Le droit et la morale
Edition Thomas et Spencer - 557 pages.
Présentation de l’éditeur :
Pour l’avocate Samantha Brinkman, l’important n’est pas que ses clients soient coupables ou innocents, c’est qu’ils soient acquittés. Lorsqu’elle est embauchée pour représenter Cassie Sonnenberg, une adolescente dont le père et le frère ont été sauvagement assassinés et la mère laissée pour morte dans un état critique, le défi est immense. Hypermédiatisée, l’affaire déchaîne les passions et Cassie est au centre de toutes les interrogations : pourquoi Cassie a-t-elle survécu ? A-t-elle quelque chose à cacher ? À mesure que son enquête progresse, Sam s’identifie de plus en plus à Cassie, faisant de ce dossier une affaire personnelle. Mais lorsqu’elle découvre ce que la jeune femme et elle ont en commun, elle se retrouve confrontée à un choix aux conséquences imprévisibles.
Mon avis :
J’ai lu le tome 1 en novembre, qui posait certaines questions d’ordre éthique. Ce tome 2 n’y répond pas vraiment, ou plutôt si : il ne laisse pas d’inquiéter sur l’état de la justice aux Etats-Unis.
Tout faire pour que ses clients soient innocentés, ou du moins qu’un doute raisonnable permette qu’ils recouvrent la liberté, tel est le métier de Samantha Brinkman, avocate qui fait de son mieux pour que son cabinet sorte du lot. Ce n’est pas facile, même si elle a déjà eu une enquête très médiatisée : le soufflet médiatique retombe vite, et, aux Etats-Unis, toutes les affaires judiciaires ne vont pas jusqu’au procès, parce que les charges peuvent être abandonnées avant, parce qu’un accord peut être trouvé. C’est bien pour le client, c’est moins bien pour le bilan financier du cabinet. La justice ? Je garde mon opinion pour moi.
Il est une ligne rouge à ne pas franchir, et Samantha l’a franchie depuis longtemps, dans plusieurs affaires, allant et venant entre les failles d’un système judiciaire perfectible (j’ai l’impression de remplir un bulletin scolaire en écrivant ainsi). Le tout est maintenant de tâcher… de vivre avec ce qu’elle a fait ? Sa conscience va très bien, je vous remercie, par contre, sa vie même se retrouve sérieusement compliquée, pour ne pas dire en danger : trouver des solutions sans impliquer ses collaborateurs est tout sauf facile, tout comme empêcher ses collaborateurs de se douter de quoi que ce soit. Pire : empêcher son père, qu’elle a innocenté dans le premier volume, de découvrir ce qu’elle fait.
Surtout, une nouvelle affaire se présente à elle, et cette affaire a tout pour la bouleverser : une jeune fille, Cassie, est la seule survivante de sa famille, son père et son frère sont morts, sa mère ne vaut guère mieux. Qui a pu commettre pareil crime dans un quartier paisible, rempli d’américains moyens ? Le tueur pourrait-il commettre d’autres crimes, venir finir le travail ? Puis, Samantha se sent véritablement concernée par ce qui arrive à l’adolescente : elle-même n’a pas eu une jeunesse facile, et elle se retrouve dans Cassie, cette ado qui a été adoptée et a eu du mal à trouver sa place dans sa famille. Thème intéressant, et pas si souvent traité dans la littérature policière : celui de la « reconnaissance » que doit l’enfant adopté à ses parents adoptants, que ce soit volontairement ou plus discrètement. Cassie doit donc faire avec – ou sans, au choix – unique survivante, désormais promise à être à nouveau ballotée de famille d’accueil en famille d’accueil.
Vous me direz : qu’en est-il du crime ? Je vous dirai que ce n’est pas, finalement, le caractéristique majeure de ce roman policer. Le lecteur comprend assez vite qui a tué. C’est vraiment tout le reste qui est intéressant : le pourquoi de ce crime, le pourquoi réel, le pourquoi imaginé, fantasmé, version qu’il convient de faire croire (ou pas), tout ce que doit faire Sam pour tenter de trouver le véritable déroulement des faits, et ainsi faire libérer la personne qu’elle défend. Je n’oublie pas de mentionner le rôle des médias, la façon dont ils peuvent être utilisés, ou au contraire pas utilisés : il faut vraiment doser ce qui est dit, penser à ce qui peut être exploité, ou au contraire se retourner contre l’accusé. Sont également en présence celles et ceux qui prennent fait et cause pour « l’accusé (e) » : occuper l’espace, manipuler l’opinion, c’est un travail constant. L’autre question intéressante posée (une de plus) est le fait qu’un faux témoignage, de fausses révélations peuvent avoir des conséquences durables pour d’autres victimes.
Le droit et la morale est un polar judiciaire prenant, parce qu’il met la morale à mal.
