Le denier du Gévaudan
édition 10/18 – 218 pages
Présentation de l’éditeur :
La Margeride, dans les Cévennes, en 1363. Les paysans de Marcouls se battent pour survivre malgré la faim, le froid, la crainte des bandes de pillards. Quand le collecteur d’impôts disparaît aux abords du village, c’est toute la communauté qui se trouve mise en accusation. Meurtre ou mystification ? Comment Barthélémy, sergent de justice, déchiffrerait-il cette énigme quand les limiers du seigneur s’y sont cassé les dents un mois entier ? Pourtant, l’enquêteur novice n’est pas dépourvu de ressources. De rencontre en rencontre, dans les foires, les tavernes, les forêts que l’on croit désertes et les chaumières enfumées, il interroge et écoute. Surtout, il peut compter sur l’aide d’Ysabellis, la guérisseuse, celle qui connaît les secrets que les femmes ne disent qu’aux femmes…
Mon avis :
Deux ans après. Après quoi ? Après l’épidémie de peste de 1361, qui décima tant de gens – hommes, femmes, enfants, dont la femme et la fille de Barthélémy, sergent de justice, ou le père d’Ysabellis, qui n’était pas encore la guérisseuse ostracisée du village : il n’est jamais bon de se comporter différemment des autres, ni de connaître certains petits secrets. Ce jour, cependant, c’est la disparition du collecteur d’impôt qui inquiète, et avec lui, celle de l’argent qu’il avait collecté. Les villageois n’ont pas de quoi payer l’impôt une seconde fois, encore moins celui de subir des interrogatoires comme on en faisait à l’époque.
Plus que l’enquête, qui est bien là, c’est la vie dans un village au Moyen-Age qui m’a intéressé dans ce livre, et qui est au coeur même de l’intrigue. Le sentiment qui domine est la peur, quotidienne. Pas de sécurité en dehors du village, les routiers pillent sans souci. Et, à l’intérieur du village, la peur de la mort est toujours présente. Ainsi, Béatrice, la femme de Jehan Abauzit, est présentée de la mère de quatre enfants vivants – trois sont morts, à sa grande douleur, et Margarita, sa fille aînée, souffre de douloureux cauchemars avant la mort d’un des siens. Johanette Freydera veille sur le seul enfant qui lui reste, après la mort de son mari et de ses aînés – la peste est passé par là, la peste, mais aussi la pauvreté qui fait que beaucoup ne mangent pas à leur faim. J’aimerai dire qu’aujourd’hui, ce n’est plus le cas – hélas, non. De même, être une femme seule et indépendante (et jeune) est tout sauf facile. Ysabellis ne recherche pas de protection, et sait très bien aussi que peu se préoccupent vraiment de ce qui pourrait lui arriver, si elle a de quoi se nourrir, de quoi se chauffer aussi. Il serait aussi très simple de la faire disparaître, ou de s’approprier ses biens – une accusation mensongère est si vite arrivée.
C’est en ces lieux qu’enquête Barthélémy, d’abord pour retrouver le collecteur d’impôt, puis pour retrouver ceux qui sont responsable de sa mort. Ce n’est pas tant que l’on veut croire à une mort accidentelle, c’est plutôt que le crime d’une bande de routiers est bien plus facile à accepter, et ne lèse pas du tout les villageois – ni le ou les véritables coupables, on s’en doute. Même les amis du mort semblent satisfaits : il a fallu tant de temps pour trouver le corps, et un coupable qu’on ne va tout de même pas laisser un sergent de justice enquêter davantage. Que pourrait-il trouver que les seigneurs n’auraient pas trouver ? Beaucoup plus, sans aucun doute, parce qu’il veut chercher la vérité, et peut se rendre bien plus facilement dans des lieux peu connus, ou du moins, connus des villageois seuls.
Quant au dénouement, ce n’est pas qu’il laisse sur sa faim, non, c’est simplement qu’il laisse la porte ouverte à une suite – cinq autres tomes ont paru à ce jour.
