Louise et Hetseni - dans les plaines sauvages
Edition Rageot - 160 pages.
Présentation de l’éditeur :
En ce mois d’avril 1851, Jonas Pellman, jeune colon, traverse l’Ouest pour rejoindre la Californie, l’eldorado dont rêve son père. Enlevé par des Cheyennes, il devient Hetseni… Louise, elle, est une collégienne d’aujourd’hui dont le père écrit un roman. Un roman qui ressemble beaucoup à l’histoire de Jonas…
Mon avis :
Voici un livre jeunesse qui sort des sentiers battus, et pas uniquement parce qu’il se déroule pendant la conquête de l’Ouest. En effet, ce livre mêle deux époques en une parfaite harmonie, le présent, avec Louise, et le XIXe siècle, avec Jonas.
Louise est une adolescente d’aujourd’hui. Son père est écrivain, et elle ne lui rend visite que le week-end puisque ses parents sont divorcés. Il peine à se plonger à nouveau dans l’écriture, bien qu’il tienne un nouveau sujet. Or, ce qui n’était pas du tout prévu, c’est que nous entrions dans le roman en cours d’écriture par le biais de Louise, qui parvient à communiquer avec Jonas. Ainsi, passé la surprise, elle peut le mettre au courant du destin qui l’attend – un avertissement pour personnage en cours de création, en lisant les brouillons d’un papa aux prises avec les affres de la création. Nous ne verrons pas trop le monde des adultes dans le monde contemporain. Le père de Louise s’isole pour écrire, fait parfois de longues pauses, ce qui fait que le destin de Jonas stagne. Il fait des recherches, également : on ne s’improvise pas auteurs de romans historiques. La présence discrète de cet auteur dans le récit lui-même m’a interrogé finalement sur son mal-être, lui qui, enfermé dans son bureau, doit reconstruire une histoire de cow boys et d’indiens.
Sauf que… les cow boys sont des pionniers, qui partent vers l’ouest en ayant en tête de nombreux clichés sur les indiens -pas tous, heureusement. Quant aux indiens, et bien, nous sommes en 2018, et les personnages d’indiens qui nous sont présentés sont très éloignés de l’image qui pouvait être la leur à l’intérieur d’anciens romans de littérarure jeunesse. Il ne s’agit pas de remonter au mythe du bon sauvage, non, il s’agit de montrer qui étaient réellement les Cheyennes.
Il s’agit aussi de prendre son envol. Jonas a deux destins, qui se répondent en miroir dans ce roman. Lequel préférerez-vous ?