Edition Thomas et Spencer - 557 pages.
Présentation de l’éditeur :
Pour l’avocate Samantha Brinkman, l’important n’est pas que ses clients soient coupables ou innocents, c’est qu’ils soient acquittés. Lorsqu’elle est embauchée pour représenter Cassie Sonnenberg, une adolescente dont le père et le frère ont été sauvagement assassinés et la mère laissée pour morte dans un état critique, le défi est immense. Hypermédiatisée, l’affaire déchaîne les passions et Cassie est au centre de toutes les interrogations : pourquoi Cassie a-t-elle survécu ? A-t-elle quelque chose à cacher ? À mesure que son enquête progresse, Sam s’identifie de plus en plus à Cassie, faisant de ce dossier une affaire personnelle. Mais lorsqu’elle découvre ce que la jeune femme et elle ont en commun, elle se retrouve confrontée à un choix aux conséquences imprévisibles.
Mon avis :
J’ai lu le tome 1 en novembre, qui posait certaines questions d’ordre éthique. Ce tome 2 n’y répond pas vraiment, ou plutôt si : il ne laisse pas d’inquiéter sur l’état de la justice aux Etats-Unis.
Tout faire pour que ses clients soient innocentés, ou du moins qu’un doute raisonnable permette qu’ils recouvrent la liberté, tel est le métier de Samantha Brinkman, avocate qui fait de son mieux pour que son cabinet sorte du lot. Ce n’est pas facile, même si elle a déjà eu une enquête très médiatisée : le soufflet médiatique retombe vite, et, aux Etats-Unis, toutes les affaires judiciaires ne vont pas jusqu’au procès, parce que les charges peuvent être abandonnées avant, parce qu’un accord peut être trouvé. C’est bien pour le client, c’est moins bien pour le bilan financier du cabinet. La justice ? Je garde mon opinion pour moi.
Il est une ligne rouge à ne pas franchir, et Samantha l’a franchie depuis longtemps, dans plusieurs affaires, allant et venant entre les failles d’un système judiciaire perfectible (j’ai l’impression de remplir un bulletin scolaire en écrivant ainsi). Le tout est maintenant de tâcher… de vivre avec ce qu’elle a fait ? Sa conscience va très bien, je vous remercie, par contre, sa vie même se retrouve sérieusement compliquée, pour ne pas dire en danger : trouver des solutions sans impliquer ses collaborateurs est tout sauf facile, tout comme empêcher ses collaborateurs de se douter de quoi que ce soit. Pire : empêcher son père, qu’elle a innocenté dans le premier volume, de découvrir ce qu’elle fait.
Surtout, une nouvelle affaire se présente à elle, et cette affaire a tout pour la bouleverser : une jeune fille, Cassie, est la seule survivante de sa famille, son père et son frère sont morts, sa mère ne vaut guère mieux. Qui a pu commettre pareil crime dans un quartier paisible, rempli d’américains moyens ? Le tueur pourrait-il commettre d’autres crimes, venir finir le travail ? Puis, Samantha se sent véritablement concernée par ce qui arrive à l’adolescente : elle-même n’a pas eu une jeunesse facile, et elle se retrouve dans Cassie, cette ado qui a été adoptée et a eu du mal à trouver sa place dans sa famille. Thème intéressant, et pas si souvent traité dans la littérature policière : celui de la « reconnaissance » que doit l’enfant adopté à ses parents adoptants, que ce soit volontairement ou plus discrètement. Cassie doit donc faire avec – ou sans, au choix – unique survivante, désormais promise à être à nouveau ballotée de famille d’accueil en famille d’accueil.
Vous me direz : qu’en est-il du crime ? Je vous dirai que ce n’est pas, finalement, le caractéristique majeure de ce roman policer. Le lecteur comprend assez vite qui a tué. C’est vraiment tout le reste qui est intéressant : le pourquoi de ce crime, le pourquoi réel, le pourquoi imaginé, fantasmé, version qu’il convient de faire croire (ou pas), tout ce que doit faire Sam pour tenter de trouver le véritable déroulement des faits, et ainsi faire libérer la personne qu’elle défend. Je n’oublie pas de mentionner le rôle des médias, la façon dont ils peuvent être utilisés, ou au contraire pas utilisés : il faut vraiment doser ce qui est dit, penser à ce qui peut être exploité, ou au contraire se retourner contre l’accusé. Sont également en présence celles et ceux qui prennent fait et cause pour « l’accusé (e) » : occuper l’espace, manipuler l’opinion, c’est un travail constant. L’autre question intéressante posée (une de plus) est le fait qu’un faux témoignage, de fausses révélations peuvent avoir des conséquences durables pour d’autres victimes.
Le droit et la morale est un polar judiciaire prenant, parce qu’il met la morale à mal.