édition 10/18 – 218 pages
Présentation de l’éditeur :
La Margeride, dans les Cévennes, en 1363. Les paysans de Marcouls se battent pour survivre malgré la faim, le froid, la crainte des bandes de pillards. Quand le collecteur d’impôts disparaît aux abords du village, c’est toute la communauté qui se trouve mise en accusation. Meurtre ou mystification ? Comment Barthélémy, sergent de justice, déchiffrerait-il cette énigme quand les limiers du seigneur s’y sont cassé les dents un mois entier ? Pourtant, l’enquêteur novice n’est pas dépourvu de ressources. De rencontre en rencontre, dans les foires, les tavernes, les forêts que l’on croit désertes et les chaumières enfumées, il interroge et écoute. Surtout, il peut compter sur l’aide d’Ysabellis, la guérisseuse, celle qui connaît les secrets que les femmes ne disent qu’aux femmes…
Mon avis :
Deux ans après. Après quoi ? Après l’épidémie de peste de 1361, qui décima tant de gens – hommes, femmes, enfants, dont la femme et la fille de Barthélémy, sergent de justice, ou le père d’Ysabellis, qui n’était pas encore la guérisseuse ostracisée du village : il n’est jamais bon de se comporter différemment des autres, ni de connaître certains petits secrets. Ce jour, cependant, c’est la disparition du collecteur d’impôt qui inquiète, et avec lui, celle de l’argent qu’il avait collecté. Les villageois n’ont pas de quoi payer l’impôt une seconde fois, encore moins celui de subir des interrogatoires comme on en faisait à l’époque.
Plus que l’enquête, qui est bien là, c’est la vie dans un village au Moyen-Age qui m’a intéressé dans ce livre, et qui est au coeur même de l’intrigue. Le sentiment qui domine est la peur, quotidienne. Pas de sécurité en dehors du village, les routiers pillent sans souci. Et, à l’intérieur du village, la peur de la mort est toujours présente. Ainsi, Béatrice, la femme de Jehan Abauzit, est présentée de la mère de quatre enfants vivants – trois sont morts, à sa grande douleur, et Margarita, sa fille aînée, souffre de douloureux cauchemars avant la mort d’un des siens. Johanette Freydera veille sur le seul enfant qui lui reste, après la mort de son mari et de ses aînés – la peste est passé par là, la peste, mais aussi la pauvreté qui fait que beaucoup ne mangent pas à leur faim. J’aimerai dire qu’aujourd’hui, ce n’est plus le cas – hélas, non. De même, être une femme seule et indépendante (et jeune) est tout sauf facile. Ysabellis ne recherche pas de protection, et sait très bien aussi que peu se préoccupent vraiment de ce qui pourrait lui arriver, si elle a de quoi se nourrir, de quoi se chauffer aussi. Il serait aussi très simple de la faire disparaître, ou de s’approprier ses biens – une accusation mensongère est si vite arrivée.
C’est en ces lieux qu’enquête Barthélémy, d’abord pour retrouver le collecteur d’impôt, puis pour retrouver ceux qui sont responsable de sa mort. Ce n’est pas tant que l’on veut croire à une mort accidentelle, c’est plutôt que le crime d’une bande de routiers est bien plus facile à accepter, et ne lèse pas du tout les villageois – ni le ou les véritables coupables, on s’en doute. Même les amis du mort semblent satisfaits : il a fallu tant de temps pour trouver le corps, et un coupable qu’on ne va tout de même pas laisser un sergent de justice enquêter davantage. Que pourrait-il trouver que les seigneurs n’auraient pas trouver ? Beaucoup plus, sans aucun doute, parce qu’il veut chercher la vérité, et peut se rendre bien plus facilement dans des lieux peu connus, ou du moins, connus des villageois seuls.
Quant au dénouement, ce n’est pas qu’il laisse sur sa faim, non, c’est simplement qu’il laisse la porte ouverte à une suite – cinq autres tomes ont paru à ce jour.