Un zéro avant la virgule
édition Ravet-Anceneau – 276 pages
Présentation de l’éditeur :
À Deauville, le festival du film américain ouvre bientôt ses portes. Cinéphiles, stars et politiques préparent ce rendez-vous incontournable. Pourtant, le commissaire Arnaud Serano n’a pas la tête aux réjouissances. Il enquête sur l’assassinat par empoisonnement de Jean-Guy Bougival, comptable du musée de la sculpture contemporaine. Un meurtre qui a lieu alors que les finances de l’établissement sont contrôlées par Eglantine de Tournevire, magistrate à la Cour des comptes. Simple coïncidence ? Peu à peu, Tournevire sort le nez des chiffres et se prend au jeu de l’enquête aux côtés de Serano. Sur le tapis rouge du festival s’étalent ambitions, magouilles et trahisons. Pour Eglantine et Arnaud, les mauvais comptes font les bons ennemis.
Mon avis :
A Deauville, tout va bien. Si, si, je vous assure. La réputation de cette ville n’est plus à faire, tout est très paisible.
Enfin presque.
Imaginez tout de même que le festival du film américain débute et que le maire a tout prévu pour se faire une promo d’enfer. Accessoirement, les policiers de toute la ville, y compris ceux de Trouville, sont sur les dents, mais il faut ce qu’il faut pour accueillir dignement les stars américaines, non ? Même l’armée s’y le faut sera de la partie ! Ah non, vivre à Deauville, ce n’est pas de tout repos.
Ah, le musée de la sculpture contemporaine est contrôlé ? Ce sont des choses qui arrivent, surtout que, franchement, c’est un petit musée, récent, pas de quoi fouetter un chat tripode et obèse. Ce musée et sa directrice ont pourtant de la chance : Tournevire et Lacroix, chargés de ce contrôle, sont des personnes consciencieuses, aimant leur métier, sans être pour autant extrêmement pointilleux. Sauf si l’on cherche à leur dissimuler quelque chose, forcément. Sauf si, aussi, l’agent comptable meure de manière vraiment inopiné, après avoir été largement aidé. Un meurtre est-il facile ? Oui.
Serano, le policier chargé de l’enquête est atypique – homme qui se dévoile peu sur son passé, il n’en reste pas moins très sociable, sans se laisser enquiquiner par certaines contingences. Il est, finalement, assez proche d’Eglantine qui, elle non plus, n’a pas l’intention de se laisser intimider. L’enquête comporte plusieurs ramifications, et nous emmène sur les marchés de l’art, ou dans les coulisses de la belle Normandie. Il montre également des personnes qui ne reculent devant rien pour arriver à leur fin. Vraiment rien – et je ne ressens aucune sympathie pour eux, sauf pour les victimes collatérales.
Sont au passage égratignés les prétentions écologiques des vedettes qui cherchent un nouveau moyen de se faire remarquer. Quant à l’écologie réelle, quotidienne… on en est loin ! Ne parlons pas non plus des petites luttes de pouvoirs politico-politiciennes, qui seraient presque drôles, n’étaient les enjeux.
Un roman policier agréable à lire, même si les péripéties sanglantes ne manquent pas.