Alice à distance. Quant à son autre fils, qu’elle n’a jamais réussi à cerner, il a choisi de parcourir le monde si bien qu’Alice ne sait même plus sur quel continent il se trouve.
Peu à peu, elle ne parvient plus à accepter ce quotidien morose et artificiel. Les questions se bousculent dans sa tête : a-t-elle fait le bon choix en maintenant à tout prix un bonheur de façade ? Que se passerait-il si elle cessait brusquement de faire semblant ? Comme dans tous ces romans qu’elle dévore, la vie peut-elle réserver des surprises dans ses derniers chapitres ?
Un désir grandit alors en elle : donner un grand coup de pied dans la fourmilière et surtout, faire passer son bonheur avant celui des autres. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle sent son cœur battre la chamade. Osera-t-elle changer le cours de sa vie ?
Mon avis:
C’est un roman sur la violence domestique, sur la manipulation des conjoints, sur le faux respect des conventions sociales.
C’etait vraiment inhabituel pour moi de lire a propos d’un couple qui a une « ancienneté » de cinquante ans de vie commune que la violence conjugale, cette épée de Damocles, menace toujours l’épouse Alice. L’auteur en parle sans détours et louvoiements. Il parle des histoires sombres, laides et tordues qui se cachent derrière les apparences faussement normales de la vie de la famille. « Sauver les apparences», « faire comme si cela n’avait été comme ça » fait partie des convenances de leur vie quotidienne.
On ne réalise pas au début quelles sont les dimensions de la violence de la part du père Ken. Cela se développe avec le récit car on voit la vie d’Alice pleine de mensonges et de déni.
On nous présente d’abord le fils aine qui semble avoir extrêmement bien réussi dans la vie - son travail lui rapporte gros, il a une belle épouse, deux adorables enfants. Mais au fur et a mesure il devient clair que c’est une vie insoutenable – l’épouse manipule tout le temps son mari pour obtenir ce qu’elle veut, lui, il aspire toujours a avoir « plus » et « encore plus ». Ce couple n’est point heureux dans sa course effrénée vers la réussite sociale.
Alice, l’héroine principale n’est point idéale – aigrie par la vie dure et douloureuse avec Ken, elle voit tout dans le déni et mépris et n’hésite de dire du mal sur n’importe quoi et n’importe qui. Ce n’est pas parce qu’elle est méchante, mais a force d’avaler tout les coups (physiques et moraux), elle ne voit la vie qu’en noir.
A 69 ans, Alice quitte Ken ce était bien surprenant pour moi. Sans savoir trop ou aller, elle accepte l’invitation de son AUTRE fils Matt qui vit en France. Il a quitte la maison paternelle a seize ans, sans plus y revenir, a voyage un peu partout au monde et s’est installe dans le Midi avec son ami gay comme lui. Sa vie est simple et heureuse dans un coin du Paradis terrestre. Comment Alice se sentira-t-elle dans un décor si inhabituel pour elle ? Saura-t-elle accepter le nouveau, inconnu, le surprenant pour elle ?
J’ai beaucoup aime le laconisme du style. La précision avec laquelle l’auteur dissèque l’âme humaine est comme celle d’un chirurgien.
C’est un roman incroyablement chaleureux, on s’attache aux personnages et on a du mal à les quitter à la fin. Je le recommande vivement !