Les hamacs de carton
Edition Babel - 379 pages.
Présentation de l’éditeur :
Sur la rive française du Maroni, en Guyane, une femme et ses deux enfants sont retrouvés sans vie. Comme endormis dans leurs hamacs. Inexplicablement. En charge de l’affaire, le capitaine Anato débarque dans un village où les coutumes des Noirs-Marrons comptent autant que les lois de la République. Et bien qu’il soit un « originaire », un Guyanais de naissance, le prisme de la métropole où il a grandi retient les secrets du fleuve et ses traditions. Tandis que l’on ordonne les rites funéraires et que le chef coutumier s’apprête à faire parler les défunts, l’enquête officielle entraîne le capitaine à la confluence des communautés guyanaises, loin, très loin du fleuve, là où les parias rêvent d’un meilleur destin.
Mon avis :
Je n’aime pas vraiment les romans qui se situent en Amérique du Sud, je ne suis pas très fan des intrigues qui se passent dans la forêt amazonienne, et pourtant, j’ai beaucoup aimé ce roman, très dense. Et il est difficile aussi de parler d’un roman qui dégage une telle puissance, parce qu’il est impossible de la restituer dans un simple écrit.
La mort d’une femme, de ses deux enfants n’est pas un fait que l’on prend à la légère, même si l’enquête promet de ne pas être facile puisqu’elle se déroule au fin fond de la Guyane. Oui, l’accès est difficile,pour tout le monde, policier et scientifique. La jeune femme, courageuse, travailleuse, ne semblait pas avoir d’ennemi, son mari, qui travaille loin du village, non plus. Alors qui a pu commettre ce meurtre ?
Pour enquêter, le capitaine Anato revient sur les terres où il est né, sans y avoir grandi : il ne connaît que la métropole et cherche ses racines. Il découvre les coutumes de ce peuple qui est le sien mais qui ne le reconnaît pas, il découvre la dureté de la vie quotidienne, la complexité des lois dans ce département si éloigné de la France. Il découvre sur lui, sur les siens, des faits qu’il aurait aimé ne pas connaître
Poignant, touchant, dense, Les hamacs de carton nous apprennent beaucoup sur le poids des traditions, sur la difficulté de vivre avec (ou de ne pas vivre). Le passé nous rattrape toujours, quoi que l’on fasse. Si vous avez envie de découvrir des oeuvres fortes, n’hésitez pas !