Summer
Edition Jean-Claude Lattès - 300 pages.
Présentation de l’éditeur :
Lors d’un pique-nique au bord du lac Léman, Summer, dix-neuf ans, disparaît. Elle laisse une dernière image : celle d’une jeune fille blonde courant dans les fougères, short en jean, longues jambes nues. Disparue dans le vent, dans les arbres, dans l’eau. Ou ailleurs ?
Vingt-cinq ans ont passé. Son frère cadet Benjamin est submergé par le souvenir. Summer surgit dans ses rêves, spectrale et gracieuse, et réveille les secrets d’une famille figée dans le silence et les apparences.
Comment vit-on avec les fantômes ? Monica Sabolo a écrit un roman puissant, poétique, bouleversant.
Mon avis :
Livre lu et pas vraiment aimé. Je crois que ces quelques mots résument à eux seuls assez bien la situation.
Pourtant, les premiers chapitres m’avaient plutôt intéressés. Benjamin, vingt cinq ans après la disparition de sa soeur aînée, au prénom si étonnant pour le milieu dont elle est issue (la très haute bourgeoisie) ne se remet pas de ne pas savoir ce que la jeune fille est devenue. Il entre en dépression. Il consulte un nouveau psy, qui ne donnait pas du tout sa famille, ni son histoire.
La famille, finalement, est très classique puisqu’elle est incapable de véritablement parler. Benjamin ? Une source de déception pour ses parents, et ce, dès sa naissance, il n’était pas aussi beau, pas aussi brillant que sa soeur. Il n’a pas reçu l’amour, la tendresse qu’il aurait dû avoir – mais sa soeur les a-t-elle vraiment reçus ? Oui, nous sommes bien dans les plus hautes couches de la société, où tout est dans le paraître, où la conversation est forcément mondaine, menteuse, creuse et vide de dense. Rien de ce qui est essentiel n’est réellement dit. Et, pour le dire, encore faudrait-il qu’il y ait, en face, des personnes qui aient envie d’entendre, de savoir.
Ce livre n’est pas le récit d’une enquête sur une disparition, il n’est pas non plus le récit de survivants. Il est l’expression du grand mal être du narrateur, qui développe à satiété le motif de l’eau, de la noyade, sans qu’il parvienne à comprendre pourquoi il ressasse ce motif. J’ai trouvé que ces passages n’étaient pas les plus réussis du roman, ils semblaient particulièrement décalés par rapport à l’ensemble.
Sans trop vouloir en dévoiler, j’ai eu tout de même une sensation de gâchis en refermant ce livre.